Il n'y a pas d'antidote à la crétinerie - 3

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Encore désolée pour la bourde d'hier : j'ai posté par erreur un chapitre de la fic du mardi, qui est un Dramione, ici. >.<


— Vous pouvez utiliser mon nouveau bureau, les garçons, propose Slughorn, jovial. Eh oui, cette chère Minerva a été d'accord avec moi sur le fait que j'avais besoin d'un second bureau pour stocker ma collection de photos quand elle m'a gentiment demandé de poursuivre mon rôle en tant que Directeur de Maison cette année, alors j'ai repris celui de Severus. Je déjeune avec un ancien élève du Club de Slug à Pré-au-Lard, aujourd'hui. Je ne serai pas de retour avant le cours de cet après-midi.

Harry essaie de ne pas se sentir soupçonneux. Slughorn veut juste les aider. Leur conversation sur les jeunes célibataires continue à planer dans un coin de son esprit.

— Merci, Monsieur. Ça serait super, dit-il.

Malefoy, à sa grande surprise, ne se précipite pas hors de la salle comme si les chiens de l'enfer étaient à ses trousses. Au lieu de cela, il va jusqu'à un bureau, s'assied et... s'affaisse. C'est un affaissement boudeur, mais c'est quand même un affaissement.

Slughorn agite sa baguette vers une porte.

— Voilà, dit-il. Les protections sont abaissées. Je ne voudrais pas que mon élève, je veux dire, mes élèves favoris soient rôtis vivants, n'est-ce pas ?

Il passe devant Harry et lui fait un clin d'œil.

— C'est juste un petit sort de protection standard, en réalité, murmure-t-il. Mais ça ne fait jamais de mal d'inspirer un peu de sainte terreur. Bonne chance avec vos devoirs, et rappelez-vous ce que je vous ai dit l'autre fois.

Il lui fait au revoir de la main et quitte la pièce.

— À plus tard, Harry, dit Hermione.

Elle prend sa main dans la sienne et lui transfert le flacon ainsi. Harry parvient à ne pas le laisser tomber, mais c'est tout juste.

— Allons-y Malefoy, autant s'y mettre tout de suite, dit-il.

Il ouvre la porte du bureau de Slughorn et ne regarde pas en arrière. S'il regarde en arrière, il risque de voir le visage de Zabini, et il n'est pas assez fort pour l'expression ignoble ou le sous-entendu qu'il y lira.

De l'autre côté, on reconnaît à peine l'ancien bureau de Rogue, même s'il y a un grand portrait – vide en ce moment – accroché au mur, et dont Harry suppose qu'il représente l'ancien maître des potions. Il n'a pas vu le portrait de Rogue depuis des mois, et il n'arrive pas à décider si ça l'embête ou non. Il a peur de se mettre à pleurer s'il parle à Rogue, mais après tout, Rogue pourrait essayer de le faire pleurer exprès en l'insultant, alors peut-être que c'est mieux comme ça. Rogue serait de toute façon horrifié par la profanation de son bureau. C'est abominablement confortable, avec un énorme canapé hyper rembourré qui domine la pièce, et des photos des favoris de Slughorn qui font des saluts de la main et sourient largement depuis une centaine de cadres accrochés aux murs.

— Les photos de sorciers n'ont pas de mémoire, hein ? demande Harry.

Il suppose que Malefoy l'a suivi, en tout cas, il a entendu la porte se refermer. Malefoy aurait pu la refermer depuis l'autre côté et puis jeter un sort dessus pour qu'on ne puisse plus jamais la rouvrir.

— Bien sûr que non, dit Malefoy avec mépris. Tu ne sais donc rien ?

Harry se retourne. Malefoy se tient à côté de la porte, tout son corps rigide comme s'il n'arrivait pas à se forcer à avancer plus loin.

— Heu, dit Harry.

Comment est-il censé procéder ? Il aurait dû y réfléchir avant. Ou en tout cas Hermione aurait dû y réfléchir avant, et lui donner des instructions détaillées, étape par étape. Il pense que verser la potion dans une cuillère et dire à Malefoy « Ouvre grand ! » ne va pas fonctionner.

— Alors ? De quoi s'agit-il ? crache Malefoy. Je n'ai pas toute la journée, ajoute-t-il en croisant les bras.

Il y a un feu dans ses yeux qui n'en finit pas de brûler. Harry déglutit, il a presque peur de lui. Non, rectification. Il a peur de lui. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans cette lettre pour le mettre autant en colère.

— Qu'est-ce qu'il y avait dans cette lettre ? demande-t-il parce qu'il ne voit pas de meilleure question.

— Je ne suis pas d'humeur pour ça, dit Malefoy.

Ses yeux lancent des éclairs.

— Si c'est tout ce que tu veux – jouer les détectives amateurs – je m'en vais.

— Non, attends, dit Harry en attrapant maladroitement le flacon. J'ai ça.

Malefoy le regarde comme s'il était un imbécile de première.

— Et ?

— Tu as entendu ce que Slughorn a dit. En de rares occasions, un antidote liquide peut contrer un sortilège.

Harry voit le visage de Malefoy se tordre et il ajoute.

— Ça vaut le coup d'essayer, non ? Qu'est-ce qu'on risque ?

Malefoy serre les poings et son visage affiche une expression bizarre.

— Je ne veux pas, dit-il, ce que Harry trouve un peu étrange.

Plus qu'un peu étrange.

— Ça ne va pas t'empoisonner. Je ne vais pas t'empoisonner, dit Harry, un peu énervé maintenant, avec tous ses anciens soupçons qui remontent à la surface. Je ne vois pas pourquoi tu n'essaies pas ! C'est Hermione qui l'a concocté, ajoute-t-il devant l'air pincé de Malefoy. Alors tu ne peux pas utiliser mes réussites médiocres pendant les cours de Rogue comme excuse.

— Tu veux bien laisser tomber ? dit Malefoy, le visage tendu de colère. Je ne vais pas boire ta saloperie de potion, point final.

— Mais pourquoi, putain ? demande Harry qui crie presque maintenant.

Il espère que la salle est bien insonorisée.

— Tu n'as pas envie de passer le reste de ta vie avec une étiquette autour du cou, si ?

— Bien sûr que non ! répond Malefoy, qui crie pour de bon, lui. Tu n'as même pas le DÉBUT d'une idée sur à quel point c'est atroce.

— Alors pourquoi tu n'essaies pas la potion ? rugit Harry.

— Parce que je l'ai déjà fait, putain ! beugle Malefoy.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant