La vengeance du coeur

Lizzie Carmen Black

20 février 1994.

Lizzie était à la bibliothèque quand son frère Emmett vint la trouver.

- Lucien, qu'est ce qu'il y a ? Chuchota-t-elle en voyant son frère planté devant elle, les mains dans les poches et l'air clairement embarrassé.

- C'est McGonagall qui m'envoie te chercher, répondit-il. On est attendu dans le bureau de Dumbledore.

- Pourquoi ?

- Ca concerne la seconde tâche.

Lizzie eut l'air interdite pendant un quart de seconde mais elle se ressaisit très vite, rangea ses affaires et suivit son frère hors de la bibliothèque qui se vidait petit à petit.

- Tu es l'otage de Hugo, finit-elle par constater après quelques minutes de silence.

- Oui, et toi celui d'Harry.

- Je pensais que ce serait Neville, avoua la jeune fille. C'est même ce que j'ai affirmé à Blaise.

Lucien laissa échapper un petit rire nerveux.

- Pour une Serdaigle tu peux être drôlement stupide Liz, dit-il avec un sourire narquois, utilisant le surnom dont il affublait sa sœur quand il était petit et qu'il n'avait cependant utilisé depuis des années. A part toi et ton petit ami, tout le monde sait qu'Harry t'aime plus que quiconque au monde !

- Ne dis pas n'importe quoi, déclara-t-elle sèchement. S'il tenait tant que ça à moi il aurait...

- Il aurait quoi ? Il t'aurait invité au bal ? Il t'aurait demandé de sortir avec toi ? Comme Zabini l'a fait ? Bon sang Liz tu devrais pourtant comprendre. C'est normal qu'Harry ait du mal à exprimer ses sentiments, je veux dire, après tout oncle James et tante Lily n'ont pas vraiment été des parents modèles avec lui. Est-ce que tu peux le blâmer de ne pas être capable de te dire ce qu'il ressent pour toi ? Il a probablement peur d'être rejeté comme il l'a été par presque tout le monde pendant son enfance !

- Depuis quand est-tu aussi perceptif et intelligent, petit frère ? demanda Lizzie, interloquée.

- Pour ta gouverne Liz je ne suis pas seulement un Gryffondor. Je sais qu'on n'est pas très proches, mais je réalise pas mal de trucs quand même. Par exemple, je sais que tu sors avec Zabini juste par dépit, et que d'ailleurs ce n'est pas très sympa de ta part. Et je sais aussi que tu n'es pas heureuse. J'ai vu les regards que tu lui lançais à plusieurs reprises, j'ai vu la manière dont tu l'évitais, que tu étais mal à l'aise dès que toi et ton petit ami vous vous trouviez en sa présence, presque comme si tu avais honte...

Lizzie ne répondit rien, elle ne savait que trop bien que son petit frère ne faisait qu'énoncer la vérité. Mais l'entendre dire à voix haute faisait quand même mal.

- Tu ferais quoi à ma place ? Finit-elle par demander d'une petite voix.

- Je romprais avec Zabini pour commencer. Et puis après j'irai voir Harry, et je lui dirai exactement ce que je ressens, dit patiemment Lucien. Il n'aimait pas voir sa sœur dans cet état. Depuis le bal, on aurait dit qu'elle avait perdu sa joie de vivre. Elle était sans cesse maussade, perdue dans ses pensées et colérique pour un rien. Cela lui rappelait les fois où, quand ils étaient petits, elle était séparée d'Harry, pour une raison ou une autre. Comme par exemple l'été avant leur deuxième année, quand Harry avait été consigné plus d'un mois dans sa chambre, ou les vacances de Noël qu'Harry avait passé chez les Zabini. Dés qu'on les séparait elle était malheureuse. Et Harry aussi, Lucien le savait, même s'il n'était pas proche du Serpentard.