Le reflet du miroir

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Pdv Max

-Max tu es là? Max réponds! Max?

Brusquement sorti de mon sommeil par les cris de Mike, je souleva ma tête de la couette et plissa fortement les yeux en apercevant la lumière du soleil passait entre mes volets que je n'avais pas entièrement fermés la veille. Je me mis à grogner en entendant de nouveau la voix de Mike beuglée à travers mon talkie-walkie. Je le saisis non sans-délicatesse et appuya négligemment sur le bouton.

-Qu'est-ce-que tu veux Mike?

-Ah enfin tu es là! Je ne te dérange pas j'espère?

«Réveiller quelqu'un qui ne dort plus que deux heures par nuit, c'est pas dérangé quelqu'un pour toi?» eus-je envie de lui rétorquer froidement.

Mais il n'y avait aucun intérêt à me montrer désagréable avec Mike.
Ce n'était pas à lui que j'en voulais.

-Non non ne t'inquiètes pas je... me reposais.

-Très bien! Alors est-ce-que tu peux me rejoindre dans dix minutes devant la boulangerie?

Je fronça les sourcils. Je ne comprenais pas d'où il voulait en venir. Pourquoi avait-il absolument besoin de moi pour se rendre à la boulangerie?

-Max, tu es toujours avec moi? m'interpella Mike d'une voix si forte que je poussa un gémissement de fatigue incontrôlé.

-Oui oui je suis là. Écoute si tu as vraiment besoin de moi j'arrive...

-Parfait! À tout de suite!

Et il coupa la communication, me laissant indécise entre essayer de me rendormir ou de me lever pour aller le rejoindre. Je me mis à gémir de fatigue et me passa mollement les deux mains sur le visage. Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux garçons.

Je finis par me lever péniblement et me regarda dans la glace de ma coiffeuse. Ma tignasse rousse partait dans tout les sens inimaginables, mes yeux étaient rouges et gonflés et j'avais un teint de mort vivant. C'était vraiment ça l'image que je renvoyais? L'image d'une adolescente salie et trompée de la pire manière qui puisse exister?

Je sentis des larmes me montaient brusquement à la gorge et mon menton se mît à trembler dangereusement, comme ce vendredi de dernier jour de cours avant les grandes vacances. Une petite fête avec toutes les secondes du lycée avait eu lieu ce soir-là et ça aurait pu être la plus merveilleuse des fêtes de toute ma vie. Je passais en première avec toutes les complications que j'ai eu durant l'année, j'avais tout mes amis à mes côtés et j'avais Lucas, le garçon qui m'a donné tout ce que je n'ai jamais eu et pour qui j'aurais tout donné. J'étais heureuse et ça ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps. Mais comme d'habitude, quand tout est parfait avec moi, il a fallu que quelque chose n'aille pas. Et ce fut la pire des choses qui aurait pu m'arriver et surtout la dernière chose à laquelle je pensais. Il m'a trompée. Il a fallu que je m'absentes un moment pendant la soirée pour que je le retrouve à embrasser une autre, collés l'un à l'autre sur une musique de slow.

À cet instant, j'ai vraiment cru que j'allais faire une attaque. J'ai vu toute ma vie défiler devant mes yeux, mon cœur s'est arrêté de battre, j'ai complètement perdu conscience de ce que je faisais. J'ai voulu me battre avec cette fille, je voulais qu'elle souffre comme moi je souffrais. J'ai même cru que j'allais la tuer sur le moment, Lucas y compris. Mais Eleven m'a finalement éloigné d'eux et j'ai sangloté comme jamais je ne l'avais fait avant. Et depuis ce jour, c'est devenu banal pour moi de pleurer. Dès que je suis seule, dans ma chambre ou autre part, cette scène où mon copain embrasse une autre fille me repasse en boucle dans ma tête et me déclenche des sanglots incontrôlables.

Je n'arrive toujours pas à me rendre compte de ce qu'il a fait. Jamais je n'aurais pensé ça de lui, jamais. Et même si je ne peux pas m'empêcher de l'aimer encore comme une folle, je ne pourrais jamais lui pardonner. Il a beau être la plus belle des choses qui me soit arrivé dans ma vie, il est aussi la chose qui me fait et me fera le plus souffrir.

-Max? Tu t'es rendormi? Je t'attends!

La voix de Mike me fit sortir de mes douloureux souvenirs et m'empêcha d'éclater en sanglots. En respirant profondément, je saisis ma brosse et commença à me brosser énergiquement les cheveux en évitant le plus possible mon reflet dans le miroir. J'avais pitié de moi, de ce que j'étais contre mon gré devenue.

Liz🌙

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant