Nous nous penchâmes par dessus la barrière du point de vue, et inspectâmes les environs. Soudain, une sirène retentit. Si fort ! Rapidement, je pressai mes mains contre mes oreilles et fermai les yeux tellement l'alarme était puissante. Il me sembla même qu'au travers du chemin des ondes, le sol se mit à trembler. Cela dura assez de temps pour que je perde l'équilibre et tombe à terre. Le garçon m'attrapa par le bras et me releva brusquement. Alors que la sirène s'était arrêtée, il avait les yeux fixés sur le centre ville. Était-il inquiet ...? C'était compliqué à évaluer, étant donné que son masque ne permettait aucune expression.
"Tu ... Tu sais ce que ça signifie ...? demandai-je, craintive
-Non. Je n'ai jamais entendu ça. Son ton était aussi monotone qu'auparavant, mais je dois bien admettre que cela me rassurait presque qu'il n'en fut pas plus inquiet. Il se tût un moment, et je guettais sur lui une éventuelle prise en main. Elle ne tarda pas.
On ferait mieux de partir, viens."
En disant cela, il me tenait toujours par le bras et m'entraîna de manière prudente vers une rue adjacente. Là, je n'étais pas rassurée. Il accélérait et finit même par courir. Il ne me lâchait toujours pas, ce qui gênait un peu ma progression. Mais je me laissais faire, j'étais trop faible et trop ignorante pour refuser de l'aide. Nous descendîmes ainsi l'avenue par laquelle nous étions montés, tandis que nous entendîmes de nouveau des grincements métalliques. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine, et le garçon s'arrêta un instant avant de tourner brusquement vers une petite ruelle. Il stoppa net sa course lorsque nous arrivâmes à la sortie de la venelle. Je faillis lui rentrer dedans, mais il s'était retourné et m'avait attrapée les deux bras. Je n'avais même plus le temps de me poser des questions, peut-être parce-que je n'étais toujours pas entièrement réveillée de ma longue hibernation, ou peut-être parce-que les choses étaient beaucoup trop précipitées et ... Tendues. Il rapprocha son visage du mien et chuchota simplement :
"Reste prêt de moi."
J'acquiesçai et le garçon me lâcha tout en se tournant vers les rues d'en face. Il observa un moment les alentours et se décida à avancer; je lui emboîtai le pas. Nous étions dans une succession de petites ruelles, un véritable labyrinthe. Le garçon tournait nerveusement la tête à chaque embranchement. Il marchait rapidement, et j'essayai de rester le plus possible collée à lui. Mon cœur battait lourdement. J'avais de nouveau mal au crâne, mais j'étais dans une sorte de transe étrange; je n'avais tellement jamais vécu une scène pareille que ma raison se trouvait perdue, seuls mes réflexes fonctionnaient. Il fallait que je le suive, c'est tout ce que j'avais à savoir.
Je lui jetai un coup d'œil; évidemment, impossible de savoir comment il vivait la chose. Alors, j'essayai de trouver un substitut expressif; Son pas était assuré, son regard levé droit devant, je me laissai imaginer qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait. Lorsque soudain un bruit retentit juste derrière nous; mon estomac se pressa. Le garçon me tira précipitamment en avant. A ce moment, tout se mit à trembler autour de moi. Nous nous mîmes à courir si vite, ma vision ne cessait de balancer, mes pas si brutales que chaque impact avec le sol raisonnait dans tout mon corps. Je ne respirai plus. J'entendais derrière moi des crissements qui se faisaient de plus en plus forts. Ce qui nous poursuivait se rapprochait. Très, très vite. Tout les bruits me paraissaient être un écho sourd dans mon crâne. Je ne sais même pas si j'étais consciente de mes mouvements, mon seul repère se trouvait devant moi. Il tourna violemment dans une autre rue, je manquai de déraper, mais il me tenait et m'entraîna derrière un bâtiment. Avant que je n'ai compris ce qu'il se passait, une forme monstrueuse passa à quelques centimètres de nous et fonça droit devant elle. Comment était-ce possible ...? J'essayer de comprendre ce que je venais de voir. Mais mon cerveau était complètement embrouillé, je ne me rendais même pas compte que j'étais en apnée. Le garçon avait plaqué une main contre mon buste, m'aplatissant ainsi contre le mur. Un deuxième monstre passa tout aussi rapidement, dans un tapage terrible. Après un instant, le garçon me lâcha, et je tentai de prendre une grande inspiration. Mais à la place, je me mis à tousser ; mes poumons étaient en feu, et ma gorge me faisait un mal de chien.
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Light Out
Science FictionJe ne peux plus me figurer combien de temps j'ai marché dans ces terres mornes et désolées. Les derniers êtres vivants sont enfermés dans les villes. Je ne sais pas ce qu'ils voient à travers leurs appareils, mais j'espère pour eux que c'est un mond...