Du coup, Harry se retrouve à masser la tête de Malefoy en silence et essaie de ne pas trouver ça le moins du monde personnel, ou intime ou... quoi que ce soit d'autre. Il n'a jamais lavé les cheveux de quelqu'un d'autre jusqu'à aujourd'hui, et même si le produit n'a pas exactement la bonne texture et ne fait pas de mousse sous ses doigts, ça reste, au final, un shampoing. Il a toujours, au final, la tête de Malefoy entre ses mains.
Il s'est branlé en pensant à Malefoy il y a juste quelques jours. Et Malefoy... l'a entendu se branler. Peut-être.
Harry fixe la nuque de Malefoy et essaye de penser à des trucs innocents. Sa nuque est rouge et il se trémousse avec gêne et puis... Malefoy se laisse aller contre lui, et pose une main sur le mur pour mieux s'arcbouter.
— Ça y est, ça baise ? résonne la voix de Zabini à travers le trou de la serrure.
Malefoy sursaute, marmonne quelque chose de très malpoli, et puis se laisse aller à nouveau contre les mains de Harry
— Il ne le pense pas pour de vrai, Potter, dit-il avec embarras. Il trouve juste que c'est drôle de me faire enrager, et c'est le moyen le plus facile en ce moment.
Il renifle.
— Ça serait drôle, c'est vrai, si ça arrivait à quelqu'un d'autre que moi. Ça dit quoi au niveau de la pâte ? Ça avance ?
— Je crois qu'elle est un peu plus sombre, dit Harry en plissant les yeux. Un peu beige au lieu d'être du blanc le plus pur.
— Formidable ! Eh bien, continue à masser alors, Potter, dit Malefoy d'une voix faussement enjouée. Soit la pâte deviendra noire, soit je finirai par éjaculer dans mon caleçon, alors d'une façon ou d'une autre, ça ne peut que me réussir.
Harry se mord la lèvre. Fort. Avec une grande démonstration de volonté, il parvient à continuer à décrire des petits cercles sur le cuir chevelu de Malefoy plutôt que de s'enfuir en paniquant. Malefoy blague, c'est obligé. À cent pour cent.
Et puis, découvre Harry, les joues brûlantes, il n'est plus en état de s'enfuir où que ce soit. Pas avec l'abominable gaule qu'il se paie. Malefoy rit.
— Bien joué, Potter. On finira par te rendre immunisé aux blagues de Zabini. Cela dit, ajoute-t-il, la voix colorée par sa gêne, c'est plutôt agréable. Si jamais ils ne veulent plus de toi chez les Aurors, tu as une belle carrière devant toi en tant que...
Il s'interrompt.
— Est-ce qu'il y a des gens qui gagnent leur vie en faisant des shampoings aux autres ? Je suppose que non.
Après cinq minutes de torture supplémentaire, la pâte commence soudainement à s'assombrir et Harry fait passer ses paumes à plat sur le crâne de Malefoy. Il lisse ses cheveux avec une pâte qui est d'abord grise, puis vaguement charbonneuse avant de finir noir de jais. C'est incroyablement bizarre de voir Malefoy avec des cheveux noirs, même de dos, et Harry espère qu'il ne va pas se retourner. Pour plus d'une raison.
— Ça m'a l'air bon, dit-il quand même en se frottant les mains pour enlever le plus gros de la pâte.
Il essaie de ne pas paniquer.
— D'accord, Potter, dit Malefoy sans se retourner.
Merci Godric.
— J'ai beau faire partie des méchants, je pense que je serai capable de retirer ce magma infâme de mes cheveux sans ton aide héroïque, à moins que tu aies envie que je me retourne pour pouvoir admirer mon impressionnante érection. Donc peut-être que tu pourrais dégager et me laisser me démerder ?
C'est une blague. C'est forcément une blague. Mais étant donné que Harry préférerait faire face à la Mort que laisser Malefoy voir la bosse dans son pantalon, c'est l'excuse dont il a besoin pour quitter la pièce avec sa dignité intacte.
— Ha ha, dit-il.
Et il s'enfuit. Bien sûr, il comprend vite que quitter la pièce avec sa dignité intacte était ce qu'il y avait de plus facile quand il a refermé la porte derrière lui et qu'il se retrouve face au grand sourire de Zabini. Son sourire s'élargit même davantage quand il baisse les yeux vers l'entrejambe de Harry. Il ne se donne même pas la peine de dire quoi que ce soit, l'enfoiré. Il se contente d'un clin d'œil.
Harry sait, depuis le temps qu'il est là, où se trouve les autres salles de bain de Serpentard, alors il se hâte en boitillant vers la plus proche avec une dignité inébranlable, malgré le poids du regard de Zabini dans son dos. Heureusement, il n'y a personne à l'intérieur. Il verrouille la porte derrière lui, bloque le trou de la serrure et jette un Muffliato. Et puis, même s'il sait que Zabini est parfaitement conscient de ce qu'il s'apprête à faire, il descend son pantalon à mi-cuisse, sort son sexe de son boxer et, dos à la porte, il se branle vite et fort.
Ce n'est qu'une fois après avoir joui, en regardant ses vêtements et son sexe tachés de noir, qu'il se dit qu'il aurait peut-être dû se laver les mains avant, mais la pâte avait une consistance agréable contre sa peau. Et puis, si quelqu'un avait jeté un maléfice sur son pénis, il s'en est sûrement débarrassé.
Malefoy a jeté un maléfice sur son pénis, se dit Harry. Il ferme les yeux et essaie de ne pas gémir. Qu'est-ce qu'il fout ? Qu'est-ce que Malefoy lui fait faire, si c'est seulement quelque chose qu'il fait exprès. Harry n'en sait rien. Ce qu'il sait, c'est qu'il semble avoir pété un câble à un moment, et qu'il est devenu complètement dingue. Parce que si craquer sur Malefoy – qui est un enfoiré de première classe, se délecte de rendre la vie de Harry la plus déplaisante possible et est grosso modo la pire personne au monde sur qui Harry aurait pu décider de craquer – ne fait pas de lui un déglingué du cerveau à temps plein, alors il ne voit pas quoi.
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Tatoué sur mon cœur - Drarry
Fanfiction\TERMINÉ/ Harry a un problème : il n'a pas d'âme sœur. Drago a un problème : il en a une. Et si ces deux problèmes avaient la même solution ? Au programme : Serpentards machiavéliques, cours de coiffure sur chat, restaurants gastronomiques moldu...