VI

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                                    Je regardai autour de moi. Je me trouvais dans une impasse lugubre. Les murs étaient sombres, abîmés, et la pierre semblait s'effriter à certains endroits ; on aurait dit qu'il s'agissait là de vieilles bâtisses. Je voulus regarder plus attentivement devant moi, mais à la vue de la puissante lumière qui emplissait l'extérieur, mes yeux se mirent à piquer et je dus détourner immédiatement le regard. De plus, l'étrange garçon se tenait toujours devant moi. Je ne reconnaissais absolument pas les environs. Me serai-je éloignée à ce point ...?  

Alors qu'il vit que je fixai l'environnement, le garçon suivit mon regard et se mit à regarder autour de lui.

"Où... où sommes-nous ...? Demandai-je, désorientée.

-Au nord de la ville, je crois. Le ... Quartier nord ? Non, bien sûr que non. J'y étais allée la veille, et pleins d'autres fois encore, je connaissais assez ce quartier pour savoir qu'il était en bien meilleur état.

-Oh, non, vous ... Devez faire erreur, le quartier nord est un quartier commercial, il est très coloré et très vivant.

Le garçon se tut. D'ailleurs, à propos de couleur et de vie ... Où étaient-elles toutes les deux parties ? Tout semblait gris, et un silence morbide régnait dans l'atmosphère. J'eus un léger frisson à cette remarque. Qu'est-ce qu'il se passait, ici ...? Je sentis mon sang se glacer.

Ecoutez, m... Merci beaucoup pour ce que vous avez fait, mais ... Il est temps que je rentre chez moi."

Il ne dit toujours rien. Il me fixait ainsi en silence. Cela commençait à devenir malsain. J'essayai de me lever, mais mon corps paraissait encore très étourdi ; autant qu'une de mes jambes lâcha et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je retentai de mettre debout ce corps rouillé, en vitesse. Je sursautai lorsque la main glaciale m'attrapa le bras pour me hissai droite, et repoussai vivement ce geste indésirable. Je jetai un regard noir à l'étranger silencieux qui avait légèrement reculé à ce geste, et commençai à avancer rapidement. Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer, et mes mains se mirent à trembler. J'étais entrain de céder à la panique. Je jetai un œil rapide en arrière ; l'être masqué me regardait m'éloigner. Je détournai aussitôt mon visage et me concentrai sur mon avancée. Je commençais à tenir nerveusement mes doigts, tandis que mes pas sur le pavé humide résonnaient, autant que la pulsation lourde de mon sang dans mon crâne. En sortant de ces murs, mes paupières clignèrent péniblement alors que mes yeux essayaient de s'habituer à la lumière extérieure.  Mais lorsque que je les rouvris, mon estomac se serra violemment.

Je regardai la ville en contre-bas. Tous les bâtiments semblaient à l'abandon. Certains murs détruits. Une noirceur absolue. Aucun mouvement. Pas de vie. Nul part. Je reconnaissais cet endroit. Je sentis tout mon corps faiblir d'un coup ; mes genoux se mirent à vibrer, et lâchèrent.  Qu'est-ce qu'il était arrivé ? C'était impossible, j'étais dans un cauchemar. Un cauchemar, par pitié, un simple cauchemar, j'allais me réveiller, j'allais me réveiller ... Je sentis une pression contre mon épaule. Je me relevai immédiatement tout en pivotant pour faire face à ce qui venait de me toucher. Je reculai, manquai de tomber en trébuchant contre un rebord. 

"L-Lâchez-moi !! Hurlai-je à la vue de l'être aux cheveux blancs. Où m'avez-vous amenée ?? Dites-moi ce que vous m'avez fait ! 

Je respirais laborieusement. Le garçon s'avança mais je me reculai aussitôt. Il s'arrêta.

-Ton casque était cassé, je me suis dit qu'il valait mieux te le retirer ...

-Mais de quoi est-ce que vous parlez bon sang ...? Ramenez-moi chez moi ... Par pitié ....

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant