Pdv Mike
Après m'être éclipsé discrètement par la fenêtre de ma chambre, j'étais assis sur les marches de la boulangerie, mon vélo à mes côtés et je comptais mon l'argent. C'était des mois d'économies que j'avais entre les mains.
Depuis le début de l'année, je m'étais mis en tête de récompenser El quand elle passerait en première. Ça n'a pas été la chose la plus facile à réussir pour elle. Pas spécialement au niveau des cours car elle a toujours été dotée d'une intelligence et d'une logique hors normes qui d'ailleurs continuaient de m'impressionner de jours en jours. Jamais on n'aurait douté qu'elle a commencé à se rendre à l'école pour apprendre seulement cette année. C'était plus au niveau de l'environnement qu'elle a eu du mal. Elle n'a pas été très à l'aise au début. Les lycéens sont encore plus bêtes et immatures qu'au collège en réalité. Et puis, les profs se montrent beaucoup moins encourageants. Ils sont convaincus que nous sommes à présent assez grands pour que nous nous débrouillons seuls avec nos devoirs et nos cours. Alors je l'ai aidé de la première heure de cours de septembre jusqu'à la dernière heure de cours de ce vendredi avant les grandes vacances. J'adorais travailler avec elle. Elle me donne envie de travailler encore plus quand elle m'observe lui expliquer des choses qu'elle ne comprend pas. Et puis, je me sens tellement important et indispensable dans ces moments-là.
Quand nous avons pris qu'elle passait aussi en classe supérieure avec nous, j'ai été presque plus heureux qu'elle. J'étais fier d'elle et je comptais bien lui montrer. En plus de mon dessin, je voulais lui offrir quelque chose d'autre en plus. Je voulais lui offrir quelque chose qui lui ferait comprendre que je l'aimais du plus profond de mon cœur, même si j'étais certain qu'elle le savait déjà. Quelque chose qui lui prouverait mes plus sincères félicitations et mon éternel amour.Mais pour cela, j'avais besoin d'une aide féminine. Je ne voulais pas passer pour un ringard en lui achetant la première chose qui me tombait sous la main. C'était un cadeau sophistiqué et délicat que je cherchais pour El et ce n'était pas dans mes acquis de reconnaître un cadeau dans ces genres. C'est pour ça que j'ai demandé à Max de venir m'aider, au cas-où je serais totalement en panique et que je ne saurais absolument pas quoi acheter. Mais en la voyant arriver sur son skate, la mine blafarde, les yeux de la couleur de son inséparable gilet et le visage totalement fermé, je me rendis compte que j'aurais dû m'y prendre à deux fois avant de l'appeler. Elle était semblable à un fantôme sortant de sa tombe des années après avoir été enterrée.
-Hey, lui dis-je d'un ton enjoué quand elle fut à ma hauteur.
-Hey, me répondit-elle d'une voix totalement éteinte.
Ses yeux bleus étaient d'une humidité impressionnante. Je poussa alors un petit soupir emphatique et lui posa une main sur son épaule.
-Tu... Tu vas mieux? Enfin je veux dire par rapport à l'autre jour, pendant la fête de...
Mais je m'interrompis avant d'aller trop loin. J'étais vraiment un imbécile. Alors que je tentais de la consoler, je retournais le couteau dans la plaie encore plus. Je pensa alors à l'expression «tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler». J'aurais intérêt à m'y tenir la prochaine fois que j'essaye de consoler quelqu'un.
Je voulus m'excuser mais Max prit la parole avant moi d'une voix posée:
-Ne t'inquiètes pas pour moi.
Elle poussa un petit souffle et reprit en souriant tristement:
-Je ne vais pas en perdre la vie de toute façon. Je vais faire avec, c'est tout.
Je souris à mon tour et lui frotta chaleureusement l'épaule. J'étais rassuré de la savoir aussi positive après ce qu'il lui ait arrivé.
-Bon alors? Pourquoi tu m'as fait venir ici? me demande t-elle en roulant à mes côtés.
Je pris une grande respiration et lui expliqua avec une certaine jovialité mon idée:
-J'aimerais féliciter El pour son passage en première en lui offrant un cadeau. Mais tu connais plus que personne mes choix pitoyables en cadeaux féminins donc c'est pour ça que j'ai pensé que tu pourrais me donner un coup de main pour lui en trouver un.
