XLII

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C'est la lumière du jour qui me sorti du sommeil. Avais-je dormi aussi longtemps ...? J'avais les membres engourdis ; je voulais m'étirer. Seulement ... Je sentis que quelque chose me tenait autour de la taille ; je baissai les yeux, et remarquai deux mains fébrilement agrippées à mon haut. Je me tournai, et remarquai ma Jodie, encore endormie. Je la regardai ... Elle était pâle, les joues creuses, les cheveux ternes ... Elle avait enduré plus que ce qu'elle pouvait. Maintenant, rien n'allait plus être comme avant ... Les choses allaient s'accélérer, c'était sûr, je le sentais. Pourtant ... Comment oublié ? Charlie ... Je n'avais jamais été sûr de bien comprendre ce que tu pouvais bien ressentir, et ... Encore moins aujourd'hui, que tu es partie. Les images revenaient au ralenti dans ma tête. Comment avais-tu pu ...? C'était moi, qui était visé, comment un être humain peut préférer sa mort, plutôt que celle d'un autre ? Qu'est-ce que l'autre a de si spécial pour ça ? Qu'avais-je de si spécial ? Était-ce parce-que j'étais l'espoir de l'humanité ? Peut-être ... Pourtant, ce qui ne collait pas, ce que Charlie ne m'avait jamais réellement considéré comme ça. Elle ... Elle m'appréciait. Était-ce ça ? Pouvait-on apprécier quelqu'un au point de donner sa vie celui-ci ? Aurais-je été prêt à donner ma vie pour elle ? Étais-je prêt ... A donner ma vie pour Jodie ?

Un clignement des yeux me sorti de mes pensées.

"Avril ...? Où sommes nous ...? Elle referma les yeux, agacée par la lumière qui traversait la tente colorée.

-Nous sommes chez les hommes du Nord, Jodie.

Elle fronça les sourcils, les yeux toujours clos. 

-Alors ... Ce n'était pas un rêve ...

-Non ... Elle se redressa, et me regarda un moment, l'air désolé. Comment ça va ...?

Je ne sus répondre. Je secouai la tête.

Elle me frotta doucement le bras de sa main.

Allez. On va essayer de combler ce vide, ensemble.

-Ce n'est pas un vide que je ressens, c'est un manque ... Elle me scruta doucement, et reprit :

-Je sais ...

-Non, tu ne sais pas. Elle fut surprise par le ton sec que j'avais employé sans trop m'en rendre compte.

Tu ... Tu ne peux pas savoir ... C'est nouveau pour moi, tout ça, je sais que tu t'imagines que je suis encore au stade où je ne comprends rien aux humains, mais ... Jodie ... Je me tus un instant, ne sachant où trop menait mon discours, trop triste pour en dire d'avantage. Si c'était pour connaître ça, j'aurai préféré ne jamais rien ressentir. Finis-je par conclure.

Elle m'écouta attentivement, l'air triste, puis alors que je tournai la tête, elle posa la sienne contre mon épaule, et m'entoura de ses bras.

-Ne dit pas ça ...

J'avais l'impression d'être envahi par un nouveau sentiment. Comme ... De la colère, après moi-même. Aurais-je pu changé les choses ? Étais-je réellement capable de simplement ... Vivre ? Des larmes coulaient de nouveau sous mon masque. Ce masque ... Je l'avais peut-être trop porté. Pourtant, j'avais si honte de moi que je ne pouvais me résoudre à l'enlever. 

Allez, sortons nous changer les idées." Jodie se leva, et m'attrapa par le bras. 

Dehors, l'air frais de la montagne nous fouetta le visage. Il faisait froid ... Et une odeur de bois humide émanait de la forêt ; c'était une sensation à laquelle nous n'étions pas habitués.

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant