La vengeance du coeur

Ministère de la magie

Après s'être rendus sur les lieux des assassinats de Griselda Marchebank, Albus et Thomas se rendirent au Ministère qui était en pleine effervescence cette nuit. D'abord l'assassinat de Fudge dans la matinée, puis maintenant les deux meurtres. La situation était d'autant plus grave que lorsque le pays se retrouvait soudainement sans Premier Ministre et que le suivant n'avait pas été nommé, c'était le membre le plus âgé du Magengamot qui assurait l'intérim en attendant que le nouveau Premier Ministre soit nommé par le Magengamot. Or, rien n'avait été prévu dans le cas où ledit remplaçant viendrait lui aussi à soudainement disparaître.

- Albus vous êtes enfin là ! S'exclama bruyamment Amélia Bones, voyant le directeur de Poudlard faire irruption au Ministère. Autour d'eux régnait un brouhaha monstre, que ce soit les journalistes accourus de partout et prenant des photos de tout et n'importe quoi, les employés du Ministère paniqués ou les Aurors qui tentaient de calmer tout le monde. Albus avait même du mal à s'entendre réfléchir.

- Qui a prévenu tous ces gens Amélia ? Demanda Thomas avec précipitation. Seul le Bureau des Aurors...

- Il y a du avoir une fuite, répondit sa supérieure. Sans que l'on sache comment il y a environ une dizaine de minutes tous ces journalistes ont débarqué et la nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre. Les gens paniquent Albus, il serait peut-être bon que vous fassiez une déclaration officielle !

- Ma chère Amélia j'en serais ravi mais nous avons des choses beaucoup plus urgentes à régler avant cela. Serait-il possible de nous trouver un endroit plus au calme ?

- Mon bureau. Thomas, Franck est en train de prendre les dépositions de plusieurs témoins et voisins des victimes, peut-être que vous devriez aller le rejoindre ?

Cela avait l'air d'une question mais Thomas comprit très vite qu'il s'agissait en réalité d'un ordre. Et inclinant la tête, il prit congé des deux sorciers.

Albus suivit Amélia jusqu'à son bureau, ignorant les invectives des journalistes lui demandant sur son passage s'il avait l'intention de se présenter au poste de premier ministre, et si ces meurtres étaient l'œuvre de celui-dont-il-ne-fallait-pas-prononcer-le-nom. Avec un sourire poli et des remarques toutes faites il les envoya gentiment balader.

Le bureau d'Amélia se trouvait au deuxième étage, tout au fond du quartier général des Aurors qui était rempli de monde cette nuit. Comme d'habitude, Albus put constater qu'Amélia était une sorcière extrêmement ordonnée et méthodique. Son bureau en vieux chêne brun était impeccablement rangé, les dossiers soigneusement empilés l'un sur l'autre, du plus important au moins important. Quelques portraits de familles sur le recoin gauche de son bureau et le directeur put reconnaître rapidement une photo représentant Susan Bones et ses parents. La jeune fille avait l'air complètement apeurée sur la photo, ressentait-elle l'anxiété et la tension qui régnaient au Ministère ce soir ?

Une chouette blanche et noir hulula férocement quand il entra dans la pièce et Amélia caressa doucement son animal de compagnie, comme pour la rassurer, mais cela n'empêcha pas Molka, car tel était son nom, de continuer à jeter des regards suspicieux au vieux sorcier. Cela l'amusa profondément.

- Très bien Albus, je vois que vous avez des choses importantes à me dire, ne tournons pas autour du pot, déclara sans ambages la sorcière, s'asseyant derrière son bureau. De quoi s'agit-il ?

Une fois de plus Albus apprécia le franc-parler de son ancienne élève. Amélia serait une excellente ministre de la magie en temps de guerre, il en était de plus en plus persuadé. Harry avait raison.

- J'ai l'intention d'appuyer votre candidature au poste de Ministre, déclara-t-il tout aussi franchement, ce qui n'était pas franchement son style.