Le désir de ton cœur - 4

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La troisième semaine, Harry va voir l'Auror Robards après le cours du vendredi.

— Je me demandais si vous pourriez m'accorder une faveur, dit-il en essayant d'avoir l'air scolaire et sérieux, plutôt que complètement barge.

— Bien entendu ! dit l'Auror Robards avec un sourire. Enfin, tant que c'est raisonnable, Harry.

— Je fais des recherches sur les sept potions sur lesquels nous serons examinés pour les ASPICs, dit Harry. Enfin, nous faisons des recherches – moi et mon partenaire. L'une des potions est Amortentia. J'ai entendu dire qu'il existe une salle au Ministère où elle est concoctée, pour la recherche ? Je me demandais...

— Si je pourrais vous y faire entrer ? l'interrompt Robards.

Il fronce légèrement les sourcils tandis qu'il remballe ses affaires.

— Je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas, vu qui vous êtes. Je suis sûr que je peux arranger ça. Qui est votre binôme en Potions ?

Ça, c'est le moment délicat, pense Harry.

— Heu, Drago Malefoy, dit-il.

Robards hausse les sourcils, surpris.

— Vraiment ?

— Oui, Monsieur, dit Harry en essayant de ne pas grimacer.

— Eh bien, je ne peux rien vous promettre, mais je vais voir ce que je peux faire, dit Robards.

Il ajoute en voyant la mine défaite de Harry :

— Je ferais de mon mieux, Harry, vu que ça a l'air si important pour vous. Je ne voudrais pas que vous échouiez à vos examens, n'est-ce pas ?

Et il rit, de bon cœur.

— Je vous envoie un hibou.

Le hibou de Robards arrive lundi. Harry ouvre la lettre avec des doigts tremblants. D'une écriture brouillonne, à l'encre épaisse noire, Robards l'informe :

Tout est OK. Passez simplement pendant les heures d'ouverture et dites que vous venez de ma part. Ils vous laisseront rentrer pour une demi-heure à peu près.

 R.          
***



Malefoy n'a pas l'air particulièrement enthousiaste quand Harry lui dit qu'ils ont la permission d'aller au Ministère dans la Salle-Toujours-Fermée où ils gardent les secrets de l'amour. Harry ne comprend pas pourquoi.

— C'est presque aussi atroce que de boire de l'Amortentia, dit Malefoy, les bras croisés, le regard noir. Enfin, je suppose que comme tu as la permission du Ministère, ce n'est pas la peine que je demande à Mère avant de dire oui. Tu en as parlé à Granger ?

Harry en parle à Granger.

— C'est presque aussi stupide que de boire de l'Amortentia, dit Hermione. Ou d'aller regarder dans le Miroir du Riséd !

— Ou de laver les cheveux de Malefoy, contre Harry, piqué. Ça s'est vachement bien passé, ça, aussi.

— Au moins tu as la permission, c'est déjà ça j'imagine, dit Hermione. Comment tu as réussi à l'obtenir ?

— J'ai juste demandé à Robards, avoue Harry. Et il a réglé ça pour moi.

— Pourquoi tu n'as pas commencé par ça alors ? demande Hermione, la voix pleine de jugement.

C'est exactement ce que Malefoy a dit. Harry pense qu'il vaut mieux ne pas en informer Hermione.

— Alors, c'est quoi le plan quand vous serez là-bas ? demande Hermione.

C'est le point problématique du plan, d'après Harry. Parce que c'est difficile de faire des plans quand vous ne savez pas à quoi vous allez faire face. Tout ce que Harry sait sur cette pièce, c'est qu'elle contient la force la plus puissante de l'univers : l'amour. Il n'est même pas sûr que ça décrit la fontaine d'Amortentia qui est censée se trouver au centre de la pièce, ou si c'est quelque chose de complètement différent. Amortentia n'est pas de l'amour. Mais comment auraient-ils pu avoir synthétisé l'amour et le conserver dans une pièce ?

— Donc il n'y a pas de plan, dit Hermione.

Malefoy a dit ça aussi. Ça commence à porter sur les nerfs d'Harry.

— Non, répond-il. On va improviser.

***



Ils décident d'improviser le lendemain, même si c'est un samedi.

— Robards a dit d'y aller sur les heures d'ouverture seulement, dit Malefoy, l'air aussi peu enthousiaste qu'il est possible d'imaginer.

— Le Ministère est ouvert quasi en permanence, explique Harry.

Cela semble surprendre Malefoy.

— Père ne faisait pas autant d'heures que ça, dit-il.

Sûrement parce qu'il avait zéro éthique professionnelle, a envie de répondre Harry. Mais il se tait. Il suppose que ce n'est pas génial de travailler chaque heure que Merlin fait, franchement. Pas si vous avez envie d'avoir des amis, de voir autre chose que votre bureau et le livreur de pizzas. Il a eu l'occasion d'avoir un avant-goût l'année précédente et même si le travail lui plaît, il n'est pas sûr de beaucoup apprécier le style de vie.

McGonagall les autorise à utiliser la Cheminette puisque ça concerne le Ministère et quand ils arrivent, Harry est accueilli comme un vieil ami. Malefoy est accueilli comme un vieil ami également – un vieil ami que personne n'a jamais vraiment aimé. Mais les gens se montrent polis et après que Harry a fait grosso modo le tour de tous les étages, pour saluer des gens et boire du thé jusqu'à ce qu'il lui ressorte par les oreilles, ils se retrouvent devant la porte de la Salle-Toujours-Fermée, qu'une Langue de Plomb souriante ouvre pour eux.

— Je vous donne une demi-heure, les garçons, dit-elle. Frappez simplement à la porte si vous voulez partir avant. On ne peut pas la laisser ouverte, ça perturbe l'expérience.

— Elle n'est pas très bien nommée, alors, cette salle, marmonne Malefoy à Harry alors qu'elle la déverrouille et l'entrebâille pour les laisser se glisser à l'intérieur. Salle-Généralement-Fermée serait plus juste.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant