Le journal et Jenny

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Neville se retourna dans son lit, il était agité, et cela faisait des heures qu'il essayait de s'endormir, sans succès. Quelque chose le tracassait, et il ne savait plus quoi faire.

Un autre élève avait été pétrifié la semaine dernière, et Neville commençait à avoir des soupçons sur la personne qui pouvait être derrière ces attaques. Il avait remarqué le comportement de Hugo depuis le début de l'année, à quel point il avait changé, et puis, il avait conjuré ce serpent lors de son duel contre son frère. Un serpent, quoi de plus serpentard que cet animal ? Les preuves étaient minces, Neville s'en rendait compte, mais cette idée folle ne semblait pouvoir quitter son esprit. Et si c'était Hugo le responsable? Il fallait avouer que l'idée avait une sacrée connotation ironique. Que l'enfant chéri des foules, la star de Poudlard, le vainqueur du mage le plus puissant qui ait jamais existé soit à son tour passé du côté obscur et ne se soit mis à attaquer d'innocents élèves de Poudlard dont le seul tort était de ne pas avoir une ascendance aussi pure que celle des Potter, cela avait du piquant, c'était certain.

Si Neville suspectait Hugo de la sorte, c'était à cause de son comportement plus qu'inhabituel depuis l'été dernier. Neville n'avait jamais réellement apprécié le frère cadet d'Harry, même s'ils avaient tous plus ou moins grandi ensemble. Hugo avait toujours été le chouchou de tous les adultes avec qui il passait beaucoup plus de temps, et Neville et Lizzie avaient toujours plus ou moins ressenti le fait qu'on accordait plus d'importance à Hugo, à qui on passait tous les caprices, même les plus déraisonnables. Seul Remus échappait à ce mouvement, ainsi que dans une moindre mesure la mère de Lizzie, qui bien que chérissant Hugo, montrait un peu plus de fermeté face au petit lion.

Neville n'aurait su expliquer pourquoi, et il n'en avait jamais parlé à personne de peur qu'on le prenne pour un idiot fini, mais quelque fois il se demandait si Dumbledore n'avait pas fait une erreur en désignant Hugo comme étant le survivant. Après tout le jeune sorcier n'avait aucun talent particulier, il était un élève plus que moyen et ne semblait pas être très puissant. Alors que Harry...il parlait fourchelangue, il était le meilleur élève parmi les secondes années sans même avoir à trop travailler, il démontrait d'une puissance incroyable pour quelqu'un de son âge, et c'était tout simplement curieux un tel contraste entre les deux frères. Et cette idée folle lui trottait dans la tête : se pourrait-il que Harry soit le véritable survivant, celui qui ait vaincu Voldemort? L'idée semblait dingue, mais Neville ne pouvait empêcher cette petite voix pleine de sagesse qui ressemblait beaucoup à celle de Dumbledore de lui murmurer cette idée de temps à autre. Mais la plupart du temps il essayait de ne pas y penser, si cela s'avérait vrai, il n'osait en imaginer les conséquences pour tout le monde.

Quoi qu'il en soit c'était cette même petite voix qui lui soufflait que quelque chose ne tournait pas rond chez Hugo, et Neville se promit d'en parler le lendemain matin à son meilleur ami, pour qui il se faisait du souci en ce moment. Depuis que Liz était dans le coma, faute de meilleur terme, Harry était renfermé, distant et semblait se plonger dans des lectures personnelles et des entraînements solitaires. La seule qui semblait capable de percer cette carapace était la petite Jenny, qui à chaque fois qu'on la qualifiait de telle, réfutait avec une moue indignée cette référence à sa petite taille en disant que 'ce n'était pas elle qui était petite mais les autres qui étaient trop grands'. Repenser à la serpentarde amena un sourire sur ses lèvres. Il l'aimait beaucoup, comme chacun de ses amis, et il pensa qu'il était vraiment très chanceux d'être entouré de la sorte. Il avait deux meilleurs amis qu'il connaissait depuis l'enfance et des amis très proches. Leur petit groupe était petit à petit devenu incroyablement important à ses yeux. N'ayant pas de frère et soeur, il semblait toujours rechercher la compagnie d'autres enfants, et était d'un naturel très sociable, beaucoup plus que ses deux amis d'enfance. De ce fait il avait des amis dans toutes les maisons, car bizarrement sa proximité avec le suspect numéro un ne gênait absolument personne, ce qu'il personnellement trouvait incompréhensible mais bon.

La vengeance du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant