L'avion atterrit dans la nuit à Mexico et Harry et moi enfilons tous les deux une casquette pour ne pas éveiller la presse.
« Quelle heure est-t-il ici ? Je demande un peu perdue.
-Il est 23h mais honnêtement, je n'ai vraiment pas sommeil avec ce décalage, me répond Harry en descendant les marches de l'avion.
-Et moi non plus ... Qu'est-ce qu'on fait ?
-L'enterrement est demain matin, mais j'ai quelque chose à te proposer avant. Preston m'a parlé d'un endroit vraiment magnifique à deux pas de Mexico. Si tu veux on peut aller y faire un tour !
-Comme ça, en pleine nuit ?
-Au moins on ne sera pas dérangés par les touristes, sourit-il.
-Et nos valises ?
-Elles doivent être conduites à notre hôtel. Allez, arrête de te poser des questions, on y va ! »
Harry me prend par la main et m'entraîne vers un taxi. Il lui fait passer l'adresse et en moins de 20 minutes, nous nous retrouvons sur les hauteurs de Mexico. Le chauffeur promet de revenir nous chercher d'ici 30 minutes et nous nous avançons tous les deux vers les falaises.
« Wow, je souffle. C'est ... wow. »
Harry me sourit doucement avant de reporter son regard sur le paysage qui s'offre à nous. Les lumières de la ville de Mexico s'étendent à perte de vue, bordée par le désert de Sonoran. Et nous dominons toute cette vue du haut de la falaise. La température est douce, la chaleur ambiante humidifie nos visages et nous commençons à longer le long de la falaise d'un pas traînard.
« C'est fou d'être ici, non ? Je lance en levant les yeux vers Harry.
Il rigole doucement, le regard masqué par sa casquette.
-C'est étrange, moi j'ai l'impression que c'est complètement normal. D'être avec toi. De parler, de marcher, de rire, de voyager avec toi. Pour moi c'est comme ça que les choses doivent être.
-Les derniers mois n'ont pas dû te paraître très normaux alors ...
-C'est vrai. C'était comme si j'étais en train de rêver. Et je n'avais qu'une hâte : me réveiller de ce cauchemar. Pendant ces six mois, on a vécu nos vies comme des figurants avec les gars. Mais je pourrais t'en parler pendant des heures, tu ne comprendrais pas ce que je voudrais te dire.
-Essaye toujours ... »
Harry soupire en retirant sa casquette pour passer une main dans ses cheveux. Il s'assoie dans l'herbe et j'en fais autant.
« Tu vois ce sentiment quand tu es petit et que tu as très envie de faire quelque chose, comme voler un cookie dans la boîte de gâteaux, mais tu sais que c'est mal de le faire. Tu sais qu'on te le reprochera, tu sais qu'on te le déconseille mais putain, ce cookie, tu as tellement envie de le prendre. Parce que tu sais qu'une fois que tu l'auras, tu te sentiras vraiment mieux... Tu n'imagines pas le nombre de fois où j'ai eu envie de t'appeler, mais au fond je savais que Niall en souffrirait. Tiens, tu veux savoir le moment où je me suis senti le plus stupide de ma vie ? Une fois je suis venu jusqu'à chez toi en voiture. Je me suis garé devant le portail, j'ai attendu une bonne dizaine de minutes et puis j'ai été lâche et j'ai déguerpi. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai compris que tu menais ton petit bout de chemin, comme une femme indépendante alors que nous on était comme des gamins désemparés ...
-Comment sais-tu que tout allait bien pour moi ?
-Mais regarde-toi Emma ! Tu as validé ton année avec les félicitations, tu as intégré l'équipe de foot de l'Imperial Academy pour les phases finales, tu gères ta vie et celles de tes sœurs à la baguette. Tu es brillante, belle, drôle, sportive. Bon, tu as deux pieds gauches mais ça n'est qu'un détail ...
Je rigole en le poussant du coude.
-Tu as compris ce que je voulais dire, continue-t-il. La fille aînée des Stanfield est une battante ! Tu n'avais pas besoin de nous comme nous avions besoin de toi.
-Si tu savais à quel point c'est faux, je chuchote en fixant les étoiles.
-Je n'ai jamais dit quelque chose de faux et ça n'est pas aujourd'hui que ça va commencer !
-Si, tu te trompes Styles. Moi j'avais besoin de vous quand vous faisiez la fête en tournée. Quand j'étais seule dans mon appartement en regardant les interviews que vous faisiez pour avoir de vos nouvelles. Quand j'entendais dire que les One Direction s'éclataient en Nouvelle-Calédonie alors que j'avais du travail par-dessus la tête. Quand j'entendais que Niall passait ses soirées à flirter avec les mannequins de Victoria's Secret alors que je pleurais en retombant sur de vieilles photos de nous deux. Moi je vais te dire le moment où je me suis sentie la plus stupide de ma vie : un jour j'étais au supermarché pour faire quelques courses et les haut-parleurs ont diffusé « Happily », votre chanson. Et je me suis rappelé cette soirée où j'avais ri à en avoir mal au ventre quand vous l'aviez chanté sur le bar en Espagne (Voir Tome 1, Chapitre 46 : The night is ours !). Je me suis rendue compte à quel point j'étais heureuse à cet instant. Avec vous à mes côtés. Et sans savoir pourquoi, je me suis mise à pleurer dans le rayon des fruits et légumes. Les gens me regardaient comme un extra-terrestre alors je suis partie en courant, laissant mon caddie derrière moi.
-C'est dommage, glousse Harry, tu as perdu du temps à cause de nous.
-Ouais, j'ai perdu six mois de ma vie.
Je me mords la lèvre
-Pardon, je m'empresse d'ajouter. Ça m'a échappé. »
VOUS LISEZ
Meilleure amie des One Direction : Pourvu qu'on ait l'ivresse (Tome 3).
FanfictionIl y a de ces personnes qui entrent dans vos vies comme des météorites. La collision est forte, rapide et surtout éternelle. Il y a de ces personnes qui chamboulent vos petites habitudes et qui s'installent dans votre quotidien jusqu'à vous devenir...