Il n'y a pas d'antidote à la crétinerie - 8

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Il quitte la marque des yeux pour les poser à la place – ce qui ne lui est pas d'un grand secours – sur le ventre musclé de Malefoy, qui est, remarque-t-il – ça non plus ça ne lui est pas d'un grand secours – complètement contracté.

Il y a un silence menaçant. Et puis :

— Oh, pour l'amour de Salazar, Potter, qu'est-ce que tu m'as fait ? demande Malefoy.

Harry suppose qu'il a regardé la marque et l'irritation prend clairement le pas sur tout sentiment de gêne.

— Je fleuris, espèce d'abominable benêt ! Tu peux m'expliquer en quoi c'est mieux qu'avant ?

— Heu, désolé ? dit Harry.

Il se rend compte qu'il tient toujours le flacon ouvert dans sa main. Il en reste un peu dans sa paume.

— Je pourrais...

— Si tu essaies de me foutre ce qu'il reste dessus, je te mords pour de vrai, dit Malefoy fermement.

À l'évidence, Malefoy retrouve davantage de stabilité de seconde en seconde. C'est dommage qu'il soit en train de faire disparaître toute celle de Harry dans le processus.

— Je fleuris... !

— D'accord, dit Harry.

Il remet le bouchon en place avec des mains qui, à quatre-vingt-dix-neuf pourcents, ne tremblent pas. Quand il rassemble assez de courage pour regarder Malefoy à nouveau, celui-ci a presque entièrement refermé sa chemise. Les boutons du haut semblent lui donner du fil à retordre une fois qu'il remarque que Harry le regarde, mais il finit par y parvenir et la marque sœur est à nouveau cachée.

Malefoy lève le menton et regarde Harry de haut.

— Beau travail, dit-il, pour enfoncer le couteau dans la plaie.

Il est toujours très rouge.

— Vraiment compétent et efficace. Je me rappellerai de me tourner vers toi en cas de crise à l'avenir, juste pour que tu puisses rendre les choses encore pires.

— Je n'ai pas promis que ça ferait du bien ! proteste Harry.

Et puis il ajoute :

— C'était l'idée d'Hermione, de toute façon.

Il se sent immédiatement coupable d'essayer de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre.

— Enfin, je suppose qu'elle ne l'aurait pas suggéré si elle avait su que tu avais déjà essayé tout un placard rempli de Merlin sait quoi !

Il valait sans doute mieux ne pas faire ce genre de choses, au cas où les antidotes réagissent à d'autres antidotes, ou pire. Harry parie qu'elle aurait su immédiatement quoi faire si elle avait eu un récapitulatif de la situation complète. Mais lui n'est pas Hermione – et ce genre de connaissances refusent de s'imprimer dans son esprit, peu importe à quel point il essaie ;

Une idée évidente lui apparaît, avec la brillance du soleil levant sur un ciel d'hiver. Hermione est Hermione, alors pourquoi se casser la tête alors qu'elle est sa meilleure amie ?

— On devrait demander à Hermione quoi faire ensuite, dit-il.

Il sait au plus profond de lui-même que c'est ce qu'il faut faire.

— Moi vivant, jamais on ne demandera à Granger quoi faire ! rétorque Malefoy.

Il croise les bras – et les décroise aussitôt.

— Berk, cette potion est collante, se plaint-il.

Il détache le tissu de sa peau.

— Qu'est-ce qu'on fait ensuite, alors ? demande Harry, ce qui est une question parfaitement raisonnable d'après lui.

— Je vais prendre une longue douche bien chaude, dit Malefoy, alors que le rouge remonte dans son cou. Merlin sait ce qui arrivera si j'essaie d'enlever ça par magie – je pourrais me retrouver à transpirer du parfum, ou bien avoir des chatons qui me coulent du nez, ou un truc du genre.

Harry prend un moment pour imaginer des chatons en train de couler du nez de Malefoy.

— Je voulais dire : qu'est-ce qu'on fait ensuite à propos de la marque sœur ? répète-t-il.

— Je sais que c'est ce que tu voulais dire. J'essaie de te distraire de ta suggestion démente que la réponse à nos problèmes est Hermione Granger.

— C'est la solution évidente, pourtant, dit Harry. Tu as une meilleure idée ?

— Tout vaut mieux que Hermione Granger ! crache Malefoy.

— Pourquoi ? Parce que c'est une Née de Moldus ? demande Harry en essayant de ne pas perdre son sang-froid.

— Non, espèce de branleur. Parce que c'est une abominable, insupportable je-sais-tout.

Harry y réfléchit.

— Ce qui veux dire que c'est la personne parfaite pour nous ? fait-il remarquer.

— Non. Non. Non, s'écrie Malefoy avec désespoir.

S'il était debout, il serait en train de taper des pieds.

Harry y réfléchit encore un peu. Et puis il décide – tant pis pour Malefoy. Il n'y a qu'une réponse possible.

Si.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant