Chapitre 20 : Combat à mort

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Perplexe et méfiante, j'observai avec minutie le guerrier qui nous faisait face avec affront.

Son teint caramélisé contrastait avec sa longue chevelure rousse où des perles venaient s'ajouter aux tresses ternies par le sang de ses adversaires qui gisaient sur le sol. Des tatouages martelaient sa peau cicatrisée et ses prunelles nous jugeaient avec un défi non dissimulé. Cet homme puait l'expérience d'un soldat aguerri et aiguisé, sa hache frôlant le sable où des gouttes rouges venaient finir leur cascade.

Sa carrure me fichait la trouille.

« - Te défiles-tu ou acceptes-tu ce duel, roi Knows ? »

Sur mes gardes, j'observai Azgar à mes côtés, les traits du visage durs et autoritaires. Il allait refuser non ? S'il mourait aujourd'hui, je pourrais dire adieux à mon trône.

La gorge asséchée et le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, je lui demandai secrètement de refuser, inquiète, lorsqu'il tourna son sombre regard dans ma direction. Il devait refuser. Non pas que j'avais peur pour sa vie mais pour la mienne une fois qu'il serait mort.

Ses yeux me fixèrent avec une intensité qui me mit mal à l'aise, comme s'il cherchait à me dire quelque chose. À communiquer pour me dissuader. Pour me prévenir ou me prémunir.

Dans l'incompréhension la plus totale, je le regardai se lever avec grâce et distinction avant de faire quelques pas afin de se montrer au peuple.

« - Êtes-vous sûr de ne pas désirer autre chose ? La fortune ? Une femme ? Questionna la reine à l'intention du combattant qui ne quittait pas des yeux Azgar.

- Non, majesté. »

Les battements de mon cœur s'emballèrent de plus bel et, impuissante, je l'écoutai accepter ce duel qui mènerait l'un des deux à une mort imminente.

Pourquoi ? Ce fut la seule question qui me vient à l'esprit tandis qu'une multitude de frissons vagabondaient sur mon corps épris d'un affolement soudain. Ma gorge se comprima, une boule d'angoisse s'y logeant et mes yeux observèrent avec appréhension la foule battre avec aplomb des pieds sur les gradins.

Le bruit martelait le sol et cela tirailla mes tripes, la sueur s'accumulant sur l'épiderme supérieur de ma peau rougie par les rayons lumineux du soleil. J'étais anxieuse. Voir paniquée par la tournure des événements.

Un soldat donna une armure ainsi qu'un bouclier à Azgar avant que Roan ne lui tente son épée, celle du roi du Nord. J'espérais intérieurement qu'elle lui porte chance dans ce duel mortel.

« - S'il met autant d'intensité dans le combat qu'il s'évertue à vous regarder, très chère, il gagnera. »

Les sourcils froncés et le cœur au bord du gouffre, je ne répondis pas à la Reine, l'amertume de ce divertissement tournant au fiasco.

Azgar avança et descendit les marches qui les séparaient du guerrier, sans jeter un regard en arrière et après avoir ajusté son armure, puis il se trouva rapidement devant le roux au regard jouissif.

Ils se jugèrent comme deux animaux en cage, le soleil ruisselant sur le roi qui fronçait des sourcils afin de mieux observer son adversaire qui lui tournait autour.

Mon appréhension grandit, mes poings se serrant davantage sur la chaise et mes muscles se crispèrent, appréhendant la suite.

« - Mère, ne pouvons-nous pas arrêter ce combat ? Nous n'avons pas accepté des négociations pour que le Roi Knows meurt dans notre arène, intervint Arthur.

- Que voudriez-vous faire fils ? Nous ne pouvons arrêter ce duel publiquement sans retourner le peuple contre nous. Voyez plutôt ce combat comme une opportunité. Si Azgar Knows gagne, le peuple le respectera et il pourra demander une offrande. »

Empires II : ConquêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant