24 - Marianne

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Allongée dans mon lit, la main sur mon ventre, je regardai le médecin qui terminait de m'ausculter. Sa mine était sombre et je n'eus pas besoin de l'entendre pour comprendre. Le shérif, qui était appuyé sur son bureau plus loin, s'avança vers nous et demanda des nouvelles :

- Elle a perdu le bébé, monseigneur. Il faut que Lady Marianne se repose et...

- Sortez.

La voix sèche me fit tiquer, craignant la suite des événements. Le médecin effectua une révérence avant de quitter la pièce avec son matériel. Je ne voulais pas qu'il parte, parce que je savais que le shérif allait vouloir des explications, et je ne me voyais pas lui dire que je préférais le trahir lui et mon oncle que voir mourir Jane ou Robin des Bois. Et je n'avais aucun mensonge à lui donner.

- Si j'attrape cette merdaille de malgripe... Marianne, vous me devez des explications, rugit-il.

Il m'agrippa à la gorge et la serra doucement mais assez pour que ma respiration en soit coupée.

- Vous avez entravé à la justice, et j'exige une explication convaincante. Par cela, vous avez tué ce bébé, mon héritier. POURQUOI ?

Il me repoussa durement contre le lit et je toussai. Je rampai de l'autre côté du lit dans l'espoir de lui échapper, mais il serra sa poigne autour de ma cheville qu'il tira. Poussant un cri de surprise, je me retournai sur le dos pour lui faire face.

- Vous avez choisi Robin des Bois ? Un traître ? Un malivole ! Il vous trompera et vous n'aurez que vous-même pour pleurer !

Je gigotai pour me libérer mais il m'en empêcha. Sa main gauche encercla mes deux poignets tandis que la droite emprisonna ma mâchoire.

Sa colère sifflait sur ma peau, hurlait dans le silence qu'il créait autour de lui, seulement brisé par mes sanglots effrayés. La peur s'insinuait dans les pores de ma peau.

- Que je ne vous reprenne plus à agir contre moi, vous n'aimeriez pas les conséquences.

Je déglutis et le fixai dans les yeux. Une fureur sans nom le possédait et je n'osais répliquer par peur de représailles plus importantes et douloureuses. Pourtant, sans doute pour me dissuader encore plus de ne pas recommencer, il me gifla et je sentis la brûlure de sa bague sur ma joue gauche. Retenant les larmes qui inondaient mes cils, je lui rendis son regard incendier par la haine que j'éprouvais pour lui.

- Aller en Enfer, crachai-je.

- Vous me défiez ? Vous m'insultez ? Soit.

Gardant mes poignets toujours prisonniers, il se recula légèrement et déboucla sa ceinture. Je hurlai en bon coup en gigotant. Le shérif grogna et se tripota pendant quelques minutes avant de violer mon intimité violemment.

Je savais ce qu'il allait faire. Je paniquais, mon souffle commença à se raréfier dans mes poumons. Même si je le suppliais, il ne changerait pas d'avis. Il allait me forcer. Je décidais donc de lui hurler toute ma haine à son visage.

- Vous n'êtes qu'un baronnet ! une boursemolle ! un chiabrena ! un coquebert ! un houlier ! un gripeminaud ! un fornicateur du roi ! un malgari ! une truandaille ! un sottard !

- Et vous rien qu'un puterelle de bas étage qui n'attend que je la force à ouvrir les cuisses pour vous offrir à moi ! Vous me devez un héritier Marianne ! Et je le veux, je le fais !

Je sanglotai, priant pour que quelqu'un intervienne.

- Merdaille... gémis-je.

Le shérif m'asséna un nouveau coup dans la mâchoire et sonnée, je restais immobile, même quand il partit.

Robin des BoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant