Chapitre 55: Amelia Mac Corthy

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Hello tous le monde ! Nouvelle partie de "Past", je vous souhaite une bonne lecture !

Cela faisait déjà deux jours qu'Asher était détenu en garde à vue. D'après Grace, il avait suffisamment de preuves pour détenir encore un bon bout de temps, voir le placer en détention provisoire. J'avais demandé au procureur une visite, mais il n'avait pas donné suite à ma demande pour le moment. C'était James et le procureur qui s'occupaient de l'interrogatoire et personne d'autre n'avait le droit d'y rentrer. J'avais appelé Georges en urgence pour qu'on se rende chez Amelia Mac Corthy. Le temps nous était compté. Asher était innocent et j'étais la seule à pouvoir l'innocenter. J'avais brièvement raconté l'histoire à Georges, mais tous les journaux de la région avaient bien résumé l'arrestation donc ce n'était pas franchement une nouvelle. Mon acolyte semblait tendu à côté.

- Ela si c'est vraiment Amelia Mac Corthy la coupable, on fait quoi ? demanda-t-il mal à l'aise.

- On l'arrête, m'exclamais-je, tu en poses des questions inutiles...

- Je ne suis pas policier Ela, lança-t-il ironiquement, mais comment peux-tu être sûre qu'Asher est innocent ?

Je soupirais agacée.

- Parce qu'on a baisé dans la cabane avant que celle-ci devienne une scène de crime et s'il avait été là le matin où on a fait les premières constations, personne n'aurait rien remarqué !

Georges se tut. La maison d'Amelia Mac Corthy se dessinait entre deux pâtés de maison. J'actionnais le clignotant puis me garai près du trottoir. Nous sortîmes et nous commençâmes à marcher vers la maison.

- Rassure-moi, tu es armée ? questionna Georges.

- J'ai perdu mon arme de service, marmonnais-je, mais ne t'inquiète pas, j'assure ta sécurité...

- Je sens la mauvaise idée arriver...

C'est vrai que le tueur avait commis des meurtres de sang-froid, mais bizarrement, je n'appréhendais pas ce qu'il pouvait se passer. Nous arrivâmes devant la porte de la maison. Georges tripotait ses doigts nerveusement, il était tendu. Je toquais contre la porte en bois : personne ne répondit. Je réessayais en cognant beaucoup plus fort. Les volets étaient fermés, quelques tags étaient dessinés sur un bout de mur fendu et une fenêtre était brisé. Soudain, la porte s'ouvrit lentement avec un grincement abominable. Georges fit un petit bond en arrière.

- C'est quoi ça ? s'écria-t-il.

Je ne répondis pas et m'engouffrai à l'intérieur de la bâtisse. L'intérieur de la maison était totalement à l'abandon. Il n'y avait aucun meuble, des tags recouvraient les murs, le sol était crasseux et les murs étaient miteux. J'étais abasourdie : la maison était totalement vide. Georges m'attrapa le poignet.

- Ela, j'ai peur...

Je lui pris la main et l'entraînais dans les autres pièces. Rien à faire, l'ensemble de la maison était dans un état pitoyable. Mais il y avait une chose que nous n'avions pas exploré: il y avait un étage, mais l'escalier qui nous permettait d'y accéder était cassé et il manquait des marches. L'ensemble de la maison était silencieuse, il n'y avait pas un chat... Je ne savais pas si c'était rassurant ou angoissant.

- Ela on peut partir maintenant, lança Georges, il n'y a rien ici. . .

Soudain, un bruit de porte se fit entendre. Mon ami resserra sa main sur la mienne, paniqué.

- C'était quoi ça ? chuchota-t-il.

Je me défis de son emprise puis marchais lentement vers l'entrée de la maison. Mon cœur battait à cent à l'heure, j'allais enfin découvrir le fin mot de l'histoire et libérer Asher. Je me cachais derrière l'un des murs et fis signe à Georges de rester caché. Une ombre se dessina dans l'entrée de la porte. J'inspirais profondément, serrais les poings et sortis de ma cachette en courant. Je ne distinguais pas son visage, mais je m'élançais tout de même les poings en avant. La silhouette eut un mouvement de recul. J'attrapais la personne par le col et la plaquais au mur. La personne en question était un vielle homme d'une cinquantaine d'années, les cheveux grisonnants cachés sous un béret, les traits fatigués et un manteau sans manches sur le dos. Son expression était un mélange de surprise et de peur.

- Mais qui êtes-vous ? s'écria-t-il.

- Lieutenant Mac Gowan de Braemar, me présentais-je en le reposant sur le sol, je suis ici dans le cadre d'une enquête et je cherche Mme Amelia Mac Corthy.

L'homme grommela dans sa barbe. 

- Vous arrivez un peu tard, marmonna-t-il, elle est morte il y a plusieurs années. . .

Je tombais des nues.

- Pardon ?

- Venez chez moi, on va en discuter, proposa-t-il.

- Ela tous va bien ?

Georges était encore caché dans la pièce d'à côté. Je l'appelais pour qu'il vienne vers nous. Mon ami était blême, je pense qu'il a eu une belle frayeur. Je le secouais un peu histoire qu'il reprenne ses esprits. L'homme soupira et nous fit signe de le suivre.

L'homme nous avait installés dans son salon. Il était parti préparer des encas et nous attendions en silence, assis sur le grand canapé. Georges était encore un peu tremblant, mais je m'efforçais d'être rassurante avec lui. Notre hôte ramena un grand plateau rempli de thé et de biscuits pour le poser sur la petite table basse puis s'assit devant nous.

- Servez-vous les jeunes, lança-t-il.

Je saisis une tasse de thé.

- Vous connaissiez bien Amelia Mac Corthy ? demandais-je.

- C'était ma voisine, je l'ai accueilli elle et son fils et je les ai aidés à s'intégrer dans cette petite communauté cela n'a pas été facile, soupira-t-il, vous savez avec un mari en prison, on vous voit vite comme une complice. . . Malgré tout, c'était une femme brave qui s'est battue pour élever son fils avec des valeurs qu'il soit à l'abri du besoin. Elle recevait des lettres de menace tous les jours cela s'est accentué après le départ de son fils. . .

Il reprit une inspiration.

- Son licenciement à l'usine de tissu Callagan l'a dévasté et s'en été trop pour elle, murmura-t-il, Amelia s'est suicidé en se pendant dans son salon.

C'était un choc. Je m'en voulais d'avoir accusé cette femme si vite, elle semblait avoir tellement souffert tout au long de sa vie. Amelia Mac Corthy avait été une victime collatéral de cette affaire. On repartait de zéro. Mais malgré tout, quelque chose faisait tilte dans mon esprit: Mme Mac Corthy avait travaillé dans l'usine des parents de Max Callagan ce qui nous donnait un possible lien.

- Vous avez des contacts avec le fils ? questionnai-je.

- Guillaume ? La dernière fois que je l'avais vu, c'était à l'enterrement de sa mère, mais sinon je n'ai plus de nouvelles. . .

Je hochais la tête. 

- Amelia m'a laissé un carton avant de mourir il y a plein de papiers à l'intérieur, je peux vous le donner si vous voulez ?

- ça m'intéresserais énormément, souriais-je.

L'homme hocha la tête, se leva puis sortit du salon. Malgré tout, cette visite avait été fructueuse: j'allais peut-être trouver les réponses que je voulais dans ce carton et pouvoir faire sortir Asher de prison. Mais nous avions tout de même perdu du temps, il fallait faire vite.

Fin du chapitre. A la semaine prochaine ! 

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