Je n'avais jamais osé rentrer dans la maison de quelqu'un. C'était ... Assez étrange, comme scène. Il y avait tous ces meubles, à l'image de l'extérieur. Détruits. Tout était fade, la couleur des murs était à peine différente de celle du bois des armoires et de l'étrange parquet. Les petites poussières qui voltigaient dans l'atmosphère scintillaient au contact du soleil, le tout était presque féerique. Quelque chose se mit à briller dans le coin de ma vision. Je tournai les yeux, et découvris un petit objet posé sur une table poussiéreuse. Il était d'un vert éclatant. Je m'en rapprochai. Alors que j'étais devant, je le pris dans ma main et l'examinai. Il s'agissait d'un petit appareil avec un écran , et un seul bouton. Je me demandais bien l'utilité d'un si petit objet. J'appuyai dessus, et un étrange symbole apparut. Je reconnu en revanche "play" "arrière" et "avant". Je cliquai sur play. Mais rien ne se passa. Ah, si ... un rond avançait sur une barre. J'avais mis en route quelque chose, mais impossible de savoir quoi. Cet objet était relié à un câble fin, qui se séparait en deux au milieu de sa longueur, qui terminaient par deux espèces de ... Je ne sais pas comment décrire. Mais ce que je savais, c'est qu'elle devait y tenir ; il s'agissait d'un des rares objets à ne pas être recouvert de poussière. Cela signifiait qu'elle devait l'utiliser régulièrement. D'ailleurs, il fallait que j'aille la retrouver. Je ne savais pas encore ce que lui ferait le Système.
Je me décidai alors à prendre l'appareil vert. Je le mis dans mon sac, et sortis de la petite maison. Je remarquai alors les traces humides sur le sol ; la fille avait dû monter au point de vue qui se trouvait plus à l'est. Je n'avais qu'à suivre ses pas.
Je marchai rapidement. Pas que j'étais inquiet, je ne suis même pas sûr de pouvoir ressentir ce genre de chose. Seulement, j'espérai ... J'espérai ? Non, non c'est peu probable. Je ne voulais simplement pas qui lui arrive quelque chose.
Je montai une petite rue pentue. Et tandis que j'arrivai au sommet, je découvris avec soulagement que contre la barrière du point de vue se tenait la jeune femme. Elle avait les yeux fermés, le visage levé vers le ciel. Ces cheveux voltigeaient derrière elle. Je n'osai pas m'approcher. Les nuages s'écartèrent un instant et laissèrent la lumière pénétrer notre monde. C'est là, à ce moment, qu'il me paru moins sombre. Les cheveux de la fille se mirent à miroiter avec la lumière, et se sont des étincelles rouges qui en sortirent. Comment des cheveux si ternis pouvaient avoir de pareilles couleurs ? Alors que je la dévisageais, la fille tourna la tête vers moi. Son regard était étrangement paisible. Mais aussi profondément... Triste.
"J'ai toujours appelé ça un "regard de Dieu". Me dit-elle en levant de nouveau les yeux vers le ciel. Le soleil qui passe ainsi à travers les nuages. Continua-t-elle. Ça forme de grands faisceaux lumineux. J'aime croire que c'est Dieu qui nous regarde...
-Je ne sais pas qui est dieu. répondis-je simplement.
Elle dit rien de plus. Elle regardait toujours le ciel. Je me décidai de m'avancer. Je me plaçai à côté d'elle, et admirai cette merveilleuse éclairée. J'étais assez près d'elle pour sentir son aura tiède. Nous restâmes un moment, dans le silence. Un silence si paisible. Rompu par un reniflement. Je tournai la tête vers la fille; ses yeux étaient brillants. Avec la gorge serrée, elle dit doucement :
-Qui aurait cru que la solitude puisse être si froide ...?
... Cette phrase ... Elle était douloureuse. Pourquoi ... La vérité c'était que je n'avais jamais été moins seul que maintenant. Elle était là. Juste à côté de moi; une vie, une couleur, une autre fleur. Mon cœur été tellement plus chaud depuis que je pouvais parler avec quelqu'un. Pourquoi était-ce si dur d'admettre que depuis qu'elle était à mes côtés elle n'avait jamais été plus malheureuse? Je voulu poser ma main sur son épaule, mais ça n'aurai pas été honnête de ma part. Étais-je réellement compatissant ? Son malheur faisait mon bonheur. Mais j'étais tout de même désolé de la voir si triste. J'avais voulu l'aider, la sortir de l'illusion que lui imposait le Système. Mais en y pensant... Elle était évidemment mieux dans l'autre monde. Qu'il soit faux ou non, ses sentiments étaient vrais. Et ils étaient brisés. A cause de moi.
-... Pardon ... finis-je par sortir.
Elle eut un petit rire, mal à l'aise.
-De quoi tu t'excuses encore ...?
-J'ai cassé ton monde.
Elle se tut un moment. Ses yeux étaient rivés vers l'horizon.
-Il n'y jamais eu qu'un seul monde. Et il est devant moi. Finit-elle par dire doucement. Je ne peut pas t'en vouloir de m'avoir montré la vérité.
J'étais rassuré de savoir qu'elle n'avait pas une certaine forme de haine envers moi.Elle continua presque en chuchotant :
... Moi qui rêver d'être libre... Elle inspira difficilement, puis souffla de manière contrôlée.
Seulement... Continua-t-elle avant de s'arrêter. Sa voix était emplie d'émotion, et certainement trop pour qu'elle puisse continuer d'avantage. Je tournai mon regard vers elle; elle était entrain de pleurer.
... Qu'est-ce que je vais faire, maintenant ....?
C'est vrai. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? Elle avait dû grandir dans un univers tellement différent. D'autant plus que son corps était très faible.
Elle plongea la tête dans ses mains, et se mit à sangloter. Je posai ma main sur le dos de son crâne.
-Je ne sais pas.
Elle pleurait de plus en plus fort. Je ne voulais pas la laisser seule, mais elle, voulait-elle rester avec moi ? Elle se redressa, prit une grande bouffée d'air et me demanda :
-Peux-tu ... M'emmener hors de la ville ? Elle s'était tournée vers moi, et m'implorait du regard. Elle me regardait ...
Hors de la ville ? Elle n'avait certainement aucune idée de ce qu'était le monde en dehors de la ville. Elle ne survivrai certainement pas longtemps, au milieu de l'étrange écoSystème. Mais je ne comptais pas la laisser mourir.
J'acquiesçai simplement d'un geste de la tête.
... Super ..." répondit-elle avec un léger sourire. Elle semblait soulagée.
C'est alors que nous entendîmes un énorme bruit métallique, provenant du centre ville.
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Light Out
Science FictionJe ne peux plus me figurer combien de temps j'ai marché dans ces terres mornes et désolées. Les derniers êtres vivants sont enfermés dans les villes. Je ne sais pas ce qu'ils voient à travers leurs appareils, mais j'espère pour eux que c'est un mond...