Les courgettes de Murril

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Pdv Joyce

Après plus de six mois de silence, Hopper m'avait appelé en m'ordonnant de venir immédiatement au champ du vieux Merril. «Ça ne va certainement pas te plaire mais il vaut mieux que tu viennes» m'avait-il dit avant de raccrocher sans plus d'explications. Complètement prise au dépourvu, j'ai dû bredouiller une vague excuse à mon patron et ai quitté mon travail.

Les mains moites sur le volant de ma voiture, je sentais mon cœur battre la chamade. Et ce n'était pas juste parce que j'angoissais de ce qu'Hopper allait m'annoncer. Cela faisait six mois que je n'avais pas croisé son regard. Pourtant, j'ai tout fait pour. Après la mort de Bob, j'avais besoin de parler avec l'homme qui m'a toujours compris. Mais quand j'appelais à son bureau ou chez lui, je ne tombais que sur Flo et Jane qui me disaient qu'il était absent. J'ai donc fini par arrêter. Il n'avait pas envie de me voir, je ne voyais pas d'autres explications. Mais la question que je me posais était: pourquoi?

Arrivé chez Merril, je constata que son champ de courgettes avait été entouré de barrières de sécurité et qu'une odeur pestilentielle y régnait. J'aperçus Merril qui avait l'air d'avoir perdu toute sa famille dans un génocide. Il semblait expliquait quelque chose à deux policiers et à quelques mètres d'eux, deux hommes équipés de combinaisons examinaient les courgettes qui n'avaient absolument pas lieu d'être. En descendant de ma voiture, je ressentis alors une bouffée d'angoisse semblable à toutes celles que j'ai pu ressentir il y a deux ans, quand le Flagelleur Mental avait prit possession de Will. Will... Je descendis de ma voiture et me mît à courir vers le champs, une horrible appréhension à la gorge.

-Hep Madame, ne vous approchez pas c'est une zone dangereuse, m'informa le plus chevelu des deux policiers.

-Où... Où est Hopper? balbutiais-je.

Je sentis soudain une lourde main se poser sur mon épaule. Je fis volte-face et me retrouva face à l'homme que j'aimais secrètement.
Ses petits yeux étaient humides et son visage était complètement fermé. Mais derrière son état neutre, je lus du soulagement dans son regard.

-Joyce... murmura t-il en me caressant l'épaule de sa maladresse habituelle.

-Hopper... murmurais-je à mon tour en lui souriant.

Tout un coup, une voix qui m'était loin d'être inconnue retentit juste à côté de nous:

-Chef!

Le docteur Owens venait de s'avancer vers nous. Hopper retira sa main de mon épaule et porta son attention sur le docteur qui avait une mine grave.

-Mon verdict est simple, nous dit-il avant que quiconque ne puisse lui poser la question. Ces courgettes ont été infectées. Et je suis malheureusement au regret de reconnaître que vous avez peut-être raison, Jim. Ce qu'il y a sur ces légumes me paraît identique à ce qu'il se trouvait sur les citrouilles il y a deux ans.

Je sentis une longue sueur froide me coulait dans le dos. Avais-je bien entendu?

-C'est à ni rien comprendre, marmonna Owens en se grattant la tête. Le laboratoire est sous-clé depuis 2 ans et personne n'a jamais essayé d'y pénétrer. Comment ces courgettes ont pu être atteintes?

-Peut-être que le laboratoire n'est pas le seul endroit de création de cette infection, émit Hopper d'un air mystérieux.

-Excusez-moi mais de quoi parlez-vous? leur demandais-je d'une voix tremblante.

Owens m'adressa un regard surpris puis murmura à Hopper à voix basse:

-Elle n'est pas au...

-Ah non, je vous interdis de faire des messes basses devant moi! m'exclamais-je en sentant de la colère envahir tout mon corps.

Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant