L'appel

692 29 13
                                    

Pdv Eleven

Je restais un peu perplexe après avoir essayé d'appeler Mike. En même temps, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. J'avais confondu ses deux numéros. Quand j'ai enfin eu le droit d'avoir un téléphone rien qu'à moi, Mike m'a immédiatement inscrit ses numéros sur un petit bout de papier qui était toujours à coté de mon téléphone. Il y avait le numéro de son téléphone individuel et celui de toute sa famille. Ce jour-là il m'avait conseillé de l'appeler avec le numéro de son téléphone individuel pour éviter que quelqu'un d'autre réponde, ce que je faisais pratiquement à chaque fois.

Mais aujourd'hui, dans la précipitation de pouvoir entendre la voix de mon chéri, j'ai composé le numéro où toute sa famille pouvait répondre et c'est la mère de Mike qui s'en est chargée.
Je ne l'ai vu que quelques fois et à ces occasions, j'ai tout fait pour lui plaire. Mais j'ai toujours eu l'impression qu'elle ne m'aimait pas. Même dans son ton au téléphone, ça s'entendait bien qu'elle n'était pas trop d'accord pour me passer Mike. Elle m'a d'ailleurs quasiment raccroché au nez sans que je puisse rajouter quoique ce soit.

J'étais à présent allongée sur mon lit, les yeux vers le plafond. Je m'amusais à faire voler le vaisseau spatial Star Wars de Mike. C'est lui qui me l'a donné en disant qu'il serait mieux chez moi que chez lui. Il me rappelait notre rencontre car quand j'étais obligé de rester cachée chez lui quand il était au collège, je ne pouvais pas m'occuper autrement qu'en faisant voler ce jouet.

Alors que j'étais en train de le faire voler au dessus de ma coiffeuse, mon téléphone sonna d'une façon si brutale que je fis tomber violemment le vaisseau sur ma coiffeuse, faisant tomber mon miroir et tout mes rouges à lèvres. Mais sur le moment, je m'en ficha complètement. Je me précipita sur le téléphone et décrocha. Mike... Ça ne pouvait être que lui.

-Allô?

-El...

À l'entente de la voix de Mike, je respira profondément de bonheur. Rien que d'entendre le petit surnom qu'il m'a toujours donné me faisait déjà croire que j'étais à ses côtés.

-Mike...

-Je suis vraiment désolé pour tout à l'heure, balbutia t-il comme à chaque fois qu'il est mal à l'aise. Je te jure, j'ai vraiment voulu intervenir mais ma mère à raccroché avant que je puisses prendre le combiné. Elle est vraiment trop conne...

-Mike dis pas ça, le repris-je doucement. C'est ta mère quand même. Et puis tu ne peux qu'en vouloir à moi, c'est moi qui me suis trompée de numéro.

Je l'entendais pousser un petit soupir. Je sentis soudain une pointe de culpabilité me passait à travers le cœur. Si il était énervé c'était de ma faute, même si il ne l'admettra jamais.

-Tu t'es disputé avec ta mère? osais-je après un petit silence où aucun de nous deux ne sut quoi dire.

-Oui mais ça n'a pas d'importance. C'est de sa faute, elle n'avait qu'à pas te raccrocher au nez. Personne n'a le droit de te raccrocher au nez.

-N'exagères pas... murmurais-je en ne pouvant quand même m'empêcher de sourire bêtement.

-Je n'exagère pas, me répondit-il d'une voix toujours aussi froide même si je savais qu'au bout de fil, il souriait aussi.

Il y eut à nouveau un petit silence où personne ne sut quoi rajouter. On a toujours eu du mal à se parler au téléphone, on préférait se dire les choses en face. Il y en a c'est le contraire, c'est impossible pour eux de se dire les choses les yeux dans les yeux.
Mais moi, je trouvais toujours plus finalement mes mots quand je me perdais dans son regard noisette.

Puis finalement, Mike brisa ce silence de sa belle voix qui avait reprit toute sa chaleur:

-El il faut absolument que je te vois maintenant. J'ai besoin de voir la seule fille qui peut me rendre heureux sinon je vais tourner complément fou à rester dans cette maison.

Mon sourire s'agrandit et je laissa échapper un petit rire ému. Il savait exactement ce qu'il fallait me dire pour me faire craquer.

-D'accord. C'est bien parce que tu vas finir fou que je le fais, ne t'imagines pas des trucs, le taquinais-je en riant.

On était arrivé à un point dans notre relation où l'on pouvait tout se dire sans gêne, sans avoir peur d'être maladroit ou gêné par nos mots. J'aimais plus que tout ces moments de taquineries entre nous, ça installait de la positivité dans notre couple et surtout une grande confiance, même si il y en avait toujours eu une depuis le début.

-Ah parce que tu croyais vraiment que ce je viens de dire est vrai?
T'es si naïve, me dit-il en riant aussi.

À l'entente de son rire, j'eus des petits frissons. C'était incroyable, même au téléphone ça me le fait. Il a quelque chose dans sa voix qui m'apaise et qui me fait rire aussi. C'est un petit peu un magicien mon copain en fin de compte.

-Rejoins moi à 14h15 là-où-tu-sais d'accord? Un, quatre, un, cinq, me dit-il à voix basse.

-Mike tu te fiches de moi là? Je sais lire l'heure maintenant, je n'ai plus besoin de ton aide, le reprenais-je en riant d'un air frustré.

-On ne sait jamais. Je te rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, tu confondais les heures et les minutes.

Je ne répondis rien. Mon sourire était si large que j'étais sûr qu'il pouvait quand même le voir de là où il était. Si il m'a fait cette remarque sur l'heure, c'est que c'est lui en personne qui m'a appris à la lire et à l'écrire. Pendant des heures au téléphone l'année dernière, il m'a aidé à lire les nombres et à les assembler pour former une heure. Et même si j'ai eu beaucoup de mal au début, il a continué à m'aider jusqu'au bout. Il a tenu sa promesse qu'il m'avait promis et c'est pour ça que je lui devais toute ma confiance.

-À tout de suite, lui murmurais-je.

-À tout de suite ma belle.

Et il raccrocha. Et comme à mon habitude, je souris de plaisir.
Toute une après-midi avec le garçon que j'aimais, on ne pouvait vraiment pas rêver mieux. Je me laissa tomber une longue minute sur mon lit, les yeux clos, le sourire jusqu'aux yeux. Mike...

Liz🌙

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant