XI.2

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Il n'ajouta rien de plus, comme à son habitude. C'est vrai, ça m'avait plutôt amusée de le voir si pris dans ma musique. On ne peut pas vraiment dire que ça se voyait sur son masque, mais ... Je ne sais pas, la façon qu'il avait eu de s'arrêter instantanément de bouger, j'avais même eu l'impression qu'il avait retenu sa respiration un moment ... Tout ça m'avait fait imaginer qu'il était surpris. Il n'avait donc jamais écouté de musique ? Pourtant, celles qui étaient restées dans mon Ipod existaient, s'en était la preuve. Mais ... Cela voulait dire ... Que ce n'était pas le cas des autres ? Elles n'avaient jamais été créées ...? Je jetai un œil à la description des groupes restants. C'étaient tous des groupes qui dataient... D'au moins 2100. Autrement dit, c'étaient de vieilles, très vieilles musiques. J'ai toujours aimé le rétro. Pour autant, il fallait croire que la musique de l'autre monde n'avait rien inventé, puisqu'il n'y avait plus jamais eu de renouveau dans la musique populaire. Enfin ... Je suppose que c'était normal, puisqu'en réalité il ne s'était rien passé ces dernières années. Et puisque seules les musiques après 2100 n'existaient pas ... Cela voulait dire que le monde avait sombré après cette période ?  Ça faisait ... au moins 4 générations qui passaient leur vie dans un monde virtuel ?  C'était horrible. Y-avait il... Seulement un sens à tout ça ? 

Je ne pouvais pas en supporter d'avantage. Il fallait que j'arrête d'y penser, je devais me vider la tête. Je regardai le garçon; son souffle était lent, sa tête penchée ... Il s'était endormi. Je me dis que c'était l'occasion rêvée de passer un peu de temps seule avec moi-même. J'enlevai mon écouteur gauche, et le lui mis dans l'oreille; s'il en venait à se réveiller avant que je ne revienne, je suppose que ça lui ferait plaisir d'avoir encore la musique avec lui. Et de plus, je voulais être seule, sans les chanteurs d'une époque révolue. En me levant, j'eus un petit vertige, comme à chaque fois, mais je n'y faisais plus trop attention. Je regardai les couloirs environnants; je me décidai à marcher un peu. Bien sûr, je ne comptais pas m'éloigner. Je pris le couloir de gauche, et avançai tout droit. Quoi qu'il arrivait, mon mental me ramenait sans cesse aux mystères de ce monde. Mais mon cœur lui ne le supportait pas, il fallait que je trouve un moyen de ne pas y penser plus. Je me décidai de me remémorer les paroles des chansons que j'écoutais. Ainsi, je me fredonnais l'air, tout en tentant d'articuler des syllabes. 

"Under the knife I surrendered

The innocence yours to consume
You cut it away
And you filled me up with hate
Into the silence you sent me
Into the fire consumed
You thought I'd forget
But it's always in my head


You're the pulse in my veins
You're the war that I wage
Can you change me
You're the love that I hate
You're the drug that I take
Will you cage me
You're the pulse in my veins
You're the war that I wage
Can you change me
From the monster you made me


This is the world you've created
The product of what I've become
My soul and my youth
Seems it's all for you to use
If I could take back the moment
I'd let you get under my skin
Relent or resist
Seems the monster always wins


My heart's an artifice, a decoy soul
I lift you up and then I let you go
I've made an art of digging shallow holes
I'll drop the tiniest seed and watch it grow
My heart's an artifice, a decoy soul
Who knew the emptiness could be so cold?
I've lost the parts of me that make me whole
I am the darkness
I'm a monster
"


Oui ... Je m'en souvenais assez bien au final. Et ça m'occupait réellement. Tandis que je continuais mon avancée, je chantonnais mes souvenirs. 

Après un moment en ligne droite, j'arrivai à un embranchement. Il était certainement l'heure que je fasse demi tour. Seulement, j'eus de nouveau un vertige. Un beaucoup plus violent que les précédents. Ma vision se couvrit de taches lumineuses, ma tête fut prise dans une telle spirale que je ne contrôlai qu'à peine mes pieds. J'avançai afin de trouver un appui. Mais mes mains ne trouvèrent rien, et mes genoux tombèrent au sol tandis que je tentai de calmer mon cerveau en me saisissant la tête de mes mains. Je respirai lentement. Mon crâne me faisait un mal fou ! Mais quelques secondes après et le sol se stabilisa sous mes pieds. C'était fini ... Je me relevai péniblement, et me tournai vers ... Mais ... 

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant