Chapitre 3: Dorothy Mac Gowan

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Hello les gens, une nouvelle partie de "past". Bonne lecture !!!


Il faisait chaud dans la maison de Grand-ma. Un grand feu brûlait dans la cheminée en pierre. Des fauteuils en velours étaient disposés autour et, sur la petite table basse, un plateau de thé était posé là. Grand-ma fit rouler les valises dans un coin du salon tandis que les deux bergers allemands se couchèrent au coin du feu.

- Va t'installer Eléonore chérie, dit-elle en pointant du doigt un fauteuil, j'arrive !

Je hochais la tête puis allai m'asseoir dans le fauteuil. J'appelais Willow, celle-ci accourut vers moi avant de sauter sur mes genoux. Ma grand-mère réapparut avec des petits gâteaux.

- Je regrette que tu sois arrivé le jour où Hector est en congé, marmonna-t-elle en posant le plateau à côté du thé.

- Qui est Hector ? demandais-je

- J'ai pris un palefrenier à plein temps, dit-elle en s'asseyant sur le fauteuil en face de moi, je suis beaucoup trop vielle pour m'occuper de tous ces chevaux....

En dépit de ses soixante-dix ans, ma grand-ma Dorothy ne faisait pas son âge. Elle était fine, le visage bienveillant malgré ses traits tirés par le temps. Ses cheveux gris étaient repiqués en un chignon impeccable et ses yeux verts brillaient comme des émeraudes. Elle portait un tablier blanc par-dessus une jolie robe verte.

- Ne dis pas de bêtises grand-ma, souriais-je, tu es encore jeune dans ta tête et tu ne m'as toujours pas dit comment s'appelaient tes chiens.

- Je te présente Havane et Neveda, mes petits chiens de garde, dit-elle en touillant son thé.

Des chiens de garde ? Étrange, quasiment personne ne passait vers la ferme. Il faut dire qu'elle est assez isolé. Je tournais la tête vers la cheminée. Sur celle-ci, il y avait des cadres photos posés dessus. Sur l'une de ces photos, je pouvais reconnaître ma grand-ma et mon grand-pa devant l'allée principale de l'écurie. Ma grand-ma surprit mon regard.

- Cette photo a été prise peu avant la naissance de ton père...

- Je suis désolée de ne pas avoir été présente aux funérailles de grand-pa, m'excusais-je.

Grand-ma haussa les épaules.

- Glasgow est loin d'ici et puis tu avais tes diplômes de policière à passer. Ah d'ailleurs, tu savais qu'Asher était passé Major ! s'exclama-t-elle.

Je faillis recracher mon thé dans ma tasse.             

- Asher Craig ? Le Asher que je connais ?

Ma grand-ma hocha la tête. Le Asher Craig que je connaissais était pourtant un gamin peureux et craintif. Ma grand-ma regarda par la fenêtre. Dehors, il tombait des trombes d'eau.

- Je te laisserai t'installer dans la deuxième maison du domaine, mais il pleut trop fort pour le moment et tes affaires risqueraient d'être trempées. Tu iras dans la chambre de ton père pour cette nuit, dit-elle en se levant.

Un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Grand-ma me fit signe de venir. Willow sauta de mes genoux et commença à la suivre. Je pris ma valise de vêtements avant de grimper les marches. Arrivée sur le palier, grand-ma ouvrit l'une des portes. Il faisait sombre dans la pièce, les murs blancs semblaient avoir été repeint, le grand lit était fait et, sur la table de nuit trônait un cadre photo. Je lâchais la valise sur le plancher et m'approchais de la photo.

- Eléonore ?

- C'est dingue, leurs visages me paraient si flou... murmurai-je en tripotant le cadre.

C'étaient mes parents sur la photo. Mon père portait ma mère dans ses bras. Ils riaient aux éclats et semblaient heureux.

- Ils étaient jeunes sur celle-là, Gordon avait dix-neuf et Abigaël fêtait ses dix-huit ans. J'avais pris cette photo le jour de son anniversaire dit-elle, tu veux que je l'enlève ?

- Non, répondis-je en la reposant.

Je n'avais gardé aucune photo de mes parents en déménageant à Glasgow. Ma grand-ma me souhaita bonne nuit puis sortit de la chambre. Je me jetais sur le lit aux côtés de Willow. Les souvenirs commençaient à se déterrer. Je secouais la tête pour les enlever. Je ne devais pas sombrer maintenant, j'avais mis vingt ans à m'en débarrasser, je ne devais pas tomber. Pas maintenant...

Fin du chapitre. A la semaine prochaine.                                                                                        

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