XLI

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  Mon âme hurlait. Je voyais flou ; mes yeux étaient noyés dans une telle peine que je ne voyais rien. Que du rouge. Et lorsque le rouge disparut, j'arrêtai le feu.

Je respirais laborieusement. Mes joues étaient trempées ; une cascade salée nettoyait la poussière qui s'y était accumulé. Mes bras tombèrent le long de mon corps, et l'arme avec. Je regardais en face de moi ; des corps. Je les avais tous tués. J'essayais de reprendre mon souffle, et tournai la tête.

"Ch... Charlie ....?

Je me laissai tomber au sol. Mon amie gisait sur le ventre. 

Non ... Non ...! Charlie .... 

Je rampais avec tant de douleur, que j'avais énormément de mal à contrôler mon corps. Je pleurais, pleurais si fort. J'agrippais avec mes mains la terre, et me tirais misérablement vers le corps inerte de mon amie.

J'arrivai devant elle. Je lui secouai le bras.

Charlie .... Lève-toi ! Je ... Je les ai eus ... Ils... Il ne te feront plus de mal ... Lève-toi ...!

Elle ne réagit pas.

Charlie ...?

Je l'entourai de mes bras, et la retournai.

Oh mon Dieu ... Non .... Charlie ...!! CHARLIE !

J'hurlai de douleur. Mon cœur se déchirait sous mes cris, et mes poumons se noyait dans mes pleurs. Je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. D'ailleurs, je ne voulais plus le reprendre. Je voulais rester là, avec elle. Ses cheveux bouclés étaient plein de poussière, son visage sali par la terre ... Mes larmes lavèrent ses joues, et ses yeux fermés ne semblaient presque qu'endormis. J'avais si mal. 

Soudain, Avril m'attrapa , et tenta de me soulever.

NON !! LAISSE-MOI ! 

-Jodie ... Il faut vite y aller, d'autre arrivent ...!

-Non !! Charlie ...

Je m'aggripai à elle. 

On ne peut pas la laisser ! Avril ! AVRIL !!"

Il m'enleva à elle. Je dus la lâcher, et je la vis s'éloigner de moi. 







Le reste resta flou dans mes souvenirs. Nous avons couru. J'avais l'impression d'avoir couru comme dans un rêve. Ou plutôt ... Comme dans un cauchemar. J'espérai me réveiller à tout moment. Ou alors ... Rester endormie, à jamais.






Nous nous étions assis. J'avais repris un peu de ma lucidité. Et au fait, je ne pleurais même plus. Je crois que toute l'eau de mon corps avait été déversé par mes yeux. Il ne restait plus rien de moi qu'une coquille. Je ne bougeais pas, j'avais les yeux dans le vide. Je tentai de me raccrocher à quelque chose. Avril était plus loin de moi, je ne savais pas ce qu'il faisait. Je n'étais pas sûre qu'il comprenne la situation. Je n'étais pas sûre non plus que Charlie ait compté à ses yeux plus qu'aux miens. Non ... Il n'y avait que moi qui la comprenait. C'était ... Ma petite sœur ... Et ... Je l'avais laissée ....

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant