XLIII

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Ma mère m'agita sous le nez ma propre photo.

-C'est quoi ça ? Depuis quand tu travailles pour eux ? Pourquoi tu ne nous as rien dit ?

-Je... euh et bien, on m'a demandé de poser pour eux et j'ai accepté, balbutiai-je.

-Pff tu te lances dans des choses sans réfléchir et un jour ça va te retomber dessus. J'ai appris que tu avais une colocataire. Qui est-ce ?

Comment est-ce qu'elle savait tout ça ?

-C'est Momo, tu l'as déjà vue. Elle est venue me chercher à l'aéroport la dernière fois.

-Aah oui, la fille aux cheveux teints. Tu es sûre que tu peux lui faire confiance ?

-Bien sûr, répondis-je sans hésiter.

-De toute façon, tu seras bientôt mariée et tu vivras dans une autre maison.

-Encore le mariage ? Tu ne voudrais pas parler d'autre chose pour une fois ? dis-je en perdant patience.

Elle me lança un regard hostile qui m'aurait tué sur le coup si elle avait eu les pouvoirs de Nayeon.

Un silence pesant envahit la pièce et je commençais à étouffer dans cette atmosphère glaciale. Je me trouvais dans une mauvaise posture pour dire quoi que ce soit et, la plupart du temps, elle ne m'écoutait pas.

-Bon, alors tu vois quelqu'un ces temps-ci ? reprit-elle avec un sourire un peu plus amical.

-Oui mais je ne peux rien te dire. Tu ne vas pas aimer.

-Allons, je suis ta mère Mina.

-Justement...

Je me levai en mettant fin à cette discussion. Elle était frustrée. Tant mieux, elle ne me retiendrait pas pour partir.

Notre quotidien avec Momo n'avait pas beaucoup changé. On se levait, on se préparait pour aller travailler tout en se taquinant. On arrivait en moins de deux secondes au JYP (ouais c'est le nom du magazine, désolée je savait pas comment l'appeler), l'ascenseur était toujours bondé alors elle en profitait pour venir se coller à moi en public.

-Oh excusez-moi Myoui-san. On est un peu à l'étroit ici non ? chuchota-t-elle en se tenant à mes hanches.

Je ne pouvais pas m'empêcher de rougir et de rire, ce qui attirait l'attention des autres personnes. Il y avait Jules qui nous regardait d'un air amusé de l'autre côté de l'élévateur.

Fuyons, simplement⚢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant