Le réveil

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Il entra dans la pièce où il était venu quasiment tous les jours ces six derniers mois. L'agitation, la bonne humeur et les rires régnaient. Harry vit chacun des élèves qui avait été pétrifiés réunis avec leurs familles. Et au fond de la pièce, assisse délicatement sur son lit, entouré par sa famille, les Potter et les Londubat, Lizzie Black mangeait ce qui semblait être un yaourt. Ses longs cheveux noirs étaient détachés et elle avait l'air irréellement calme. Elle écoutait son père qui était assis sur son lit et passait régulièrement la main dans ses cheveux, comme pour s'assurer qu'elle était bien réveillée, et que désormais tout allait bien se passer. Tous avaient l'air heureux, la parfaite petite famille, et Harry se sentit exclu. Les larmes lui picotaient les yeux. C'était comme si un poids avait été ôté de ses épaules, comme si les choses avaient été remises dans leur ordre naturel.

Puis Neville se retourna et ses yeux tombèrent sur Harry. Un immense sourire se forma sur ses lèvres et il se précipita vers son meilleur ami.

- Harry ça y est elle est réveillé, cria-t-il un peu inutilement. Tous les regards se braquèrent sur Harry qui n'avait d'yeux que pour Lizzie. Mais son attention se reporta sur Neville quand celui-ci, une fois qu'il fut tout prés de lui et hors de portée d'oreilles indiscrètes lui murmura.

- Tu sais ce qui s'est passé n'est ce pas ? C'est toi qui a arrêté l'héritier de serpentard n'est ce pas ? demanda-t-il avec agitation.

Harry hocha la tête en signe d'acquiescement.

- Qui est-ce ? ajouta Nev avec colère.

- Je ne peux pas te le dire maintenant, expliqua Harry d'une voix basse. Je vous le raconterai plus tard quand on sera seul.

- Alors Potter on m'ignore ? lança une voix sarcastique. Ça fait pourtant six mois que tu ne m'as pas vu tu devrais être en train de te jeter à mes pieds, cela a du être atroce pour toi de ne pas pouvoir contempler ma merveilleuse personne, entendre toute les choses intelligentes que j'ai à dire, mes remarques spirituelles et tout le reste. Vraiment je ne comprends pas comment tu as pu survivre tout ce temps sans moi, à ta place moi je me serais suicidé sous le coup du désespoir ! conclut-elle d'un ton dramatique. Harry éclata aussitôt de rire, mais c'était un rire à la fois nerveux et soulagé. Sans demander leurs restes, les deux garçons se dirigèrent vers leur meilleure amie qui affichait un sourire heureux et la prirent dans leurs bras. Enfin le trio d'or était réuni.

- Si tu refais un coup pareil je te jure que je te tue moi-même, lui murmura Harry dans l'oreille. Tu m'entends Black plus jamais ! la menaça-t-il.

- J'essaierai d'être sage promis, dit-elle d'une voix de petite fille. Puis tous les trois se séparèrent. Harry constata qu'aucun des parents n'avait l'air heureux de le voir.

- Et comment va Jenny ? demanda Lizzie d'un ton innocent. Mais Harry ne fut pas dupe, la lueur d'intérêt dans ses yeux montrait qu'elle savait, qu'elle connaissait toute la vérité. Comment est-ce possible ? songea-t-il.

- Elle est encore dans le coma, répondit-il d'une voix neutre. Mais selon Mme Pomfresh elle va s'en sortir sans trop de séquelles.

- Vous parlez de la petite fille qui a été emmenée dans la chambre des secrets ? demanda Carmen en frissonnant. Pauvre gamine, c'est un miracle qu'elle en soit ressortie vivante.

- Encore heureux que Dumbledore ait réussi à sauver cette enfant à temps, fit remarquer Lily Evans, dont la main reposait affectueusement sur l'épaule de son fils et Harry devant ce spectacle détourna le regard. Il préférait se concentrer sur sa vraie famille, ses amis. Mais il dut utiliser toute sa force de caractère pour ne pas pousser un long soupir d'exaspération devant la crédulité de ces adultes.

- Oui enfin c'est marrant de voir que Dumbledore n'a trouvé le coupable que quand un élève est mort et qu'une autre avait été faite prisonnière, fit remarquer avec nonchalance Lizzie qui était retournée dans son yaourt.

- Ne dis pas des choses pareilles Liz, rétorqua Sirius, le rouge lui montant aux joues. Dumbledore est le plus grand sorcier de tous les temps et il a fait ce qu'il pouvait. Même lui ne connaît pas tout et n'est pas invincible. Nous devons nous estimer heureux qu'il ait découvert la vérité avant qu'il n'y ait d'autres victimes, et avant que Poudlard ne ferme.

Elisabeth leva un regard de défi vers son père mais sachant que la bataille était perdue d'avance choisit de se replier dans un mutisme agressif. La conversation reprit autour d'elle, mais c'était inconfortable et tendu. Finalement, c'est l'arrivée de Mme Pomfresh qui vint mettre fin à cette joyeuse ambiance.

- Très bien il est temps que Mlle Black se repose, vous pourrez revenir la voir demain quand elle sera prête à sortir de l'hôpital.

- Est-ce que Harry et Nev peuvent encore rester cinq minutes ? plaida Liz qui avait pris son air de chien battu. Mme Pomfresh hésita, mais après avoir regardé Harry et s'être souvenu de ce qu'il avait fait dans la chambre, elle leur accorda cinq minutes supplémentaires. Les parents protestèrent mais l'infirmière eut vite fait de les mettre dehors.

- Alors maintenant tu nous racontes tout ! ordonna Neville d'une voix pressante à Harry.

- Tu sais que c'est Jenny ? demanda ce dernier en direction de Lizzie dont la seule réponse fut un hochement de tête. Comment ? Ajouta-t-il, franchement curieux.

- Elle me l'a avoué, expliqua Lizzie. Quand vous êtes tous venus me voir pendant ces six mois, à chaque fois je pouvais vous entendre. Au début elle me parlait juste des cours et de vous tous en général, puis après elle a commencé à me dire qu'elle avait peur d'être la personne qui attaquait les élèves, qu'elle avait des trous de mémoires qui correspondaient aux attaques, qu'elle commençait à avoir peur de son journal mais qu'elle n'arrivait pas à s'en débarrasser, et qu'elle sentait bien que quelque chose n'allait pas chez elle. J'ai compris que c'était elle, que d'une façon ou d'une autre elle devait être responsable des attaques, involontairement bien sûr.

- C'est Jenny ! cria Neville, et les deux autres lui firent signe de se taire. Harry du coin de l'œil vit que les jumeaux Weasley les observaient et il baissa la voix.

- Oui c'est elle mais elle était possédée par Voldemort, et Lizzie tu as été téléporté aussi... expliqua-t-il à voix basse.

- Oui mais comment?

Et il entreprit de leur raconter tout ce qui s'était passé dans la chambre des secrets sans trop détaillé la conversation, une nouvelle fois. Ses deux amis furent un auditoire absolument parfait, s'exclamant au bon moment, s'effrayant là où il fallait être effrayé etc.

- Alors encore une fois c'est toi qui a sauvé cette école ? demanda Lizzie d'une voix neutre. Tu n'en as pas marre de jouer aux héros ? » le taquina-t-elle. Harry lui tira la langue en guise de réponse.

Mais c'était vrai. Une fois encore c'était lui qui avait affronté Voldemort, et non pas Hugo, celui qui l'avait vaincu pour la première fois, songèrent en chœur Lizzie et Neville. C'était Harry le serpentard, le rejeté de la famille Potter qui avait fait face à la menace et n'avait pas hésité à aller sauver son amie, agissant alors comme un vrai gryffondor. C'était étrange, et une fois encore, les deux adolescents eurent le sentiment qu'il leur manquait une pièce du puzzle, que quelque chose leur échappait.

La vengeance du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant