Certaines choses sont irrémédiables

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Pdv Eleven

De toute façon, cette journée avait très mal commencée. Je m'étais réveillée avec un insupportable mal de ventre. J'avais l'impression d'avoir en creux en plein milieu et qu'on m'y donnait en permanence des coups de poings. Et je ne pouvais même pas appeler Hopper pour qu'il me dise quoi faire pour que j'aille mieux. Il était chez Will et m'avait interdit d'utiliser les lignes téléphoniques, au cas où on aurait été mis sous écoute. Et je ne pouvais pas non plus sortir rejoindre mes amis sous risque des dangers de l'Upside Down. Sous écoute... Upside Down... Rien que ces mots me replongeaient dans mes douloureuses années passées. Je ne voulais pas les revivre, je préférerais mourrir que de passer une année de plus sans voir Mike et mes amis.

Recroquevillée sur mon lit, les mains croisés sur mon ventre endolori, les yeux fermés par la douleur, je cherchais en vain la cause de cette brutale souffrance. Étais-ce quelque chose que j'avais mal digéré? Était-ce à cause de la réaction des courgettes de chez Murril? Étais-ce dû à l'utilisation de mes pouvoirs au parc hier? Mon cœur rata brusquement un battement, ce qui me contracta encore plus le ventre. Je regrettais tellement d'avoir réagi aussi violemment contre Stacy, même si elle le méritait entièrement. Mais j'avais désobéi à Hopper, désobéi à la règle dont je ne devais jamais, au grand jamais ne pas respecter. Il fallait à tout prix qu'il ne soit pas au courant sinon je pouvais dire adieu à mes grandes vacances et au reste de ma vie aussi. Et puis, Stacy n'était pas aussi bête qu'elle le paraissait. Elle ne comprendrait sûrement pas que j'ai des pouvoirs mais elle comprendra (ou peut-être l'a t-elle déjà compris) que quelque chose clochait avec moi. Et sur le coup, elle aura totalement raison. Quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Incapable de me contrôler, incapable de vivre comme une adolescente normale, incapable d'être normale. Mon ventre me lança à nouveau et je dus me tordre encore plus pour baisser la douleur. Je sentis des larmes me montaient aux yeux et des gouttes de sueurs chaudes et froides s'écoulaient de mon front. C'est dans ce genre de moment où j'avais le plus besoin de Mike. Quand je n'allais pas bien, il prenait soin de moi, me réconfortait avec des caresses et des baisers, qu'il me disait qu'il était là, que tout allait s'arranger et qu'il m'aimait. Tout ces souvenirs me firent sourire et je sentis mon ventre se décontracter un peu. L'effet que Mike avait sur moi était indescriptible, rien que le fait de penser à lui me faisait du bien.

La porte du chalet claqua brusquement sur ses gonds, symbolisant l'arrivée de mon père adoptif. Je me redressa du mieux que je le pus et m'apprêtais de lui dire de venir mais je n'en eus pas le besoin.
La porte de ma chambre s'écrasa contre le mur et Hopper apparu dans l'encadrement, le visage rougi et avec une lueur que je n'avais encore jamais vu dans ses yeux. On aurait dit qu'il se retenait de briser ma porte qu'il tenait encore entre ses doigts. Complètement intimidée, je resta muette de surprise.

-Qu'est-ce-qui ne va pas chez toi... HEIN, QU'EST-CE-QUI NE VA PAS CHEZ TOI?

Il claqua à nouveau la porte, ce qui me fit sursauter de peur. Le mur trembla et mes flacons de parfums tintèrent les uns contre les autres. Je ne l'avais jamais vu comme ça, on aurait dit qu'il s'apprêtait à exploser à tout moment. J'étais comme figée de peur. Il me faisait peur. J'en oublia presque ma douleur au ventre.

-Je... Je ne comprends pas de quoi tu parles... finis-je par murmurer d'une toute petite voix.

-TU MENS! NE SAIS-TU DONC QUE FAIRE ÇA, ME MENTIR? rugit-il.

-JE NE TE MENS PAS! répliquais-je en haussant à mon tour la voix, mes poings serrés dans la paume de mes mains.

Il donna un violent coup de poing contre ma commode et se prit la tête entre une de ses mains, la respiration de moins en moins rassurante. Je me leva prudemment, une main collée à mon ventre et l'autre sur ma table de nuit. Je tremblais de tout mes membres et je sentais mon cœur battre à tout rompre. Tout me semblait si confus mais en même temps, je commencer à réaliser qu'Hopper était au courant de ce qu'il s'était passé hier. Je ne voulais juste pas y croire.

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant