Où l'on découvre que... - 4

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C'est étrange, et joyeux, et bruyant, et bizarre d'être de retour au Terrier. Toutes sortes de sentiments se mélangent pour n'en former plus qu'un, bien secoué au cas où.

— Ça ne va pas être bizarre entre nous, hein ? dit Ginny dès qu'il arrive, sans prendre la peine d'attendre qu'ils soient seuls. Je t'en prie, faisons en sorte que ça ne soit pas bizarre.

— Ça ne sera pas bizarre, la rassure Harry.

Et à sa grande surprise, ça ne l'est pas.

Ce qui est bizarre c'est quand le jour de Noël, il va dans la chambre qu'il partage toujours avec Ron – même si Ron se faufile dans celle d'Hermione quand il pense que sa mère ne le voit pas – et qu'il ouvre le cadeau de Malefoy. C'est un souvenir dans un minuscule flacon avec un petit mot qui dit, de son écriture nette et élégante :

Une contribution pour ta databranle.

Bon sang, pense Harry en devenant tout rouge. Pas étonnant que Malefoy ne voulait pas qu'il l'ouvre en public. Mr Weasley a une vieille Pensine et ne voit aucun inconvénient à laisser Harry l'emprunter alors il l'emmène à l'étage et s'enferme. Il verse le souvenir dans le bol et croise les doigts pour que ce ne soit pas Zabini en train de manger une banane, ou un truc du genre, avant de se laisser glisser dans le souvenir.

Ce n'est pas Zabini en train de manger une banane.

C'est Malefoy, le visage plutôt rouge, en face d'un miroir en pied dans sa chambre. Harry se rappelle, vaguement, qu'il a dû passer chez lui un weekend en décembre. Il pensait que c'était pour rendre un service à sa mère. Il ne pensait certainement pas que c'était pour ça. Putain de bordel.

Malefoy est complètement nu, à genoux, les jambes écartées. Sa marque sœur brille quasiment alors qu'il fixe le miroir en se caressant avec une lenteur agonisante d'une main, tandis que l'autre se glisse entre ses jambes pour stimuler ses testicules avant de passer derrière ses jambes et...

Oh.

Malefoy se doigte, avec précaution, lentement, tandis qu'il se branle. Qu'il se branle pour le plaisir de Harry. Et le sien, soyons francs. Sa peau rosit alors que ses doigts s'agitent, et il n'arrête pas d'entrouvrir les lèvres, de les refermer, de les entrouvrir à nouveau. Harry l'entend haleter, et les sons qu'il fait montent en intensité.

Au bout de dix minutes, Malefoy commence à balbutier n'importe quoi, et puis il jouit en plusieurs jets puissants qui viennent maculer le miroir.

— Harry, articule-t-il, tandis que sa poitrine se soulève.

Et puis ses lèvres bougent encore mais Harry n'arrive pas à discerner ce qu'il dit. Le souvenir s'arrête là, les mots sont coupés, comme si Malefoy avait changé d'avis à la dernière minute et avait retiré une partie vitale.

Mais quand même. C'est un sacrément beau cadeau. Harry ressort du souvenir, si excité qu'il a envie d'en crever. Dans une maison pleine de Weasley, avec des murs fins comme du papier à cigarette, et une Pensine empruntée qu'il va devoir rendre dans quelques minutes. 

Il siphonne le souvenir avec précaution et le remet dans son flacon avant de le fourrer dans sa malle qu'il ferme bien. Il emplit sa tête de pensées calmes et froides, se rappelle combien il déteste Malefoy – il le déteste vraiment, vraiment – et finalement, il parvient à être dans un état convenable pour rejoindre les autres en bas. La radio passe des chansons tapageuses et toute la famille chante en chœur, et Harry sourit et se joint à eux, parce que c'est Noël et qu'il est presque heureux.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant