Chapitre 18 : We're electric (Point de vue de Zélie).

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-Point de vue de Zélie-

J’adore mon travail, vraiment. J’aime le contact et j’aime me sentir utile. J’aime la façon dont le vieux Mr. Edward me sourit quand je vais le coucher. J’aime quand toutes les personnes âgées que j’encadre se donnent à fond dans le sport que je leur propose. J’aime la façon dont ils m’expriment leur reconnaissance. Mais ce soir, je l’avoue, je suis fatiguée. Les critiques fusent et l’efficacité me fait défaut. Je cours à droite à gauche, tâchant de bien faire. Ainsi, je suis en train de ramasser une assiette qu’a renversée Mme Garret lorsque j’entends :

« Dis-donc espèce de chameau ! T’en a pas marre de sortir les cartes de tes manches ? »

Je me relève et aperçois Julie en train de pester sur Mr. Lordfire. Julie est une des résidentes que je préfère. Elle a un caractère bien trempé et fait toujours savoir lorsqu’elle n’est pas d’accord, mais elle a un grand cœur. Ses enfants l’ont placée en maison de retraite il y a maintenant 2 ans, ils ne sont encore jamais venus la voir. Et pourtant, elle ne perd pas espoir. Chaque Dimanche après-midi, elle se poste près de la fenêtre et guette l’arrivée de ses enfants. C’est un vrai supplice pour moi de devoir l’arracher à sa fenêtre le soir pour aller manger.

« Sans doute viendront-ils Dimanche prochain ! Décrète-t-elle à chaque fois. »

Je rigole doucement en regardant le pauvre Mr. Lordfire, les yeux grand écarquillés, se faire traiter de tous les noms.

« Julie ! Ce n’est pas à vous que je donner des leçons de politesse. Mr Lordfire, je crois qu’il est l’heure d’aller dormir, non ? »

L’homme approuve d’un hochement de tête et se lève de la table pour regagner sagement sa chambre. Julie se lève à son tour pour poser son bras sur le mien.

« Celui-là, il est fou de moi, fait-elle en se mettant à marcher doucement dans le couloir.
-Ah, vraiment ? Comment pouvez-vous en être si sûre ? Je glousse.
-Quoi ?! Tu n’as pas vu qu’il me dévore des yeux ? Et le coup du « j’essaie de te gagner à la belote pour t’en mettre plein les yeux » je le connais ! Il veut me choper, c’est certain.
-Julie ! Je m’exclame en baissant les yeux. Ce n’est pas très correct de dire ça …
-Ah bon ? Qu’est-ce qu’il faudrait dire alors ? Il veut me cueillir, c’est mieux ? Il faut dire les choses et les vivre telles qu’elles sont. Et je vais te dire une bonne chose Zélie : je vais sans doute accepter ses avances …
Je souris en fixant le sol.
-Et toi ma belle ? Parle-moi de ce garçon.
-Quel garçon ?
-Le tien.
-Il n’y a pas de mien.
-Oh pas à moi s’il te plait. Je pensais que nous avions convenu de ne pas nous mentir.
-Je n’ai pas de copain Julie. C’est la vérité.
-Alors parle-moi de celui à qui tu penses lorsque tu souris en passant l'aspirateur. Celui qui te donne envie de chanter lorsque tu nous sers à la cantine. J’ai envie de le connaitre.
-Mais il n’y a pas …
-Zélie ! Me coupe-t-elle.
Je soupire. Cette femme est tellement têtue.
-Il est … il est différent. Il est incroyablement beau. Il me fait rire. Il est intelligent et courtois. Je n’arrive pas à le regarder dans les yeux sans sourire. Il me fait me sentir importante. J’adore la façon qu’il a de passer sa main dans ses cheveux. Je pourrais m’enivrer de son odeur à longueur de journée. Je crois que j’aime tout chez lui : ses yeux, ses mains, ses lèvres, son dos… Je pense à lui sans arrêt.
-Et lui, que pense-t-il de toi ?
-Il dit qu’il veut passer plus de temps avec moi.
-Bon dieu ! Qu’attends-tu alors ?
-Le problème, c’est qu’il a beaucoup d’autres filles dans sa vie, toutes à ses pieds.
-Oui, mais il t’a choisie.
-Je n’en suis pas certaine. Et c’est ce qui me freine …
-Zélie, moi j’ai 81 ans, et dieu sait que je n‘ai pas eu la vie facile. Mais il y a une chose que je ne me suis jamais interdite : c’est d’aimer. Une vie sans amour, c’est une vie gâchée. Et tant pis si ce garçon est trop bête pour comprendre que tu es bien plus intelligente que toutes les autres filles ! L’amour, il n’y a que ça qui donne de la valeur à nos vies …
-L’amour, ce n’est qu’un mot, je marmonne.
-Je te l’accorde. L’amour n’est qu’un mot. Du moins, jusqu’à ce qu’on trouve une personne qui lui donne tout son sens.
Julie dépose sa main sur ma mienne en me souriant. Et comme un signe du destin, c’est à ce moment que quelqu’un lance
-Bonsoir. »

Meilleure amie des One Direction : Pourvu qu'on ait l'ivresse (Tome 3).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant