La clé du problème

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Pdv Joyce

Vivre des situations stressantes n'était pas nouveau pour moi. Au contraire, elles étaient à l'image de mon quotidien. Mais celle dans laquelle je me trouvais en ce moment était la pire de tout mon existence. Mes enfants étaient en danger et je n'étais pas avec eux pour assurer leur sécurité. J'étais en pleine crise de panique.

-Will c'est maman, est-ce-que tu me reçois? Will je t'en supplie, répond-moi. La ville est en grand danger, je ne sais pas où tu es et je suis en train de devenir complètement folle alors JE T'EN SUPPLIE RÉPONDS-MOI!!!

Mais le signal du talkie-walkie de Hopper ne parvenait pas à rejoindre celui de Will. Les yeux brouillés de larmes, je lâcha l'appareil et me pris le visage entre les mains. Mais qu'avais-je fait pour mériter une telle vie?

-Avez-vous une idée d'où vous allez, Hopper? demanda soudain le docteur Owens à l'arrière.

Mais l'intéressé faisait la sourde d'oreille. Son regard tétanisé était fixé sur la route et il tremblait terriblement que l'on avait failli sortir de la route à plusieurs reprises.

Le doc ne pouvait pas comprendre ce que nous ressentions. Il n'avait pas d'enfants, il n'avait aucune idée de la peur qu'un parent peut ressentir quand son enfant est en danger. Et cette peur là nous était quotidienne avec Hopper.

Soudain, alors que nous traversions Mapple Street, j'aperçus une silhouette dans le brouillard qui commençait à s'émanciper de plus en plus. Et quand je parvins à l'identifier, je compris qu'elle serait peut-être la clé du problème. Je devais l'intercepter avant qu'elle ne disparaisse.

-Hop', arrête-toi, lui ordonnais-je en défaisant ma ceinture.

-Quoi?

-JE T'AI DIT DE T'ARRÊTER!

Il ne me le fit pas répéter une troisième fois. Dès que le moteur de la jeep s'arrêta, j'en descendis et m'enfonça dans le froid en m'exclamant aussi fort que je le pus:

-NANCY! NANCY!

La jeune femme fit volte face et à ma vue, ses immenses yeux bleus se remplirent de larmes.

-Joyce... Oh mon dieu Joyce...

Et elle se jeta dans mes bras, sanglotant contre mon épaule. Je la serra doucement contre moi. Elle était si frêle que j'avais l'impression d'étreigner une statue de porcelaine. Et le froid glacial qui balayait la quartier n'arrangeait rien.

-Joyce c'est affreux, pleurait-elle en se séparant de moi, les joues qui avaient presque la même couleur que ses yeux. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Ce froid, ce brouillard, ce vent... Et je n'arrive pas à joindre Mike alors qu'il a prit son talkie-walkie avant de partir. J'ai tellement peur, Joyce, je m'en veux tellement de l'avoir autorisé à faire le mur. Et puis avec Jonathan c'est compliqué, et je ne sais plus où j'en suis, je...

-Ma chérie, l'arrêtais-je calmement en lui prenant les épaules. Il faut que tu restes calme, d'accord? On va arranger ça, tout va rentrer dans l'ordre.  Mais pour cela, j'ai besoin de toi. Tu es notre unique espoir, Nancy.

Elle hocha difficilement la tête et essuya ses larmes d'un revers de main. Même si elle était la cause du mal-être de mon fils, j'avais beaucoup d'affection pour Nancy. C'était une jeune fille remarquable et pleine de bons sens. C'est aussi pour cela que je suis descendu de la voiture en l'apercevant. En unissant nos forces, nous allions retrouver ce qui nous était le plus cher. C'était plus qu'une certitude à présent.

-Où a été tiré le feu d'artifice?

Les traits de Nancy se froncèrent et ses lèvres se plissèrent légèrement, signes chez elle qui montraient qu'elle était en pleine réflexion.
Face à elle, je priais de toute mon âme pour qu'elle me donne une réponse. Qu'importe serait le lieu, je m'y rendrais.

-À la place d'Hawkins, finit-elle par déclarer. Mais c'est impossible que Mike et Eleven s'y trouvent, ce n'était pas leur destination principale.

-Et tu sais où était leur destination principale? enchaînais-je d'une vivacité de mère inquiète.

-Le Lover's Lake, me répondit-elle avec une assurance qu'elle n'avait pas la dernière fois.

J'analysa rapidement la situation. La place d'Hawkins était 15 minutes d'ici, j'avais entendu par Will que le feu d'artifice serait tiré à 18h, je me rappelais d'avoir vu marqué 18h15 sur la radio de la jeep d'Hopper et je savais que le Lover's Lake était tout près de chez moi. Mon corps tout entier frissonna mais ce n'était pas seulement à cause de la bourrasque glacée qui venait de déchirer un rideau de fenêtre. Nous allions tout remettre en ordre, je le savais. Pour la première fois de la journée, j'avais de l'espoir. Et je l'avais trouvé dans les yeux de Nancy.

-Très bien. On se rend à la place d'Hawkins de suite. Viens, l'intimais-je en lui faisant signe de me suivre.

Mais elle semblait réticente, comme si elle avait peur que je la frappe à tout moment.

-Joyce... Je suis désolée pour Jonathan. Vraiment désolée.

Je sentis mes lèvres se figeaient en un sourire maladroit. Même si ce n'était pas le bon moment pour transiger sur la vie amoureuse de mon aîné, je compris qu'il fallait que j'ai une réelle discussion avec lui. Quoiqu'il s'était passé, il ne pouvait pas laisser filer une fille comme Nancy.

-Ne t'en fais pas, ce n'est rien, débitais-je comme si je savais ce qu'il se passait. Allez vite, le temps nous est cher, lui murmurais-je en lui tendant la main.

Elle me la saisit et la serra. Une lueur vint alors écarter les nuages de ses yeux. Elle avait retrouvé sa confiance, je pouvais le sentir au plus profond de mon être. Je lui souris en retour. Quelle belle image dans un tel décor...

Liz🌙

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant