Fuyons, simplement⚢

LVII

Je comparai une dernière fois le contenu de la petite boîte posée sur la table et l'objet que j'avais au creux de ma main. Vraiment, la bague de Jules était mille fois plus belle que la mienne. Pourtant, elles étaient toutes les deux en argent, et toutes les deux ornées de diamants. Une boule se resserra dans mon ventre et je sentis une légère vague de jalousie m'envahir.

-Momo, tu vas bien ? me demanda Mina en m'enlaçant tendrement par la taille.

Je rangeai rapidement mon anneau pendant qu'elle était occupée à balader ses mains sous mon pull.

-On va être en retard pour aller chez Nayeon, lui dis-je en me dégageant de son étreinte.

-Je ne vois pas où est le problème. Tu peux te déplacer à une vitesse de 150 kilomètre heures quand je suis avec toi, donc, on peut arriver là-bas en moins de... deux minutes, à condition que tu ne traînes pas en route.

Je me retournai pour lui faire face. Elle me reluquait de la tête aux pieds, les yeux pleins d'envie.

-Tu es trop... excitée ces derniers temps, Mina...

-C'est parce que tu es excitante, répliqua la fille aux cheveux noir en commençant à déboutonner mon jeans.

Je l'empêchai d'aller plus loin en l'embrassant passionnément. Quand je rompis ce baiser, elle était un peu dans une sorte de léthargie. Elle semblait toute étourdie. Son regard, plongé dans le mien, mais en même temps, totalement absent. Le temps, s'était arrêté. Nos souffles ne se firent plus entendre, tout comme nos cœurs, silencieux. Nous expirâmes en même temps et nos rythmes cardiaques reprirent de plus belle.

Quelle sensation étrange. J'essayai d'avoir une respiration normale afin de calmer cette pompe qui battait plus fort que d'habitude. Ce n'était pas normal. Je posai une main sur la poitrine de Mina et l'autre sur mienne. C'étaient les mêmes, les mêmes battements de cœur, le même cœur.

-Je suis enfin à toi Momo-chan, murmura la Japonaise en se collant à moi du plus fort qu'elle pouvait.

Comment est-ce qu'on avait fait ? Comment avait-elle fait

-Tu es folle ?! Pourquoi... ? Comment ?

-Comme ça, si mes parents te tuent, ils me tueront aussi.

Elle disait cela à la légère, comme s'il s'agissait d'un vulgaire jeu.

-Tu sais, quand j'étais plus jeune, il y avait un livre chez moi, avec plein de sorts et d'enchantements. Ensuite, mon père l'a brûlé quand il a vu que je m'y intéressait. Mais, je me rappelle encore de la formule pour se lier à quelqu'un, continua-t-elle.

Connaissait-elle les risques, à part le fait qu'elle mourra avec moi, mais aussi, qu'elle deviendra comme moi, un vampire.

-Romps ce sort ! ordonnai-je.

Mina secoua la tête et me dit qu'il était trop tard pour retourner en arrière.