Elle étouffa un petit rire moqueur. Elle devait se rappeler comme moi de ce fameux jour où nous avons fêté ces 15 ans et, n'ayant absolument aucune idée de ce que je pourrais lui offrir, j'ai improvisé une sorte de panneau où elle pourrait accrocher des photos mais qui ressemblait à tout sauf à ce que j'espérais. Ça a bien faire rire mes amis et ils leur arrivent encore de me taquiner à ce sujet, surtout Max.
-Tu sais que je l'ai encore ton panneau? m'apprit cette dernière.
-Tu as vraiment eu le courage de garder cette horreur? lui demandais-je en riant.
-C'est l'attention qui compte tu sais, dit-elle en haussant les épaules.
Je lui offris un grand sourire. Pas parce que j'étais flattée, parce que j'étais rassuré de la voir à nouveau rire et sourire.
-Tu as eu raison de m'appeler, Mike. Je peux pas te permettre de faire ce que tu m'as fait à El. Je vais t'aider, ne t'inquiètes pas, finit-elle par me dire d'une voix joyeuse.
Je la remercia du regard. J'avais de la chance de l'avoir en amie en fin de compte. Si on m'avait dit il y a deux ans que je ferais un jour les magasins avec elle pour trouver un cadeau à ma chérie, j'aurais éclaté de rire. Alors que maintenant, c'était avec elle que j'éclatais de rire.
-Et tu as une petite idée de ce que tu aimerais pour elle au moins? me questionna t-elle.
Je n'eus pas besoin de répondre à sa question, la réponse venait de lui tomber sous les yeux.
Je venais de m'arrêter devant la bijouterie de la ville, l'endroit où El pouvait passer toute son après-midi à contempler les diamants des bagues et les perles du colliers. Je n'y avais encore jamais mis les pieds mais j'étais persuadé que mon idée de lui acheter un cadeau ici lui ferait autant plaisir que si je lui achetais tout un étalage de gaufres.
Un sourire impressionné s'afficha sur le visage de Max.
-Comme tu y vas!
Je souris à mon tour en me passant une main gênée dans les cheveux.
-Mais tu es au courant que c'est la bijouterie la plus chère de tout l'Indiana? me demanda t-elle en ayant toujours l'air de ne pas croire devant quoi elle se trouvait.
J'esquiva un petit sourire malin et extirpa mon porte-monnaie de ma poche. Je montra son contenu à Max qui laissa échapper un soufflement d'admiration.
-Je comprends mieux pourquoi tu n'as rien voulu dépenser cette année, dit-elle d'un air rêveur.
J'haussa les épaules et croisa le regard de mon amie. Et je pus voir dans ses yeux bleus qui recommençait à retrouver leur éclat une vague de nostalgie.
-Eh Max, la rattrapais-je par le bras avant qu'elle ne rentre chez le bijoutier.
Elle me lança un regard interrogatif. Je pris une longue respiration avant de lui dire d'une voix penaude:
-Écoute... Je ne veux pas que tu te sentes obligé de m'aider. Je ne veux pas que tu te sentes mal à cause de ce qui t'es arrivé avec Lucas. Je suis sérieux.
Alors que je pensais qu'elle allait me sourire, elle leva les yeux avec un regard exaspéré et me dit avec le même ton:
-Tu sais que tu peux être sacrément têtu quand tu t'y mets. Je veux t'aider à faire ce cadeau, tu l'as intégré ça? Et... même si je n'avais pas eu cette histoire avec Lucas, ça n'aurait rien changé.
Je suis sérieuse moi aussi.Je cligna des yeux et finit par hocher la tête. Il fallait vraiment que j'arrête de me faire des films comme ça.
-Bon on va l'acheter ce cadeau ou on attend de passer en terminale pour le faire? me lança alors Max d'un air ironique.
Je lui souris naïvement et lui fis un geste élégant de la main pour qu'elle puisse passer la première, ce qui lui provoqua un grand rire.
Je ne me gêna pas pour l'imiter. De toute façon, c'est ça le signe d'une amitié pour moi: un éclat de rire.Liz🌙
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Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2
FanficTome 2 de Je t'aimais je t'aime et je t'aimerai. Hawkins, Juillet 1986. Plus d'un an s'est écoulé entre la séparation de Mike et d'Eleven. Ils se sont retrouvés et ont passé leur première année de lycée ensemble dans la même classe, ainsi qu'avec l...