Un drôle de cadeau de Noël, Franchement - 1

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ATTENTION, ATTENTION : cette update est l'avant-dernière. Si tout va bien, normalement, demain, je publie la fin. 

Un drôle de cadeau de Noël, franchement

Harry est réveillé par le bruit de ce qui ressemble à une dispute chuchotée et tendue qui vient d'en bas. Il cligne des yeux, récupère ses lunettes avec un Accio et regarde l'horloge illuminée à l'autre bout de la pièce. Celle-ci indique « bien trop tôt pour se lever ». Il a l'impression de reconnaître les voix et...

Il reconnaît carrément les voix. Il se lève d'un bond et s'enroule dans sa robe de chambre. Il est tout seul dans la pièce, Ron s'étant visiblement faufilé en douce chez Hermione, alors il allume la lumière, entrouvre la porte, et se glisse à travers pour descendre les escaliers le plus silencieusement possible.

— Je suis désolé de vous déranger si tard, dit Malefoy d'une voix un peu trop irritée pour quelqu'un qui pense vraiment le mot « désolé ». Mais j'ai vraiment besoin de voir Harry. Je veux dire, Potter. Immédiatement !

— Il dort, répond Mrs Weasley. Ce que tu devrais faire aussi ! Je sais que tu es en bons termes avec Harry maintenant, et j'essaie de le comprendre, mais tu ne peux pas Cheminer chez les gens comme ça au milieu de la nuit sans leur autorisation et...

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Harry.

Il émerge dans le salon brillamment illuminé en clignant des yeux. Mrs Weasley se retourne. Elle est en chemise de nuit, avec des bigoudis, et elle a l'air très perturbée.

— Harry, mon chéri, Drago dit que c'est urgent mais je suis sûr que ça peut attendre jusqu'au matin, n'est-ce pas ?

Son ton se fait plus vif alors qu'elle se retourne vers Malefoy.

— Harry, je...

Malefoy a un peu l'air d'être passé sous le Magicobus.

— Est-ce que je pourrais amener Malefoy dans ma chambre, Mrs Weasley ? demande Harry poliment. Il a l'air d'avoir besoin d'un ami.

Mrs Weasley soupire.

— Bien sûr, Harry. Je retourne me coucher.

Malefoy suit Harry dans les escaliers, en silence, s'assied sur le lit, en silence, et...

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demande Harry.

Il referme la porte derrière eux et jette Muffliato avant de s'asseoir à côté de lui.

— Je peux annuler le sortilège, dit Malefoy d'une voix maussade.

Ça fait comme de la neige sur un vieil écran en noir et blanc dans le cerveau de Harry, et l'espace d'un instant, il n'entend plus rien que les propres battements de son cœur.

Quoi ? dit-il.

C'est une nouvelle géniale, pense-t-il mais... pourquoi Malefoy n'est-il pas heureux ? Il a l'air d'être en train de dire à Harry qu'il est atteint d'un maléfice incurable, plutôt qu'ils vont enfin être libérés du sortilège.

— C'était le cadeau de Noël de ma mère, poursuit Malefoy en fixant le mur.

— Pardon, quoi ? répète Harry qui trouve que cette histoire commence déjà à être un peu moins géniale.

Malefoy grimace.

— J'ai le sort originel, et le contre-sort. Mère...

Il s'étrangle un peu.

— Tu te rappelles que la mémoire de Woodbead a été effacée ?

Bien sûr que Harry se rappelle !

— C'était elle. Après que je lui ai fait jurer qu'elle ne dirait rien à personne, elle a eu la merveilleuse idée de faire en sorte que Woodbead non plus ne puisse avertir personne, dit-il d'une voix emplie d'amertume. Elle pensait que ça serait utile. Utile ! Je n'arrive pas à croire qu'elle avait le moyen de régler ça depuis le début mais qu'elle... n'a rien fait. Je suppose qu'elle croyait toujours qu'il y avait de bonnes chances que tu...

Il ne finit pas sa phrase.

— Et ma première pensée quand j'ai ouvert ça, ça n'a pas été d'utiliser le contre-sort mais de...

Il a un rire sans joie et se tourne vers Harry.

— Tu sais que le sortilège ne t'a jamais touché, hein ? Mère a été très claire là-dessus. Elle ne s'est pas limitée à te libérer de l'emprise d'Amortentia quand elle a fait de la Légilimencie sur toi. Elle en a profité pour faire un bon petit tour à l'intérieur et voir ce qui s'était exactement passé quand le sort a été lancé. Toi et Woodbead avez tous les deux cru qu'il t'avait touché, parce que vous êtes de gros abrutis incapables de distinguer vos fesses de vos coudes, dit-il avec amertume, mais tu étais juste un poil trop loin pour que ça fasse plus que rebondir sur toi. Et tout ce temps, putain, je me disais que... !

La bouche de Harry est très sèche. Quoi ? Est-ce que c'est vrai ou est-ce que Malefoy essaie juste de le consoler ? Il se sent tellement idiot, cela dit qu'il y a de bonnes chances pour que ce soit vrai. Ce serait franchement typique si c'était vrai.

— Tu veux utiliser le sort sur moi de nouveau, alors ? demande-t-il d'une voix faible. Pour voir, heu, ce que ma marque sœur dit ?

Il sait ce qu'elle dira, aucun doute ; tout son corps brûle de la réponse. Mais peut-être que Malefoy a besoin de le voir, de savoir avec certitude que Harry...

Harry déglutit. Est-ce que Malefoy est son âme sœur ? Mais c'est la mauvaise question. Il ne croit toujours pas dans les âmes sœurs. Par contre, il croit en Malefoy.

Malefoy est toujours en train de fixer le sol, avec une telle intensité qu'il risque de faire un trou dedans.

— Non, je ne veux pas te jeter un sortilège illégal et me retrouver à Azkaban, merci bien. Ne sois pas ridicule, dit-il comme si Harry l'avait personnellement insulté.

— Malefoy, demande Harry parce que ça semble soudain très important. Qu'est-ce que tu as vu dans le Miroir du Risèd ?

Malefoy se tourne. Il n'a pas l'air en colère comme Harry s'y attendait à moitié. Il a juste l'air... malade. Comme s'il était fait de cristal et que la moindre secousse risque de le faire se briser en un million d'éclats.

— Qu'est-ce que tu crois que j'ai vu ? dit-il d'une voix très petite, très émue et très peinée. Ta putain de marque sœur bien sûr – avec mon nom.

Il déglutit et demande, à contrecœur :

— Qu'est-ce que tu as vu, toi ?

Le bourdonnement est de retour dans les oreilles de Harry.

— Je t'ai juste vu toi, dit-il. Exactement comme tu étais. Sauf que, heu, tu me tenais le bras un peu plus doucement. Oh, et je voyais ta Marque des Ténèbres aussi, ajoute-t-il avec maladresse.

— Tu... as vu ma Marque des Ténèbres ? répète Malefoy, un peu bêtement. Le désir de ton cœur c'est que... j'aie la Marque des Ténèbres ?

— Euh, non, pas vraiment, dit Harry en s'agitant avec malaise sous le regard de Malefoy qui s'est soudain fait perçant comme un projecteur dans la nuit. Je veux dire... c'est juste que... tu l'as, tu vois ? Et... c'est pas grave, je suppose. Parce que c'est toi. Ce n'est pas comme si tu pouvais t'en débarrasser, hein ?

— Je suppose que non, dit Malefoy d'une voix faible en détournant le regard.

Eh bien voilà une autre conversation joyeusement embarrassante avec Malefoy, pense Harry. C'est plus ou moins une habitude, désormais.


Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant