XLIII

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Cela faisait un moment qu'on nous répétait les différentes étapes de notre ultime périple. D'abord, arriver à l'avion. Ça, nous en étions déjà bien avancé : nous marchions depuis deux semaines en direction de l'océan, avec les quelques hommes que le chef des nordistes nous avez proposés ; dont Albard. C'était lui qui donnait les ordres ici, dans le petit campement des sauveurs de l'humanité. L'avion était tenu par une division des hommes du Nord chargée d'étudier la tour. Ils nous y amèneraient dès notre arrivée, car nous craignions les nombreuses patrouilles de machines qui rodaient près des plages, certainement prêtes à récupérer de sordides colis de par delà les eaux. Il fallait faire vite, c'est pour cela que nous ne nous étions pas encombrés de trop d'affaire ; simplement les masque à gaz, des vivres et des vêtements chauds. 

La deuxième étapes était ainsi de survoler l'océan jusqu'à la tour. Seuls moi et avions devions quitter le continent, par manque de place dans l'avion. De toute manière, à nous deux, nous n'avions pas besoin des autres. J'avais le sentiment que ... C'était à nous de le faire. Ce n'était pas de l'égocentrisme, c'était plus ... Je ne sais pas. Je savais que c'était stupide, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que ce n'était pas pour rien que c'était moi qu'Avril avait sortie du monde virtuel, et pas quelqu'un d'autre.  En y pensant, ma poitrine se serra. Je n'arrivai pas à imaginer que nous allions enfin l'atteindre...!

 Une pointe d'excitation et d'anxiété dans le cœur, je regardai le schéma de nos déplacement sur la carte que nous montre Albard. Dehors, le vent soufflait et faisait danser la tente solidement accrochée sous laquelle nous faisions nos réunions informatives. Il y avait trois rangées de chaise. J'étais au fond, et Avril était juste devant moi. 

Comme d'habitude au bout d'une certaine heure, j'étais las du discours de mon professeur. Mes yeux commençaient à se perdre dans le vide, jusqu'à se raccrocher sur mon ami assis devant moi. Je le regardai un moment, et me dis que je n'arrivai pas à me faire à ses vêtements si ... Normaux. Oui, comme ça, Avril ressemblait à un vrai humain. Il fallait dire qu'il n'y avait pas que son apparence, ses attitudes aussi avaient bien changé. Il avait tant appris ... Pourtant, c'était toujours Avril ; cet être avec peu de confiance en soi, qui ne parle pas beaucoup mais qui ressent tant de chose. Cependant, je réussissais vraiment à avoir des conversations de plus en plus longue avec lui. Après avoir vécu tout ça ensemble ... j'avais l'impression qu'on se connaissait mieux que nous même. C'était agréable de se savoir reconnue ... Avril avait de beaux cheveux maintenant qu'il en prenait soin. Je m'arrêtai dessus, et eu une envie subite de ... Les lui caresser. Alors, comme ça, en pleine réunion, je tendis ma main vers son crâne, hésitant soudainement après être arrivée trop près. Peut-être était-il concentré, peut-être n'avait-il pas envie, peut-être qu'il me repousserait ? Pourtant, trop tard, ma main était lancée. Mes doigts s'enfoncèrent dans ses mèches blanches et s'emmêlèrent au gré de mes mouvements. Ses cheveux étaient d'une douceur ...! Avril ne réagit pas, puis, petit à petit, sa tête se penchait en arrière, comme pour sentir plus encore les caresses ...! Je pris ça comme un compliment, et continuai ainsi de lui masser le crane, un peu espiègle. Je ne pouvais pas voir son expression, bien évidemment, mais ... Je me surprise à le trouver mignon. 

Soudain, il posa une main sur la mienne, et ... La repoussa, sans me jeter un regard ? J'étais toute gênée ... Est-ce que cela lui avait posé problème ? Je ne savais pas, mais je me mis soudainement alors à réécouter Albard, enfin de penser à autre chose, honteuse. Qu'est-ce que javais mal fait ...?


La réunion finie, il faisait déjà sombre dans le ciel. Les hommes rentrèrent dans leur tente respective alors que je contemplai un moment les étoiles qui se mettaient peu à peu à apparaître au dessus de moi. Je me mis à penser ... On y était presque. On était en route. Tout cela était si concret ... Je n'arrivai presque pas à y croire. Je savais que ne devais pas crier victoire trop vite, mais à l'idée que tout prenne fin bientôt ... Là, maintenant, je me sentais si apaisée. 

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant