Notre histoire.

Pour le bien de notre couple.

Chapitre 36 :

18 juillet 2014, Londres

Le début du trajet jusqu'à Londres se fait en silence, c'est seulement quand Nathan coupe la radio, que je suis forcé de lever les yeux de la route pour regarder mon meilleur ami. Il me jette quelques regards avant de finalement ouvrir la bouche. 

Nathan : Tu vas me dire pourquoi tu as décidé d'écourter ton week-end ?

Moi : Sa sœur m'a surprise en train de prendre mes médicaments.

Nathan : Et alors ? Elle lui a dit ?

Moi : Non, elle a gardé ça pour elle, du moins pour l'instant. Mais elle m'a dit des choses qui m'ont fait prendre conscience que peu importe l'issue de cette histoire. Liam risque de souffrir et ça me tue de penser ça.

Nathan : Tu n'as qu'à lui dire la vérité. Il est fou de toi et tu l'aimes plus que tout, donc en lui disant, tu te libéreras d'un poids et il pourra te soutenir.

Moi : Je sais mais je ne veux pas qu'il pense que je me suis mise avec lui pour bénéficier d'une aide afin d'obtenir un traitement.

Nathan : N'importe quoi ! Si tu lui dis, il te soutiendra et vous profiterez de la vie. En cas d'évolution de cette maladie, il sera là pour te soutenir.

Moi : Et si je meurs, il souffrira.

Nathan : Chelsea ! Ne dit plus jamais ça.

Moi : Mais c'est une réalité, ça fait partie de ma vie.

Nathan : Putain, dit-il en tapant violemment sur le volant.

Moi : Nate...

Nathan : Non, tais-toi, dit-il alors qu'une larme glisse sur sa joue.

Mon cœur se serre à la vue de cette petite goutte transparente, voilà pourquoi je ne dis rien à Liam ou à ma famille. Les risques d'une mort prématurée sont présents et le manque de traitement font de cette maladie ce qui me tuera peu importe quand. Leur dire, les brisera à un moment ou un autre comme c'est en train de le faire avec Nathan. Cet homme fort qui m'a aidé toute ma vie, pleure silencieusement après avoir pris conscience que je n'ai pas d'issue. Comment pourrai-je faire souffrir les autres alors que le voir ainsi me brise le cœur ?

Je tend le bras pour recueillir les larmes qui coulent avec mon pouce et je dépose un bisou sur sa joue.

Moi : Voilà pourquoi je garde le silence, je suis désolé mon Nate. Je t'aime.

Nathan : Je t'aime Chels.

Il garde le regard fixé sur la route et nous ne parlons plus. Au bout d'un moment ses larmes disparaissent mais elles resteront à jamais graver en moi. Je ne comprends pas pourquoi la vie et surtout cette maladie m'a épargnée depuis ma naissance pour venir me détruire lorsque je suis heureuse ! Pourquoi la vie s'acharne sur moi quand je trouve enfin ma moitié ? Pourquoi devrais-je mourir si jeune sans avoir eu l'occasion de vivre ce que vivent les autres femmes comme par exemple devenir maman ? Un jour, j'aimerais porter au creux de mes bras, l'enfant que j'aurais conçu avec amour avec l'homme de ma vie. J'aimerais voir dans les yeux de ma mère la fierté qu'elle a ressentie lorsque ces deux aînés ont fait d'elle une grand-mère.

Les larmes aux yeux, je pense à Liam qui mérite la vie qu'il souhaite. Pas cet enfer autour d'une maladie incurable. Le silence qui règne dans le véhicule et aussi pesant que la vérité sur moi. Je ne sais vraiment pas quoi faire, dire la vérité à Liam me libérait d'un poids mais ça en mettrai sur ses épaules. Le connaissant, je sais qu'il ferait tout son possible pour prendre soin de moi et m'aider mais le problème c'est qu'il n'y a rien à faire. Plus je réfléchis à la situation, plus l'angoisse monte en moi, ma respiration s'accélère pour devenir aussi pesante que cette atmosphère et difficilement je parviens à remplir mes poumons.