All i ever need / PLK

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Mathieu

Appuyé contre la baie vitrée, je me retrouve à la détailler.

Elle s'est endormie à même le sol, comme si le fauteuil n'était pas suffisamment confortable pour elle. Je suppose que deux de ses neurones ont dû s'entremêler lors de sa prise de décision.

Une infirmière vient de temps en temps contrôler les coordonnées de la machine qui maintient son frère en vie.

En parlant de lui, il paraît qu'il a montré quelques petits signes de conscience. Il aurait serré la main de sa grand-mère, bougé un doigt et aurait même affiché un léger rictus.

Ça prouve que le frérot ne va pas tarder à se réveiller. Mais pour ça va falloir encore patienter.

Pas de télévision dans la chambre, aucun moyen de divertissement. Mon bigo vient de s'éteindre par manque de batterie. Je sens que ça va être une folle après-midi.

Pris d'un ennui mortel, je me retrouve à feuilleter mon ancien carnet. Et me prends à lire ses nouveaux écrits qui viennent précéder les miens et les siens.

"Ce sera bizarre de le revoir, ce sera comme redécouvrir un souvenir que vous pensiez avoir oublier. Ses cheveux seront plus longs, son teint plus livide, sa barbe plus conséquente. Mais ses yeux seront les mêmes. Le son de sa voix résonnera à nouveau à travers mon âme. Un retour au point où nous nous étions arrêtés. Être à nouveau proche de lui sonnera comme quelque chose d'étrange. Un sentiment de renouveau. Il dira sûrement une phrase du genre "Tu as bien changé, tes cheveux sont redevenus bruns mais t'es toujours aussi laide." Puis il affichera une grimace en découvrant mes quelques kilos en moins. Et puis il me demandera si " Tout cela est nouveau ?" Chose à laquelle je n'aurais pas le cœur à y répondre avec le même enthousiasme qu'aujourd'hui. Quand je te parlerais de ma nouvelle vie, tu m'en féliciteras à moitié. Tu trouveras son infrastructure et tu y mettras un coup de burin. Saccageant par la même occasion ses propres fondations. Mais tu finiras quand même par t'y retrouver, retrouver un bout de moi, un bout de nous deux."

"Tu sais j'ai finis par l'accepter, accepter chaque parcelle de moi. J'ai finis par regarder ce reflet dans le miroir sans être frustrée. J'ai finis par convenir avec lui d'une certaine entente. Je l'ai fait de manière saine. Sans me préoccuper des pensées des autres, sans écouter leurs paroles, sans influence, sans leurs bla-bla-bla quotidien. J'ai agis sans écouter les conseils de l'OMS, des médecins et des proches. J'ai fait ce que je pensais bon de faire. Pensant que mon amour serait entier et que ma fierté serait pleine. Je le pensais inconditionnel, qui me suivrait de façon mesurée. Des actes que j'avais posé, je voulais être celle qui avait tout osé. Je pensais que ça serait la seule façon de m'aimer moi-même. Je me suis comportée comme telle. J'ai tiré un trait sur le passé de cette fille qui n'avait pas confiance en elle, j'ai fait table rase en réécrivant un nouveau chapitre. Une nouvelle page qui s'ouvrait à moi sans que je ne puisse la contrôler. Lui laissant les clés de la liberté. Finit l'agonie, un fardeau en moins. Moi qui avait se sentiment encré en moi, il s'est vite dissipé. Je pensais que son absence serait un enfer mais du jour au lendemain il s'est fait la malle. J'ai réussi à me sevrer, seule. Désintoxiquer de ce mal-être constant. Je découvrais de nouvelles sensations, un parfum de liberté retrouvée. Alors pour clore le sujet, j'ai couper les ponts avec mon apparence. Je me suis offerte une nouvelle coupe, un retour à ma couleur initiale, une nouvelle taille de bikini, une nouvelle couleur à ma peau, une nouvelle liberté. J'ai ouvert mon corps au ciel ensoleillé. Je vivais pleinement. Un sourire au bout du coeur, je me sens légère. J'accepte chacune de mes courbes, j'accepte la fraîcheur de ma peau. J'aime le reflet auquel je fais face, j'aime la silhouette qui s'y reflète. À moi douceur, joie et beauté."

"Dans la vie, il faut savoir s'entourer de diamants purs. Ceux qui vous feront briller quand vous aurez perdus un peu de votre éclat. Nous sommes qui nous sommes. Bizarre, excentrique, fêtard. On court, on renverse des tas de nourritures, on voyage à la recherche d'une nouvelle conquête, on rit pour des choses futiles, on s'aime comme ça parce que ça nous rend différents et uniques. Parfois on entre dans ta vie et tu n'es plus jamais le même. Qu'on reste ou non, tu restes changé. L'amour n'est pas forcé de rester sur place, parfois il s'agit de s'éloigner. Ça te permet de grandir en apprenant le meilleur. On s'étouffe trop souvent l'un contre l'autre, le monde est grand. Nous ne l'utilisons pas à sa juste valeur. Il faut apprendre à voyager pour se trouver. Et se prouver à soi-même que finalement nous aimons cette personne au présent."

"Petite, j'aimais lire des histoires. Celle où l'héroïne finissait toujours dans les bras de son prince charmant, entourée de leurs enfants dans leur immense bâtisse. Après avoir connu les pires malheurs du monde, ils revivaient toujours les meilleurs souvenirs de leur histoire.
Petite, je rêvais de ces histoires. Je me projetais dans un futur idéaliste aux côtés d'une fière personne. Celle que j'avais tant estimée. Celle que j'avais porté au-dessus des autres. Et si on me demandait de raconter notre histoire quelques années plus tard, j'en aurais sûrement été incapable car nous aurions fait le tour de notre amour. Je t'ai libéré pour t'aider à te relever et pour m'aider à évoluer. Bien que conjuguer notre amour au passé me parait irréalisable, je te promet de ne plus t'emprisonner. Je te dois la liberté car tu y as droit. Et même si je ne le devrais pas, sache que tu as à ta disposition les mêmes armes qui ont servis à me briser. Brandit les, aux même endroits, j'en redemanderais des milliers de fois. Car si on m'ouvrait les portes du paradis, la seule destination que je suivrais est celle qui me mènerais à toi."

J'avale difficilement ma salive et tente de déchiffrer ce que je viens de lire. Mon corps en tremble, lorsque mes yeux relisent chacun de ses mots.

Tous mes sens se mettent en alerte en sentant la fraîcheur de sa peau sur la mienne. Je tourne de l'œil, lorsque je réalise que ses bras habillent ma taille.

Le carnet m'en tombe des mains. Je suis pris d'un terrible sentiment.

Elle n'a pas le droit de réveiller de telles sensations. J'éprouve à nouveau ce sentiment d'inconfort. J'sais pas si je dois rester ou me sauver.

Mon esprit vagabonde entre problèmes et envies.

Dois-je la repousser ou bien l'enlacer à mon tour ?

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🐻🖤 j'espère que l'histoire vous plaît, et en toute sincérité je prends un malin plaisir à l'écrire. Je suis de très bonne humeur, je viens de faire chauffer ma carte bleu en achetant des places pour aller voir PLK au zénith 🙏 rien de tel mieux pour me motiver.