LGDC Tragédies ~ Cycle 2 : Spirale ~ Tome 5 ~ ○ Soleil Noir ○

| Chapitre 62 |

 ☆彡.。.:*・☆彡.。.:*   𝑱𝒐𝒖𝒓 1 (𝑨𝒖𝒃𝒆) : 𝑷𝒅𝒗 𝑪𝒍𝒂𝒏 𝒅𝒖 𝑳𝒂𝒄  ☆彡.。.:*・☆彡.。.:*

     Fᴇᴜɪʟʟᴇ ʀᴏᴜɢᴇᴏʏᴀɴᴛᴇ et Voile de Brume observaient Poil de Furet avec attention, le décrivant intérieurement, un sourire béa aux lèvres. Sa fourrure noire semblait plus claire avec les reflets irisés de l'aube et ses yeux jaunes crépitaient, il aimait l'aventure. Pelage de Frêne les scrutait, non loin, les yeux plissés. La guerrière brun-roux eut une violente quinte de toux mais avec le bruit assourdissant aux alentours, personne ne l'entendit. 
  Voile de Brume passa à côté de sa sœur et s'approcha du guerrier noir. Feuille Rougeoyante en fut offusquée. Elle suivit son frère, ses coussinets craquelant sur la roche sans qu'elle s'en rende compte. Elle se mit au niveau de Voile de Brume et pût ainsi rejoindre Poil de Furet en même temps que lui. 
 « Salut, bâilla Poil de Furet sans leur décocher un seul regard. 
 —  S-salut... bafouillèrent les deux félins à l'unisson. B-bien dormi ? s'enquit Voile de Brume qui reçut un regard noir de la part de sa sœur. 
 —  Nuit froide mais j'ai réussi à dormir, répondit-il avant de se tourner vers eux et de les dévisager. J'aimerai savoir pourquoi vous bégayez quand vous me parlez. » 
  Feuille Rougeoyante voulut ouvrir la gueule pour répondre, mais se sentit trop gênée. Elle était très timide et n'arrivait pas à dire ce genre de chose quand il y avait autant de monde. Voile de Brume cherchait ses mots. La chatte aux nuances rousses laissa échapper un grognement au fond de sa gorge. Autant le dire maintenant sinon il sera déjà trop tard quand je voudrais le lui dire, se dit-elle pour se donner du courage. 
 « Ne dites rien, les coupa Poil de Furet, monotone. Tous les deux, vous avez des sentiments à mon égard, c'est ça... ? »
  Ils hochèrent la tête et baissèrent les yeux. Le guerrier ébène se mordit la lèvre inférieure et secoua la tête avec désolation. 
 « Désolé... Vous êtes des amis précieux mais... je ne ressens rien d'autre que de l'amitié pour vous... » avoua t-il, les yeux voilés. 
  Les deux frère et sœur parurent abattus, mais ils comprenaient, après tout... Le noiraud s'éloigna, tête basse. 

   Patte des Océans avançait lentement derrière son Clan, ses pattes devenues frêles avec l'âge pouvant à peine le porter. Il se sentait un peu seul, des fois, il faut dire qu'il était le seul à être un ancien de son Clan. Poil de Furet le rejoignit et lui adressa un sourire. Il aimait beaucoup aider plus vieux que lui malgré son sale caractère. Le vieux matou fut ravi. 
 « Tu veux de l'aide, Patte des Océans ? demanda t-il, plein de bonnes intentions. 
 —  C'est gentil de ta part, mais à quoi bon s'occuper d'une vieille dépouille comme moi ? Les jeunes sont les meilleurs félins qui puissent exister, mais les vieux restent dans leur nid e dormant les trois quart du temps... Ça ne vaut pas le coup de m'aider... » 
  Le guerrier noir se retint de soupirer, le caractère pessimiste d'un ancien l'exaspérait mais il préférait se montrer respectueux comme on le lui avait apprit. 
 « Tu vaux largement que l'on t'aide, tu es trop gentil, » affirma son cadet en passant son épaule sous la sienne pour l'aider à avancer. 
  Le mâle bleu-gris ronronna, il connaissait la gentillesse de Poil de Furet depuis que ce dernier était chaton, il lui portait souvent compagnie avec sa sœur, Aile de Mésange. Ils connaissaient ses contes par cœur maintenant. Tellement de souvenirs lui resurgissaient, il se sentait réellement trop vieux... 

   Pelage de Frêne était en retrait et traînait les pattes. Son frère et sa sœur étaient dévastés, ils fixaient le sol sans prononcer un seul mot. Je leur avait bien dit, songea t-il. Ils auraient dû m'écouter... Il regarda devant lui pour éviter la chute, la montée était rude. Il entendait des éclats de voix joyeux non loin de son oreille. Petit Laurier et Patte de Fléole, allongés sur le dos de Venin Mortel, discutaient de leurs dernières bêtises. Il sourit, amusé. Ses demis-frères jumeaux étaient impossibles à différencier. C'était les chatons les plus malins qu'il n'ait jamais connu. 
  Petite Chenille et Petite Discorde dormaient profondément, leur flanc se soulevant légèrement. Il pût remarquer quelques égratignures sur leur jeune pelage. Tiens ? Ses yeux s'écarquillèrent mais il secoua la tête pour s'en enlever une idée. Ils ont dû rouler sur la roche, se rassura t-il. Spirale a dit que le Clan des Etoiles n'existait pas, donc idem pour la Forêt Sombre. Il manqua de glisser lorsque sa patte arrière rata un bloc de roche. Heureusement, il se rattrapa à temps. 
  Il poussa un soupir de soulagement et poursuivit son chemin. 

  Etoile des Vagues, en tête de son Clan, discutait avec Etoile Sanglante sous l'œil indiscret de Vent Mauvais. Elles avaient construit une amitié incassable. Même entre chefs de Clans différents, il pouvait exister un lien amical. C'était toujours mieux que la haine. Bien qu'il n'était pas encore midi, les deux meneuses devaient reconnaître qu'elles avaient faim. N'ayant pas eu le temps de manger hier soir, leur ventre était creux comme un abîme. Elles espéraient rapidement trouver un ruisseau. 
 « Ruisseau en vue ! » hurla Etoile Feuillue en se dépêchant de se hisser sur la plateforme. 
  Elle fut immédiatement imitée par les quatre Clans qui se pressèrent autour du cours d'eau. L'eau passait rapidement entre les roches ce qui créait un fracas lointain assourdissant. La meneuse du Clan de la Plaine fut surprise de constater qu'ils n'étaient jamais passés par ici durant leur périple. Elle profita de l'arrêt pour laper la surface de l'eau. Elle y vit son reflet, puis celui d'un chat derrière elle. Cœur de Suie. Mais... elle n'existe pas.
  La noiraude grogna et ignora sa mère rudement. Elle alla s'installer près de Vent Mauvais, qui tentait d'attraper un poisson. Elle recula pour ne pas faire apparaître son ombre dans l'eau au risque de faire fuir une potentielle proie. Elle sentit un vent frais frapper contre ses tempes. Elle frissonna, craignant le pire pour la saison des neiges. Elle se demanda en même temps où allait se trouver leur nouveau territoire et en combien de temps ils allaient le trouver.
  Elle sursauta en entendant son compagnon pousser un cri de victoire en tenant un saumon entre ses griffes. Il acheva le poisson et sourit à sa compagne. Il posa la proie devant elle afin qu'ils puissent la partager.