Imperial Leather - 8

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Harry est en train d'essayer de nouveau de lire sérieusement Conquérir et contrôler et il commence à se demander vaguement si ça valait vraiment le coup de sauver le monde sorcier, au final, quand Pansy Parkinson fait irruption dans la salle commune et marche droit sur son coin sombre.

Harry se rend compte que la salle est vide, mis à part pour lui – et Pansy. Ce doit être l'heure du dîner, suppose-t-il ; il ne comptait pas manquer le repas, mais il était si fasciné par l'abominable ouvrage dans ses mains qu'apparemment il a perdu la notion du temps. Si Pansy est venue le chercher, elle n'a pas l'air ravie de le faire.

— Franchement, je n'en ai rien à fiche que tu te laisses mourir d'inanition, commence-t-elle, ce qui n'est guère encourageant.

Elle s'arrête devant lui et croise les bras.

— Mais quelqu'un pense que tu es plus intéressant vivant que mort, alors grouille-toi, Potter. C'est l'heure du dîner et tu es en retard.

C'est probablement Zabini, pense Harry avec humeur. Ça lui ressemble bien d'envoyer Pansy. Harry fait de son mieux, mais il a toujours une espèce de frisson quand il la voit.

— Et puis, je voulais te parler, et c'est aussi bien de le faire maintenant, poursuit-elle quand Harry se lève.

Il se rassoit presque mais il a affronté Voldemort, non ? Il peut affronter une Pansy en colère.

— De quoi ? demande-t-il avec inquiétude.

Il rétrécit le livre pour qu'il tienne dans sa poche.

— Pas ici, dit Pansy en fronçant le museau. On ne sait pas qui peut être en train d'écouter.

— Tu ne fais pas confiance à tes anciens camarades de maison ? demande Harry.

Elle lui jette un regard absolument venimeux.

— Moi, je sais comment garder un secret. Il faudrait être un abruti pour faire confiance à des gens juste parce qu'un vieux chapeau a décidé que vous aviez une vision des choses similaire. Est-ce que tu es le même aujourd'hui que quand tu avais onze ans, Potter ?

Bonne question. Harry n'en sait rien. Il a, par contre, une vague idée de ce dont Pansy veut parler et il se prépare à son attaque. Il n'a pas besoin d'attendre longtemps. Une fois qu'ils sont dans le Hall d'entrée, alors qu'il essaie de traverser pour rentrer dans la Grande Salle, Pansy tire impatiemment sur son bras, et le fait sortir par les lourdes portes en chêne sur les marches du perron. Il n'a pas les vêtements appropriés pour ça et il frissonne, même si une vague d'air chaud passe sur lui tandis que Pansy l'entraîne à travers les pelouses vers la forme sombre du terrain de Quidditch. La saison n'a pas encore commencé, et même les joueurs les plus assidus sont à table en ce moment.

Ils s'assoient sur un des gradins en bas, et Harry espère que Pansy ne l'a pas amené ici pour l'assassiner. Ça serait bien fait pour lui si c'était le cas : il a pris des risques absurdes en la suivant jusqu'ici.

— Je ne sais même pas par où commencer, dit Pansy.

Elle laisse échapper un bruit frustré qui est presque un cri.

— Tu es si bête, je parie que tu ne sais même pas ce que tu as fait !

Apparemment, elle ne compte pas l'assassiner dans l'immédiat, mais Harry risque quand même de passer un sale quart d'heure.

— Eh bien, non, dit-il.

Il grimace. Ce n'était pas la réplique la plus intelligente.

— Est-ce que tu as pris ne serait-ce qu'une seconde pour réfléchir à ce que veut dire cette horrible marque sur le cou de Drago ?

Harry fait mine de répondre mais Pansy lève une main.

— Si tu dis « ça donne le nom de l'âme sœur de Drago », ça va très, très mal se passer pour toi, crache-t-elle. C'est évident. Mais, oh, bon sang, Potter... le reste devrait être évident aussi.

Le reste ? Harry suppose que Drago a confié à Pansy que Ron et Hermione sont au courant du nom indiqué par sa marque.

— Je sais que je n'aurais pas dû le dire à Ron et Hermione, dit-il, sur la défensive. Mais je leur fais confiance, je suis sûr qu'ils n'iront par le répéter.

— Tu en sûr, persifle-t-elle. Tu le leur as fait jurer ?

— Heu, non, dit Harry en s'agitant sur son siège froid et dur. Mais ils ne le feront pas, répète-t-il faiblement.

Pansy se passe les mains dans les cheveux et ravage sa coiffure bien nette.

J'aime Drago, espèce de ragondin dégénéré, dit-elle. Pas comme ça, explicite-t-elle avec dédain, répondant à une question que Harry n'a pas posée. Il y a eu une époque où le bénéfice de porter le nom de Malefoy aurait pu surmonter les... désavantages d'une union avec lui, mais ça, c'est fini. Mais, en tant qu'ami...

Elle pince les lèvres, et la tension est nette sur son visage malgré l'obscurité.

— Tu es tellement, tellement stupide. Je n'arrive pas à croire que je vais être obligée de t'épeler ça.

— Bon, alors vas-y, dit Harry avec mauvaise humeur.

Il commence à en avoir sérieusement marre de se faire sans arrêt insulter.

— Très bien, alors. Je pense sérieusement que tu es tellement obsédé par le fait que le nom sur le cou de Drago est le tien, dit Pansy froidement, que tu en as oublié que tu es un mec.

— Heu, je ne crois pas avoir oublié ça, dit Harry en se demandant si elle perd totalement les pédales, et puis...

Ce qu'elle essaie de lui dire le frappe en pleine face.

Exactement, Potter, dit-elle en voyant son visage.

Elle retrousse sa lèvre supérieure.

— Ce n'est pas juste la gêne et la honte dont Drago a peur, si tout ça est révélé – il a de l'entraînement dans ce domaine, grâce à toi.

— Je ne crois pas que... proteste Harry.

— Il est le seul héritier de son père, continue Pansy d'une voix tranchante, comme s'il n'avait rien dit. S'il n'a pas d'enfants, le nom de Malefoy s'éteindra et les Vingt-Huit Sacrés seront réduits à vingt-sept. Et quelle noble famille, peux-tu me dire, marierait leur fille en toute connaissance de cause à une tapette qui n'est peut-être même pas capable de la lever pour une femme ? N'oublions pas que Drago a aussi été reconnu coupable de crimes. Ça en fait vraiment un bon parti, c'est certain !

Harry se dit que si un jour il établit une liste des moments les plus pénibles de sa vie, même si le choix ne manquerait pas, celui-ci arriverait sûrement dans le top cinq.

— Mais peut-être que tu lui souhaites de mourir seul, dernier de sa lignée ? demande Pansy poliment.

— Il peut épouser qui il veut ! rétorque Harry, piqué. Il n'est pas obligé de s'en tenir aux Sangs Purs. C'est complètement stupide.

Pansy le fusille du regard.

— Tu ne crois pas que c'est à lui de décider ça, pas à toi ?

Harry lui rend un regard tout aussi noir que le sien, mais il suppose – mal à l'aise – qu'elle n'a pas tort.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant