Changement de camp sans détail

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Remus était revenu travailler, quelques jours après le grand conseil, il reçut la visite surprise d'une ancienne amie. Une ancienne meilleure amie.

Des petits coups frappés à sa porte le surprirent dans ses rêveries et il lança sèchement 'entrez'.

La tête de Carmen Black apparut dans l'embrasure de la porte, et Remus sentit la colère l'envahir. En ce qui le concernait, les Potter, Black et Londubat étaient morts pour lui, et il ne voulait plus jamais les revoir. Le jour de la troisième tâche, il avait cru que ce serait possible de la convaincre de la vérité des dires de son presque fils, mais quand il avait tenté de la voir Carmen l'avait fui et Remus avait aussitôt abandonné, en se disant qu'elle ne valait pas la peine qu'il perde son temps.

- Qu'est ce que tu veux ? Lança-t-il avec hargne. Le fait que la pleine lune soit proche n'arrangeait en rien son humeur.

- Remus, il faut que je te parle, répondit-elle avec une autorité inhabituelle chez elle. Catégoriquement elle entra dans le petit bureau du Maraudeur et vint s'asseoir sur la chaise juste en face de lui.

Remus ne dit rien. Il se contenta de la dévisager avec colère.

- Il faut qu'on parle de ce qui s'est passé lors de la troisième tâche. De ce qu'Harry raconte, de la renaissance de Voldemort.

Elle avait prononcé ces derniers mots avec une évidente difficulté, et Remus se rendit compte avec espoir que peut-être Carmen pourrait les rejoindre. Peut-être allait-elle enfin ouvrir les yeux. Je dois à nouveau mentir? On a besoin de gens, bon, tant pis... 

- Qu'est ce que tu veux savoir ? Visiblement, toi et tes amis croyez qu'Harry est fou et cherche uniquement à attirer l'attention en disant n'importe quoi !

- Non Remus ! Protesta-t-elle avec vigueur. Je ne sais pas, je ne sais plus ! D'un côté il y a Sirius et Dumbledore et James et Lily qui ne cessent de me répéter cela, mais de l'autre, je n'arrive pas à les croire ! Quand j'ai vu Harry ce jour-là, l'état dans lequel il était, je...je sais pas, je crois que je veux juste que tu m'apportes une seule toute petite preuve que ce qu'il dit est vrai et que Voldemort est bel et bien de retour ! Est-ce que c'est possible ?

Elle le suppliait presque, et Remus sut qu'il avait gagné. Bien sur qu'il pouvait lui apporter une preuve. La pensine, et les souvenirs d'Harry ou plutôt les faux de ce jour-là.

Pour la première fois depuis longtemps il lui adressa un sourire franc, et soulagé.

- Bien sur que je peux te prouver que c'est vrai Carmen, répondit-il.

Le soir, après le travail, Remus était rentré au sanctuaire d'Orgon en compagnie de Carmen mais aussi Lucien. La mère de Lizzie avait raconté à Remus que son fils était également très suspicieux, d'autant plus qu'il avait reçu la veille une lettre de sa sœur qui lui expliquait en détails ce qui s'était passé le 21 juin. Lui aussi était prêt à croire Harry.

Harry et Tonks n'avaient adressé qu'un visage froid et soupçonneux à Carmen, mais Lizzie avait paru si heureuse ! Et pendant que les deux Black plongeaient dans les souvenirs d'Harry, Remus entrevit enfin une petite lueur d'espoir. Peut-être que si même Carmen Black était prête à croire Harry, alors d'autres sorciers allaient suivre.

Ils ressortirent de la Pensine une heure plus tard. Elle était horrifiée, mais nul doute n'était possible désormais. Elle avait en face d'elle le Survivant, le vrai. Leur seul espoir de vaincre Voldemort.

- Oh mon dieu Harry, murmura-t-elle, et Remus vit des larmes naitre dans ses yeux. Je suis tellement désolée !

Harry ne répondit pas mais Remus vit qu'il était extrêmement tendu et qu'il se retenait visiblement de lancer ses quatre vérités. Si celle-ci n'avait pas été la mère de Lizzie, elle s'en serait pris plein la tête.

La vengeance du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant