Le banquet de malvenue - 1

6.2K 607 141
                                    

Voilà qu'on attaque la publication du deuxième chapitre de cette fic. Votre enthousiasme fait vraiment super plaisir, vos comms me font trépigner de joie ! XD
Continuez, surtout, c'est ultra motivant ! :)

Bonne lecture ! ^^

________

2. Le banquet de malvenue

— Eh bien, voilà qui était sympathique, dit Hermione tandis qu'ils se précipitent à toute vitesse dans l'une des diligences.

La pluie tombe en rideaux et Harry est trempé jusqu'aux os. S'il y avait un prix pour l'Euphémisme de l'année, se dit-il en retirant ses lunettes et en essayant de trouver un coin de robe suffisamment sec pour les essuyer, elle le remporterait haut la main.

— Oui, oui, un fou rire à la minute, dit Ron en s'ébrouant.

Des gouttes d'eau se dispersent en tous sens et l'une d'elles atterrit dans l'œil de Harry.

— J'ai particulièrement apprécié le moment où on est restés assis dans un silence gêné pendant deux heures.

Hermione fronce les sourcils, pensive.

— Je crois que c'était peut-être trois.

— Tu as sans doute bien raison, dit Ron.

Son ventre pousse un grognement sonore et interminable.

— Quel dommage qu'ils aient eu besoin de retourner chercher leurs malles et qu'on les ait perdus dans la foule, hein ? On serait peut-être bien assis en silence en ce moment même, s'ils nous avaient rattrapés.

Luna se détourne de la fenêtre par laquelle elle regardait couler une pluie torrentielle pour dire avec l'apparence de la plus grande franchise :

— Oui, c'est agréable de ne pas avoir à parler, parfois, n'est-ce pas ?

— Et puis ce n'était pas silencieux tout du long, rajoute Hermione pensivement. Tu as eu l'air d'apprécier tes sandwiches.

Ron rosit.

— Au moins, je n'ai pas embrassé Blaise Zabini, moi, réplique-t-il cruellement.

Harry lui jette un regard noir. Le bon côté, c'était que dès que la journaliste avait eu sa photo, elle était partie immédiatement. Le mauvais côté, c'était qu'elle était partie immédiatement parce qu'elle avait une photo de lui en train de se faire embrasser par Blaise Zabini. Il n'arrivait toujours pas à décider ce qui était le pire : que la photo existe, ou qu'une fois que Zabini ait eu accompli son méfait, il s'était essuyé la bouche avec le dos de la main, avait fait semblant d'avoir un haut-le-cœur et avait dit avec un sourire d'enfoiré :

— Beurk ! Puis-je te suggérer une pastille à la menthe pour la prochaine fois ?

—JE N'AI PAS EMBRASSÉ BLAISE ZABINI, dit Harry, peut-être un peu plus fort que nécessaire.

La prochaine fois. Ce crétin avait de la chance qu'il ne se soit pas levé pour lui arracher la tête ; aucun jury ne l'aurait prononcé coupable.

Ron sourit.

— Non, mon vieux. C'est lui qui t'a embrassé.

— Ce n'est pas drôle, Ron, dit Hermione en plissant le nez. Rien de tout cela n'est drôle ! Il pleut comme vache qui pisse, je suis trempée, et les Serpentard mijotent quelque chose. Voldemort a disparu et ces satanés Serpentard continuent à mijoter des trucs, bon sang !

Elle croise les bras devant elle et se rengorge, comme si elle se préparait à se battre.

— Oh ! Tu n'aimes pas être mouillée ? demande Luna. J'aime bien la pluie. Ça me rend nostalgique.

Elle sort sa baguette de sa robe et bientôt la chaleur d'un Sortilège Séchant grille gentiment la peau de Harry.

— Ça me stresse aussi de retourner à Poudlard, Hermione, ajoute-t-elle en rangeant sa baguette.

Hermione se tasse comme un ballon percé.

— Ça va être bizarre, dit Luna d'une voix joyeuse - et présentant par la même occasion un solide concurrent à l'Euphémisme de l'Année - mais j'ai une certaine affection pour ce qui est bizarre, pas toi ?

— C'était sans aucun doute bizarre quand Zabini a roulé une pelle à Harry, dit Ron en agitant les sourcils.

— C'était juste un smack ! protesta Harry.

Il fait de son mieux pour expurger de sa mémoire cette expérience abominable, mais sans beaucoup de succès. Ron ne l'y aide pas franchement.

— Il m'a à peine touché ! ajoute-t-il pour faire bonne mesure, parce que c'est vrai, punaise.

— Ron essaie juste de te faire enrager, Harry, dit Hermione en reniflant.

Elle semble avoir un peu retrouvé la maîtrise d'elle-même, mais elle serre trop fort ses mains sur ses genoux pour faire croire qu'elle est véritablement détendue.

— Ignore-le.

— C'est comme ça que tu parles de ton bien-aimé ? demande Ron en faisant semblant d'être blessé.

Il évite le petit coup qu'Hermione essaie de lui donner sur le bras.

— Regardez ! Nous y sommes presque, dit Luna en ouvrant la fenêtre pour fourrer la tête dehors.

Une bonne quantité de pluie s'engouffre à l'intérieur.

— Magnifique, n'est-ce pas.

Elle se retourne avec un sourire rayonnant et une goutte de pluie coule le long de son nez.

C'est vrai - Poudlard la nuit, avec ses milliers de fenêtres illuminées, est un spectacle qui vaut le coup d'œil. C'est bizarre à quel point on s'habitue vite aux choses, pense Harry en regardant au-delà des trombes d'eau. Au cours de l'année dernière, Poudlard a symbolisé beaucoup de choses différentes pour lui : un endroit où récolter des preuves des crimes commis, un lieu pour les dizaines de veillées et cérémonies à la mémoire de ceux qui sont tombés ; et un espoir pour le futur, où tous les sorciers de Grande-Bretagne avaient rassemblé leur magie pour aider à reconstruire. Avec tout ça, le fait que c'était là où il était allé à l'école avait perdu sa pertinence.

Mais maintenant, alors que la diligence s'arrête en douceur devant les marches de pierre conduisant au château, Harry sent le fourmillement d'anticipation habituel venir chatouiller ses entrailles. Il adore Poudlard. C'est le premier endroit où il s'est senti chez lui, le premier endroit où il a eu l'impression d'avoir une famille.


Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant