Light Out

XXXVI.2

J'arrivai, visiblement en pleine conversation. Je sentis un froid se jeter sur moi tandis que les deux filles se turent. Elles me regardaient, d'une manière si étrange ... Que voulaient-ils me dire, leurs yeux ? Ou plutôt ... Que voulaient-il me cacher ...? Charlie posa un petit cahier sur son sac, puis se leva. Elle fit quelques pas vers moi, avec un grand sourire, puis vint me prendre les câbles lourds qui commençaient à peser dans mes bras.

"Belle récolte que tu as là !

-Oui, il y avait beaucoup de câbles ... J'ai mit un moment avant d'arriver à les retirer des restes des vieilles machines.

-Ne t'inquiète pas, c'est parfait. Ils seront idéals pour tout accrocher.

Charlie les posa ainsi a côté des tuiles et des barres de fer que Jodie et elle avaient à récupérer.

-On commence l'abris ?

-D'accord."

Nous nous mîmes alors à monter notre abris, le soir commençant à tomber doucement. Il n'y avait pas de nuage à l'horizon, et le ciel se teintait petit à petit de couleurs chaudes, et c'était très agréable. Malgré tout, il faisait de plus en plus frais, et il fallait faire attention à ce que Charlie et Jodie ne tombent pas malades. Moi, je n'étais même pas sûr de pouvoir être malade. Je n'avais jamais réellement eu froid, c'était étrange. Je me demandai ce qu'il pouvait bien y avoir de si différent entre moi et les humains ... Du moins, physiquement, car je voyais bien que je ne comprenais pas tout ce qui m'entourait aussi bien que les deux filles. J'étais un peu perdu, dans cette histoire, et je me laissais simplement guider aveuglement par mon amie. Mais je lui faisais confiance, alors je n'avais rien à craindre. C'était agréable, de pouvoir se reposer sur quelqu'un. Mais peut-être Jodie endossait-elle trop de responsabilités, en ce moment. J'espérai que Charlie sache la soulager de ces poids, car je me voyais bien inutile dans cette situation. J'en m'en voulais, mais je n'y pouvais rien ... Peut-être avais-je à prendre plus de risques avec elle ? Essayer ... Oui, peut-être devrais-je essayer un peu plus de la comprendre. Mais j'avais encore toute la vie pour ça ... Et c'était agréable de me dire que jamais nous ne serions séparés.

Nous finîmes l'abris au bout d'un moment, et Jodie n'avait toujours pas prononcé un mot. Elle avait l'air malheureuse ... Je jetai un œil à Charlie pour avoir son avis, et je vis qu'elle la regardait aussi. Lorsqu'elle remarqua que je la fixai, elle tourna les yeux vers moi et releva les épaules, en signe d'incompréhension. Mais en se levant, elle me frotta doucement l'épaule, et s'en alla fouiller dans son sac. Je profitai d'être seul avec Jodie :

-Tout va bien, Jodie ? Aussitôt qu'elle eut levé les yeux vers moi, elle les détourna.

-Oui, un peu fatiguée ... Je sentais qu'elle me mentait. Pourquoi fuyait-elle mon regard ? Quelque chose me disait que j'étais la cause de ce tourment. Alors, par réflexe, je m'excusai auprès d'elle.

-Je suis désolé ...

-Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ...? Là, elle me regardait. Elle me sourit tristement, et vint posait une main sur mon épaule.

Tu ... Tu n'y es pour rien ... Dit-elle doucement. De quoi parlait-elle ? En tout cas, j'avais raison ; il y avait bel et bien un problème. J'allais l'interroger, quand Charlie débarqua dynamiquement entre nous.

-Hé, regardez ce que j'avais récupéré ! Elle tenait devant elle ... Une espèce de boule, une sphère à peu près de la taille d'une tête humaine ... Mais je ne comprenais pas bien ce que c'était.

-Tu ... Tu as pris un ballon ?

-Ouii ! Ça vous tente ?

-Un ballon ? A quoi ça sert ? Fis-je, un peu perdu.