Chapitre 4 : Rugissement

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Point de Vue d'Enrick

Je tenais fermement le pommeau de mon épée entre mes doigts. J'étais prêt à la dégainer à la moindre hésitation. Les battements de mon cœur étaient puissants dans ma poitrine, se répercutant férocement contre ma cage thoracique et mon regard était aux aguets. Aucun mouvement ne m'échappait.

Le sorcier embrasait le feu, laissant les flammes s'échapper jusqu'au plafond de la grotte, une fumée noire commençant à apparaître dans ce lieu sinistre et dangereux. Que cherchait-il à faire ? Voulait-il nous empoisonner avec cette noirceur incontrôlable ? Je n'avais pas confiance.

Je ne la quittai pas des yeux, observant minutieusement chacun de ses mouvements gracieux et lui emboîtai le pas à chaque fois qu'elle avançait ou reculait. Je savais qu'elle se méfiait de moi depuis notre dernière entrevue et je ne pouvais pas la blâmer pour cela. Elle était dans son droit de se poser des questions même si la distance qu'elle s'évertuait à placer entre nous me blessait. Et me mettait en rogne car je n'étais pas son ennemi. Après ce que j'avais fait pour elle, je ne pourrais pas l'être.

De plus je n'aimais pas l'ambiance qui régnait ici. Je ne pouvais prévoir une arrivée ou un accident et cela m'inquiétais. Coûte que coûte je devais la protéger. Et je la protégerai. Au péril de ma propre vie s'il le fallait.

« - Commençons. »

Je clignai des yeux, les sourcils froncés, la mâchoire serrée et sentis Aguerta se tourner dans ma direction, nerveuse et distante. Je voulais l'empoigner et l'emmener loin d'ici. Loin de ces rites barbares. Mais je ne pouvais pas, elle devait le faire. Et malgré cette obligation, mes pensées ne cessèrent de divaguer sur une échappatoire.

Je pris sur moi et acquiesçai de la tête, voulant la rassurer. Je la vis pincer ses douces lèvres entre elles, me provoquant un sombre désir que je renfrognai et elle suivit le sorcier vers le feu. Je pris de grandes inspirations, peu serein et avançai dans la même direction.

« - Mettez-vous à l'entrée, ordonna cette ombre de la nuit, un grognement de mécontentement m'échappant.

- Je ne la lâcherai pas. »

Au ton glacial que j'avais employé, je savais qu'il avait compris qu'il devrait faire avec ma présence. Je ne la laisserai pas seule. Surtout pour affronter cette magie noire.

« - C'est pour votre sécurité.

- Il en est hors de question. Je ... débutai-je avant de me faire couper par Aguerta.

- Fais ce qu'il te dit Enrick. »

Je contractai les muscles de mes mains, les resserrant davantage sur mon épée tranchante. Je ne voulais pas.

Ses pupilles bleu ciel me fixèrent, me suppliant silencieusement de faire demi-tour et je voyais dans son regard toute l'intensité qu'elle y mettait, me déstabilisant au plus haut point. Incarnait-elle la perfection dans l'unique but de jalouser mes désirs ou par innocence ? Encore une fois mes pensées vinrent à la contempler.

Ses cheveux soyeux, qui se mouvaient au rythme de sa grâce. Je voulais fourrer mes mains, salies par mes actes, dans cette chevelure corbeau. Les toucher. Les caresser. Les décoiffer. Les sentir défiler sous mes doigts, ces boucles glissant contre ma peau vieillie. Combien de fois avais-je voulu le faire. Et combien de fois mes gestes avaient-ils été déplacés pour satisfaire mes idées noires.

Ses traits du visage fins et caractériels s'harmonisaient à la perfection pour donner cette splendide beauté qui me rendait dingue. Qui retournait nombre d'homme sur son passage sans en avoir conscience. Je fantasmais sur les lignes de son nez, délicates, sur ses joues légèrement creusées. Tout était de la torture. Sans parler de ses courbes dévastatrices, qui me réveillaient parfois en sueur en pleine nuit, tellement je rêvais de les frôler. De les empoigner avec tendresse et passion.

Empires II : ConquêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant