Pretty thing [LS]

III

- Votre Altesse, descendez, le roi aimerait vous voir.

- Pas moi.

Harry cria en ne détournant pas les yeux de la feuille de papier qu'il tenait dans ses mains. C'était l'une des histoires de Gemma. Une histoire où une princesse était bloquée du haut de sa tour et était parvenue à s'y échapper à l'aide ses cheveux qui étaient extrêmement longs .

Harry fit une petite moue en passant sa main dans ses cheveux courts.

- Je vous en prie. Je tiens à ce job. La voix de la domestique le supplia faisant rire Harry.

- M'en fiche. C'est pas mon problème.

Cette dernière soupira alors qu'Harry finissait de lire le dernier mot. Il rejeta ses bras en arrière et s'étira ses muscles en gémissant faiblement, un sourire rêveur peint sur les lèvres.

Il se leva pour ranger la feuille quand il entendit la domestique sangloter.

Harry leva les yeux au ciel puis lui ouvrit la porte. La brune sursauta et battit des cils. Le prince redressa sa couronne sur sa tête en se raclant la gorge.

Il la regarda, un cil levé, alors que cette dernière passait ses mains sur son visage.

- Qu'est ce qu'il veut ?

- Je ne sais pas, c'est en ce qui concerne le choix de votre futur domestique personnel.

Harry roula des yeux en se tenant le bout du nez avec ses doigts.

- D'accord, merci.... La phrase du prince resta en suspens. Comment vous vous appelez, au juste ?

Harry voulait rire puisque cette dernière travaillait depuis des années ici et le prince ne connaissait pas son nom. Il fallait dire aussi qu'il s'en fichait complètement.

La domestique écarquilla les yeux en se grattant la tête.

- Eleanor, votre altesse.

Harry hocha la tête puis passa devant elle pour rejoindre son père. Lorsqu'il marcha dans le grand couloir, il fronça les sourcils en voyant une dizaine de femmes au fond, provenant sûrement de la ville, en vue de leurs habits.

Harry redressa son dos en marchant d'un pas léger puis les salua en secouant sa main.

Les femmes gloussèrent alors que le bouclé se demandait ce qui se passait. Les gens du peuple venaient dans le château que lorsqu'il y avait des bals et non en pleine après midi.

Le prince glissa une de ses boucles derrière son oreille et ouvrit la porte pour entrer dans le grand salon.

Le roi l'attendait en tapant nerveusement ses mains sur la table.

En croisant le regard d'Harry, il se redressa et s'approcha de lui.

- Il se passe quoi dehors? Harry montra la porte avec son menton en croisant les bras sur sa poitrine. Tu organises une vente d'antiquités ?

- Non, Harry.

- Dommage on aurait pu vendre mamy.

Harry gloussa mais se tut quand son père le toisa du regard. Il était jeune, il avait encore le droit de faire des blagues, non ?

- Bien. Les personnes que tu as vu dehors sont là pour toi puisque, comme tu n'aimes pas les domestiques que j'engage pour toi, tu vas le choisir toi même.

Harry leva les yeux au ciel. Il aurait aimé passer la fin après midi à lire dans le grand jardin mais non il devait, à présent, rencontrer des tonnes de personnes. Et dieu sait qu'il n'aimait pas ça.

- C'est une blague ?

Le roi contourna son fils en secouant la tête.

- Non et j'espère que tu la garderas longtemps parce que avec ta mère on en a assez de tes caprices.

Le roi claqua la porte alors qu'Harry soufflait pour la énième fois depuis qu'il était rentré dans la pièce.

Le bouclé tira une chaise et s'assit de dessus. Il posa son coude sur sur la table afin de soutenir son menton entre sa paume.

S'en suit alors une multitude de femmes qui rentrèrent pour se présenter à Harry. Elles lui parlaient de choses sans intérêt en lui faisant les yeux doux.

Cependant, le prince ne les écoutait pas. Il préférait regarder ses bagues en les changeant parfois de doigts.

Entre deux personnes, le prince se leva, en faisant claquer ses articulations. Il marcha vers la fenêtre pour se dégourdir les pieds.

Il s'accouda contre la fenêtre et regarda la grande allée qui menait à l'immense portail qui le stoppait dans son désir de partir.

L'idée de s'enfuir traversa son esprit mais Harry devait l'écarter. Il ne pouvait pas faire une chose pareille. Non seulement pour ses parents mais aussi pour son royaume.

Harry colla son front contre la vitre froide et regarda le ciel en pensant à l'histoire qu'il lisait avant d'être interrompu.

Cependant, il ne put rester éternellement comme ça puisqu'il devait encore rencontrer des potentiels domestiques. Il fit une petite moue puis se retourna au même moment où une personne entra dans la pièce.

Le prince fronça les sourcils en remarquant que ce n'était pas une domestique qui venait de passer la porte, mais un domestique.

Harry était surpris puisque c'était souvent des femmes qui exerçaient ce métier.

Il marcha d'un pas léger mais il s'arrêta brusquement lorsqu'il croisa les plus beaux yeux qu'il n'avait jamais vu de sa vie princière.