Le pouvoir de l'amour

528 30 43
                                    

🎼🎼🎼

-Oh putain...

Le salon du chalet était sans dessus-dessous. Tout les meubles avaient été renversés, retournés, saccagés. Les vitres des fenêtres n'étaient plus que des petits bouts de verres sur le sol et les rideaux arrachés ressemblaient à des vulgaires bouts de chiffons.
Mais ce n'était pas l'état de la pièce qui me fit perdre le souffle, c'était l'état de ma petite amie. Elle était allongée sur le sol de tout son long, le visage dans une immense flaque de sang. Tout le mien se glaça en un instant. J'étais dans mon pire cauchemar.

Je me jeta à genoux au sol et la retourna sur le dos le plus doucement possible, malgré mes membres tremblants et ma respiration saccadée. Son visage était recouvert de sang et elle ne respirait plus. J'eus l'impression de perdre à mon tour mon oxygène et une vague glaciale me traversa tout le corps. Ce qui était en train d'arriver à El était très grave. Il y avait une chance sur deux qu'elle se soit étouffée avec son propre sang. À cet instant, j'oublia complètement ma surprise, le désordre du salon, pourquoi j'avais retrouvé El dans cet état, seul sa santé comptait pour moi.

-El? El, tu m'entends? El je t'en supplie, dis-moi que tu m'entends... El...

Ma voix se brisa avant la fin de ma phrase, mes doigts qui essayaient de réveiller El se crispèrent. Le visage couvert de sang d'El et ses mains aussi gelées que l'ambiance qui régnait dans la pièce me faisaient perdre tout mes moyens. Je ne savais pas quoi faire, l'idée de perdre à tout jamais l'amour de ma vie m'était impossible à envisager et il fallait absolument que je trouve une solution avant que l'irrémédiable se produise.

Je ferma une seconde les yeux pour essayer de réfléchir mais des larmes m'en empêchèrent. J'essaya de les chasser mais elles coulaient déjà le long de mes joues, coulaient jusqu'à se mêler avec le sang d'El. «Non, non elle n'est pas morte, c'est impossible. Il y a forcément une solution» me murmurais-je dans l'espoir que mes larmes cessent. Mais elles persistaient, comme si elles étaient déjà au courant du destin d'El, comme si elles l'incitaient à tout laisser tomber. Laisser tomber... Laisser tomber....

-NON! NON! C'EST PAS VRAI!! C'EST PAS VRAI...

N'étant plus que composé que de sanglots, je m'effondra sur son corps, l'inondant de mes larmes. Je ne ressentais plus rien, je ne voyais plus rien, je n'étais plus rien. Juste l'odeur du sang et celui de fleur d'El me revenait. El... El...
Je me redressa alors brusquement, gonflé à nouveau d'espoir. Je ne pouvais pas laisser la personne que j'aimais le plus mourrir, je ne savais même pas comment l'idée de l'abandonner avait pu me traverser l'esprit. J'allais sauver la vie de ma petite amie, quitte à laisser la mienne.

Je saisis à nouveau les mains d'El, les serra le plus fort que je pus, pris une longue respiration, ferma les yeux et lui offris le plus doux baiser que je pus lui faire. C'était ma dernière chance, notre dernière chance. Nous embrasser nous a toujours été bénéfique et a toujours régler nos problèmes, il y avait toujours une chance que cela fasse de même pour sauver El. Et ça marcherait, j'y croyais dur comme fer. Elle allait respirer, elle allait guérir, elle allait vivre.

Je ne sais pas exactement combien de temps je suis resté contre les lèvres d'El. Je me disais juste que plus je restais auprès d'elle, plus la chance qu'elle reprenne connaissance augmentait. Mais je commençais à réaliser que je n'étais pas dans un film à l'eau-de-rose et que ce ne serait pas grâce à un baiser qu'elle reviendrait à la vie. Les lèvres d'El devenaient de plus en plus froides et mes larmes n'y changeaient rien. J'étais arrivé trop tard.

Puis le miracle se produit, à l'instant où je m'apprêtais à retirer mes lèvres de celles de El. Ce fut elle qui se retira brutalement des miennes et elle se mît à tousser et à cracher avec force du sang.
Perdu entre la joie et l'affolement, je poussa un long soupir de soulagement et passa doucement une main sur son dos en lui disant d'une voix encore affaiblie:

-Oui, El, respire bien fort. Doucement, doucement, je suis là. Je suis là, c'est fini. C'est fini, ma belle. C'est fini...

Tout les deux à bouts de force, on s'effondra dans les bras l'un de l'autre, nos mains touchants la moindre partie du corps de l'autre. J'étais certainement autant recouvert de sang qu'El ne l'était mais peut m'importait. Je sentais sa respiration chaude contre mon cou et je faillis à nouveau verser une larme. Elle était bien vivante, elle respirait. Certes avec difficulté, mais elle respirait. Et c'était le plus important.

-Mike... souffla t-elle d'une voix à peine audible.

-Oui, c'est moi, El. Ne dis rien. Tout va bien. C'est fini, maintenant, lui murmurais-je en la serrant encore plus fort contre moi, comme pour me persuader que je n'étais pas en train de rêver.

Elle se décolla alors de moi, posa ses mains ensanglantées autour de mon cou et malgré sa faiblesse, elle me murmura avec sa tendresse habituelle:

-Je t'aime tellement Mike. Tellement...

Mes joues s'empourprèrent et le sang encore chaud dessus n'y était pour rien. J'attira ma petite amie contre moi et la couvrit des caresses les plus douces. Si elle savait à quel point je l'aimais moi aussi, si elle savait à quel point j'avais eu peur pour elle...
Il n'y a pas une seconde où je ne m'inquiète pas pour elle et jamais, au grand jamais je ne pourrais éprouver ce que je ressens pour elle à une autre. Nous nous étions promis un amour éternel et nous le tiendrons jusqu'à la fin de notre vie.
Je baissa le regard vers El. Seul ses yeux chocolats ressortaient sur son visage perdu dans un océan de rouge. Mais elle restait magnifique.

-Je t'aime aussi El, tellement plus que tu ne le penses.

Et nos lèvres se rencontrèrent à nouveau et s'unirent avec un mélange de sang, de larmes et d'amour.

Alors? Heureux?😏

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Alors? Heureux?😏

Liz 🌙

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant