1 - Robin

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Habitants de Nottingham, notre bien aimé roi Jean, frère du roi Richard Cœur-de-Lion aujourd'hui décédé en Terre Sainte, offre 200 shillings pour la capture du hors-la-loi, voleur, malfrat, comploteur contre la couronne d'Angleterre, Robin de Locksley, se faisant appeler plus communément Robin des Bois. Sa capture est une priorité pour assurer la sécurité de notre contrée. Il ne se contentera pas de renverser Nottingham. Il ne se contentera pas de renverser le pouvoir du shérif de Nottingham. Non, braves gens ! Il tentera de renverser notre bien-aimé roi Jean, votre bienfaiteur ! Robin des Bois est un hors-la-loi capable de tout pour prendre la couronne. Il vole sans remords et regrets votre argent, habitants de Nottingham.

C'est pourquoi, moi, Shérif de Nottingham, déclare que quiconque ayant des renseignements sur Robin des Bois quels qu'ils soient devra les rapporter aux soldats ou quiconque représentant la couronne, et recevra donc une récompense de 10 shillings ou subira un châtiment digne de son crime. Sa capture vaut 200 shillings, mort ou vif,

Shérif de Nottingham.

J'arrachai sèchement cette annonce mensongère et ne pus m'empêcher de réajuster ma capuche sur ma tête. Il ne manquerait plus que quelqu'un me remarque... Je fourrai l'affiche déchirée dans ma besace et partis sans attendre Petit Jean, même si je savais qu'il me suivrait sans me lâcher d'une semelle. Nous nous frayâmes un chemin à travers la foule présente pour le jour du marché.

Des marchands criaient leurs produits pour attirer les quelques clients présents. La majorité des personnes n'étaient que des soldats de Nottingham ou alors des commerçants qui conversaient entre eux quand ils ne vantaient pas leurs produits.

Les rues étaient assez vides. Les gens ne venaient plus. Ils ne pouvaient plus. Ils ne pouvaient pas fournir le marché de produit alors que leur famille mourrait de faim. C'était impossible pour eux. Alors ils restaient chez eux, tentaient de mettre un peu d'argent de côté ainsi que les récoltes de moins en moins bonnes.

Enfin, elles l'étaient, elles étaient bonnes, abondantes, même. Mais les impôts prélevaient tout. Impossible pour eux de vivre comme ils l'entendaient.

Et c'était ma faute, bien évidemment. J'étais un voleur, un malfrat, un hors-la-loi. Donc l'on me faisait portait la faute, que je devais revêtir de la même manière que mon capuchon. Le véritable coupable était le shérif. Si je le voyais... je le tuerais de la même manière qu'il le ferait pour moi : sans aucun procès. Tout ce qu'il faisait – outre voler l'argent des habitants de Nottingham – était de prêcher le mensonge.

- Robin, me souffla Petit Jean à ma droite.

Pour seule réponse, je desserrai un poing et continuai de m'infiltrer dans cette foule de marchand, de soldats et de personnes ne pouvant rien s'acheter. Je priai pour ne pas me faire remarquer, mais c'était peine perdue à mon sens. Deux hommes, dont l'un possédait un arc en guise de bâton de marche, dont les capuches recouvrent le visage, marchant rapidement et aussi discrètement que possible n'était pas le meilleur moyen pour se balader dans Nottingham sans se faire arrêter.

Cependant, je misai en grande partie sur l'idiotie de ces lesdits gardes. Pour l'instant, ils l'étaient, car personne ne nous avait interpellés. Si quelqu'un le faisait, le plan était simple : courir le plus loin possible, monter en hauteur, dégainer mon arc et mes flèches, et tirer sur dix ou vingt soldats.

Je comptai aussi sur l'aide de Richard dissimulé en marchand pour retarder nos assaillants. Il ferait tomber malencontreusement des produits factices avant de s'enfuir à son tour. Allan était posté près d'une taverne et chantait, comme à son habitude, des ballades. Sa présence n'apportait rien à notre possible fuite mais plus à notre but ici. Si malgré tout ce plan, nous n'arrivions pas à nous débarrasser des soldats, frère Tuck serait notre dernière carte à ne jouer qu'en danger de mort. Le shérif ne savait rien de l'implication de frère Tuck dans ma lutte contre Sans-Terre. Et je ne comptais pas tenter le Diable en jouant la vie de notre frère.

Robin des BoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant