Tenir sa promesse

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Pdv Joyce

J'ai essayé de me convaincre que ce n'était qu'un cauchemar, que j'allais finir par me réveiller dans mon lit en nage et respirer de soulagement en constatant que ce tout cela était irréel. Mais pourtant, en posant le pied sur le champ de Merril, j'ai pu ressentir les mêmes sensations que j'ai ressenti il y a deux ans, quand Will était possédé par le Flagelleur Mental et cette horrible présence de l'Upside Down qui commençait de nouveau à envelopper ma maison. Mais cette fois-ci, hors de question que je laisse cette ignoble chose envahir mon fils. Plus personne ne s'en approcherait.

Depuis au moins une heure, je faisais les cents pas dans mon salon pour tenter de me calmer, tantôt les mains crispées sur mes cheveux tantôt liées l'une dans l'autre. Il m'avait été impossible de fermer l'œil de la nuit. Jonathan, qui était rentré de New-York pour les vacances, n'était pas encore revenu de son rendez-vous et Will était dans sa chambre. Je n'ai pas eu le courage hier de lui expliquer pourquoi je ne l'ai pas autoriser à dormir chez Dustin. Hopper m'avait interdit de parler à qui que ce soit de ce que j'avais vu avant que nos doutes soient confirmés ou pas. Même si je n'étais pas entièrement d'accord avec sa façon de faire, je n'ai pas osé répliquer. Dans des moments aussi difficiles que ceux-là, je me contentais de faire profil bas.

Soudain, la voix enjouée de mon fils cadet descendit des escaliers:

-Maman je sors!

-Attends attends attends attends! le stoppais-je avant qu'il ne passe la porte. Avec qui tu veux sortir? Et où?

Will me lança un regard interrogatif et recula. Je comprenais son étonnement. Il y avait longtemps que je ne le questionnais pas autant avant qu'il sorte. Mais aujourd'hui, il m'était impossible de faire autrement.

-Euh... Avec... Avec Dustin, bafouilla t-il.

Ce fut à mon tour de lui lancer un regard incompréhensif. Des tiques nerveux se manifestaient sur ses paupières et il ne parvenait pas à me regarder dans les yeux. Je ne l'avais jamais vu aussi stressé. 
Mais que lui arrivait-il? 

-Will, mon chéri, tu me dirais si quelque chose n'allait pas? lui demandais-je en lui passant une main dans les cheveux.

-Maman, j'ai 15 ans, arrête de me couver comme si j'en avais 5! me reprocha t-il en se dégageant de mes mains.

-Baby... lui murmurais-je doucement pour le calmer.

-Non, je ne suis plus ton «baby»!

Décontenancée, je lâcha mon fils et le contempla longuement, mes lèvres du bas commençant à trembler. Jamais il n'avait autant haussé le ton avec moi. Je connaissais mon Will, il n'allait pas bien. Je souffla longuement en me passant une main dans les cheveux. En devenant mère, je m'étais fait une promesse: ne jamais laisser mes fils dans le mal-être. Et aujourd'hui, je me devais de respecter cette promesse, malgré les réticences d'Hopper. Après tout, il était allé dans l'Upside Down, il avait été possédé par ce qui le constitue, il se devait de savoir ce qui menaçait à nouveau notre ville. Je me força à sourire faiblement. J'avais confiance en mon fils.

-Will, je veux juste te parler, c'est tout, lui murmurais-je doucement comme pour l'amadouer. Il y a une raison pour laquelle je n'ai pas voulu te laisser dormir chez Dustin hier et pourquoi je te pose tant de questions. Mais pour cela, il faut que tu t'assoies et que tu m'écoutes, d'accord?

Il ne broncha pas et garda sa mine interdite. J'eus même l'impression qu'il reculait vers l'escalier. Je poussa un long soupir tremblant.

-Will, s'il te plaît...

Puis soudainement, notre porte d'entrée s'ouvrit à la volée, laissant apparaître Jonathan en sanglots. Ma mâchoire s'ouvrit de panique et je me précipita vers mon aîné qui venait de s'effondrer sur une chaise de la cuisine, la tête dans ses bras.

-Jonathan, qu'est-ce-qu'il t'arrive? Jonathan?

-Rien du tout... sanglotait-il, les mots étouffés par ses bras.

-Jonathan, ne me mens pas, tu peux tout me dire tu le sais, lui rappelais-je en lui caressant tendrement les cheveux. Parle-moi mon chéri, parle-moi...

Mais ce ne fut que des sanglots tous aussi déchirants que les autres qui sortirent de sa bouche. Jamais je ne l'avais vu ainsi. Mais qu'arrivait-il à mes fils? Pourquoi n'avaient-ils plus confiance en moi? Je tourna le regard vers la porte d'entrée et constata avec horreur que Will n'était plus là. Je n'eus que le temps de me précipiter devant la porte pour le voir filer à vélo à travers la forêt. Je porta une main à mes lèvres dans l'espoir de me retenir de pleurer à mon tour. Je me sentais tellement mauvaise mère dans ces moments-là, comme si tout mes efforts pour être la mère que mes enfants méritaient ne servaient à rien. Je ne voulais que leur bonheur et je n'arrivais même plus à savoir la cause de leur mal-être. Alors, à bout de force, je fondis en larmes. Et à travers mon chagrin, une idée me traversa l'esprit.

Désolé pour ce contre-temps, je n'ai pas pu poster hier par cause de manque de temps. J'espère que ce chapitre vous a plu et à samedi!❤️

Liz🌙

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant