La Presque Acceptable Maison de Serpentard - 5

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Transplaner le rend toujours malade. C'est à coup sûr le transplanage. Harry appuie sa joue contre la porcelaine froide et propre de la salle de bain du dortoir et puis il vomit encore un peu. Quelqu'un lui tapote le dos tandis qu'il dégueule, comprend-il. Pas avec des masses de chaleur, mais il ne pense pas qu'aucun de ses camarades de chambrée ne soit du genre à tapoter dans le dos des gens qui vomissent alors il n'arrive pas à deviner qui ça peut être.

— Berk, dit-il et le tapoteur lui passe un verre d'une potion bleue effervescente.

— Berk, en effet, dit Malefoy sans aucune sympathie. Bois ça. Tu vas te sentir encore pire, je te préviens, mais ça ne dure pas longtemps.

En grimaçant, Harry boit. Malefoy, découvre-t-il aussitôt, dit la vérité. Il dégobille joyeusement à nouveau. Ensuite il se sent juste mal : il n'arrive pas à bouger la tête sans hoqueter de douleur. Et enfin, en un éclair, il se sent mieux. Mieux, mais extrêmement bête.

— Potion Anti-gueule de bois, dit Malefoy. Ça ne fait pas disparaître les effets ça les accélère juste pour que tu puisses t'en débarrasser d'un coup.

Harry tend la main avec maladresse vers sa baguette mais ne la trouve pas. Il panique et :

— Tu l'as laissée tombée dans la discothèque, dit Malefoy avec un air terriblement plein de jugement. Ne t'en fais pas. Je l'ai ramassée. Elle est sur ton lit. Tourne-toi.

Harry se tourne même s'il n'en a pas vraiment envie. Malefoy porte toujours ses vêtements moldus et d'une certaine façon c'est encore pire ici dans le cadre habituel du château que dans la discothèque surréelle et mal éclairée. L'expression sur son visage n'est... pas ce à quoi Harry s'attendait. Elle est presque empathique. Malefoy lui jette un sort de nettoyage et sa bouche est soudain toute fraîche et mentholée. Sa peau picote un peu, sèche, comme s'il venait de se frictionner au savon. Même ses vêtements semblent propres.

— Désolé, j'y suis allé un peu fort, dit Malefoy en haussant les épaules. Je n'ai pas pour habitude de jeter des sorts d'hygiène personnelle sur d'autres gens.

— Ah oui, dit Harry. Heu... Désolé.

Malefoy cligne des yeux, visiblement décontenancé.

— Tu as besoin d'un coup de main pour te relever ou bien tu vas rester blotti contre la cuvette pour le reste de la nuit ? demande-t-il. Je suis crevé et si on ne se bouge pas, Greg va tout bouffer.

Harry se hisse sur ses pieds.

— Ah oui ! Heu, désolé.

Malefoy lève les yeux au ciel.

— Même si j'adore t'entendre me présenter des excuses, pour changer, Potter, tu n'as pas besoin de t'excuser pour avoir été bourré et idiot.

— Heu, j'ai vraiment été très idiot ? demande Harry alors que Malefoy ouvre la porte.

— La plupart des gens bourrés le sont, dit Malefoy en reniflant.

Il rentre dans la chambre et regarde autour de lui.

— Greg n'est toujours pas de retour ? Pour l'amour de Merlin. Je vais aller le chercher ; il doit encore être en train de terroriser les elfes de maison. Passe-moi ton pull, Potter.

Il tend la main et Harry, qui se sent toujours un peu étourdi, retire son sweat et le lui passe. Malefoy l'enfile et remonte la fermeture éclair jusqu'en haut de son cou.

— Stylé, dit-il en fronçant le nez.

Dès que Malefoy referme la porte, Harry dit, un peu agacé :

— Il se sent très supérieur parce que j'ai trop bu, hein ? Il n'avait pas l'air si sobre que ça non plus.

Zabini, qui est à moitié en pyjama, se met à rire.

— Vraiment, Potter ? dit-il en continuant à s'habiller. Drago ne boit presque pas. Je crois qu'il n'a rien pris du tout. Ce que tu as vu ce soir, c'était juste sa personnalité flamboyante.

Zabini le dit comme si c'était une insulte. Une insulte plaisante, mais une insulte tout de même.

Harry retire son tee-shirt et en enfile un propre pour dormir. Il change rapidement son bas aussi et met un jogging ample.

— Tu es sûr ? demande-t-il.

Maintenant qu'il y pense, il ne se rappelle pas avoir vu Malefoy boire quoi que ce soit d'autre que de l'eau. Même quand ils étaient au Dodu Dindon ensemble, il n'a pas bu énormément de vin. Harry n'est pas sûr qu'il y ait touché de tout le repas, à vrai dire, en-dehors de la première gorgée.

— Il n'aime pas l'alcool ?

Nott se met au lit et tire les rideaux du baldaquin sans dire bonne nuit. Zabini fronce les sourcils un instant en fixant les rideaux avant de se tourner vers Harry. Il lui lance un regard particulièrement aigu.

— Je pense qu'il aime autant l'alcool que n'importe qui. C'est juste qu'il n'aime pas perdre le contrôle. Réfléchis-y, Potter.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant