Un shampoing et ça repart ! (Peut-être.) - 1

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— D'habitude, j'aime bien applaudir et je donne une note sur dix pour les effets sonores, mais je me suis dit que ce serait plus sympa de te prévenir d'abord vu que tu es encore nouveau dans ce dortoir, dit Zabini dès que Harry ouvre les rideaux de son baldaquin le lendemain matin. Considère-toi averti, Potter.

— Ça fait des plombes que tu ne m'as pas mis un dix, dit Greg. Tu ne m'aimes plus ?

— J'essaie juste de te motiver, dit Zabini en ricanant. C'est important d'avoir un objectif dans la vie.

Harry ne se sent pas assez fort pour ça. Il se sent déjà bizarre – et idiot – de s'être branlé en pensant à Malefoy, sans que Zabini vienne suggérer... quoi ? Qu'il a écouté ? Et qu'en plus, il prévoit de le noter la prochaine fois ? C'est spé, même pour Zabini.

Harry espère que c'est l'un de ces matins où Malefoy s'est levé tôt et est déjà parti, alors, bien sûr ce n'est pas un de ces matins. Au lieu de ça, il est assis sur son lit, les genoux relevés sous la couverture, les cheveux complètement en bataille. Il a l'air de ne pas avoir fermé l'œil de la nuit.

Et s'il n'a pas fermé l'œil de la nuit, cela veut dire qu'il était réveillé quand Harry...

Harry se rallonge et rabat la couverture au-dessus de sa tête.

***

Quand le lundi arrive, Harry... ne s'est toujours pas remis du fait qu'apparemment tout son dortoir était parfaitement éveillé et l'a écouté se branler samedi soir. Il pense qu'il ne s'en remettra jamais. Alors c'est bien d'avoir une distraction, même si c'est une distraction plutôt merdique. Les essais pour intégrer l'équipe de Quidditch sont lundi après-midi et les élèves qui refont leur septième année ne sont pas autorisés à y participer.

Ça fait très longtemps que Harry n'a pas volé, pour toute une foule de raisons dont certaines ont à voir avec ses souvenirs où il fonce au-dessus du Feudeymon, Malefoy hurlant à son oreille, tandis qu'ils essaient de ne pas mourir. Mais quand il apprend qu'il n'a pas le droit de voler pour sa Maison, ça lui semble soudain très important de le faire.

McGonagall, quand il surgit dans son bureau, fait preuve d'empathie mais reste ferme.

— Je suis désolée, Harry, mais c'est pour le mieux, lui dit-elle, le front plissé. Vous pouvez aider à entraîner votre équipe et l'encourager si vous voulez, mais je pense que c'est une bonne chose que vous laissiez leur tour à d'autres élèves. Et puis, ajoute-t-elle, où irait votre loyauté lors d'un match contre Gryffondor ?

Harry est toujours en train de ruminer ça plus tard dans la soirée. Il voit bien ce qu'elle veut dire – il n'est pas particulièrement enthousiaste à l'idée que Serpentard gagne la coupe même s'il est désormais techniquement un Serpentard. Et puis il ne peut empêcher le doute de s'installer dans son esprit : est-ce qu'ils le choisiraient comme Attrapeur ? Malefoy est rentré dans l'équipe grâce à un pot-de-vin, c'est certain, mais il faut bien admettre aussi qu'il était doué. Harry n'est pas sûr d'être prêt à perdre contre Malefoy.

Mardi, c'est l'anniversaire d'Hermione et Harry est heureux de s'être rappelé de lui acheter un cadeau avant de partir pour Poudlard et de l'avoir déjà emballé, car c'est seulement quand Ron dépose devant elle un énorme gâteau au petit déjeuner et un cadeau dans un emballage compliqué qu'il se souvient que c'est aujourd'hui. Hermione déballe le collier que Ron lui a offert, tout sourires. Le pendentif est un petit faon qui rappelle les créatures sylvestres de sa marque sœur. Ron l'aide à l'attacher et ils se sourient comme s'ils étaient les deux seules personnes dans la pièce.

Harry regarde vers la table des Serpentard et voit Malefoy qui les observe, même s'il détourne rapidement le regard. Malefoy l'ignore de nouveau depuis leur entrevue bizarre de samedi soir. Mais... il l'observe aussi. Harry sent son regard forer un trou dans sa nuque quasi en permanence. Parfois, c'est juste de la paranoïa, mais parfois, quand il se retourne, Malefoy fait brusquement volte-face pour regarder quelque chose de l'autre côté de la pièce.

Ce n'est pas que Harry soit beaucoup mieux de son côté. Il a l'impression qu'éviter de regarder vers Malefoy est devenue une occupation à plein-temps. Dès qu'il le voit, il n'arrive pas à penser à autre chose que...

Harry a envie de dire que c'est à la marque sœur qu'il ne peut s'empêcher de penser, et d'une certaine façon, c'est vrai. À chaque fois qu'il cligne des yeux, il la voit, gravée à l'arrière de ses paupières. Mais ce n'est pas tant la marque sœur que... la façon dont la marque change quand il touche Malefoy. Il a envie de passer ses doigts sur la peau de Malefoy et de voir la marque se transformer, lui dire des choses sur Malefoy que celui-ci ne dirait jamais, jamais à voix haute.

Et il n'arrive pas non plus à s'empêcher de penser à cet épisode masturbatoire, pour être franc.

C'est presque un soulagement quand, mercredi après-midi, Hermione ouvre un parchemin plié et annonce :

— Je me suis dit qu'on pourrait concocter cette potion aujourd'hui. J'ai fait des recherches sur d'anciens sortilèges qui ne sont plus enseignés, et ça c'est censé avoir été utilisé par des sorcières au moyen-âge quand elles savaient qu'on leur avait lancé une malédiction mais qu'elles ne savaient pas quel sort c'était.

Ce n'est probablement plus enseigné parce que ça ne marche pas, se dit Harry, mais il en a marre d'être pessimiste et il en a marre de se faire des nœuds au cerveau à cause de Drago Malefoy. Alors il hoche la tête et il passe les deux ou trois heures suivantes à faire infuser de la verveine, des pétales de rose, de l'hysope et de l'aigremoine dans un chaudron en cuivre rempli d'eau frémissante, avant d'ajouter du sel et du citron. Quand c'est fini, il se retrouve avec une pâte épaisse et blanchâtre qui sent davantage comme du parfum que comme une potion.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant