All i ever need / PLK

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Lenna

«Le monde a une vision romantique de la mort qui ne reflète en rien la réalité. Dans la vraie vie la mort d'un être humain n'a rien de romantique. Le suicide d'un être aimé ne sera jamais comparable à celui de Roméo et Juliette, dans la vie on doit continuer à se battre, continuer à vivre, continuer à avancer et à aller de l'avant sans même savoir de quel côté se trouve cet avant. La Terre continue de tourner alors que ton monde est sur le point de s'arrêter. » 🗯 textcolorful

Mon coeur s'est lacéré une nuit d'hiver en apprenant que ta vie avait déraillé. Cet appel a brisé bien des rêves. Nos promesses se sont envolés et mon âme s'est déchirée.

Heures après heures, tant de larmes ont coulés. J'étais pétrifiée à l'idée de ne plus te retrouver. Je m'étais promis de ne jamais t'abandonner, de ne jamais te laisser... j'ai merdé en beauté.

6611 kilomètres plus tard soit neuf heures après avoir décollée, j'ai posé les pieds sur le sol français.

Plus les kilomètres se réduisaient et plus mon estomac se serrait.

En arrivant, je ne m'étais pas imaginé à quel point ma vie allait changer.

J'ai franchis les portes du sas de ce foutu Hopital avec l'espoir de pouvoir te retrouver. J'étais pétrifiée à l'idée de me trouver face à une personne inanimée. Peur que tu sois changé, peur que tu ne sois trop amoché.

J'ai glissé ton nom à la secrétaire en priant fortement que tu ne serais jamais sur cette liste mais elle a fini par t'y trouver...

Un deuxième coup de poignard a alors transpercé mon cœur.

Elle venait de m'indiquer le chemin à suivre pour venir te voir...

J'ai marché, pendant quatre-vingt quatre pas, franchi deux portes d'ascenseur, dépassé trente trois portes avant d'arriver devant la tienne.

J'ai tapé à la porte dans l'espoir d'entendre ta petite voix m'invitant à entrer ce qui ne fut une nouvelle fois pas le cas.

En entrant, leurs regards se sont posés sur moi. Et dans un long silence je me suis avancé à ton chevet et je me suis penché au-dessus de ta tête pour déposé un doux baiser sur une de tes joues.

Tu étais si froid et l'ambiance était si glaciale que je me suis perdue dans mes pensées. Je me suis imaginé de l'autre côté du portail à tes côtés.

Après avoir longuement analyser chacune de tes plaies je me suis tourné vers tes plus grandes amitiés.

Leurs regards étaient aussi détruits que le mien.

La porte s'est ouverte sur une des nombreuses infirmières que compte l'établissement de santé.

Elle s'est avancée vers l'appareil d'assistance respiratoire pour examiner tes constantes.

Du bout de mes doigts, je suivais les tracés d'encre sur tes avant-bras.
Tes bras étaient entièrement recouverts de tatouages, chacun signifiant un fait marquant de ta vie. En commençant par le jour de ma naissance, par le divorce de nos parents, le jour où tu as décidé de troquer ta vie d'étudiant pour vivre de ta passion, le jour où nous avons tout perdu dans l'incendie de notre précédente habitation, chacun de tes voyages aux quatre coins du globe, tes aventures folkloriques avec tes frères de cœur, à ta première garde à vue, tes peines de cœur, le jour où la vie d'un de tes amis s'est arrêté... et soudain j'ai réalisé que se tatouage allait se dessiner sur mon corps si tu me quittais...

Manquant de suffoquer, je me suis forcé à quitter ton chevet. Cette pression et cette frustration qui s'est s'abattu sur mes épaules me sembla insurmontable.

Le sol se mit à trembler, et les fissures du mur à se briser. Sans toi c'est tout mon monde qui s'apprêtait à s'écrouler. La vérité c'est que je ne suis rien sans toi. Qu'allait devenir mon monde sans toi ?

«Un jour il est parti, ce jour-là la pluie a continué à tomber, le vent n'a pas arrêté de souffler, le soleil n'a pas cessé de briller et la Terre a malgré tout continuer à tourner. Un jour il est parti et tandis que tout semblait inchangé mon monde s'est a jamais effondré.» 🗯 lesmotsdusoir

Et puis son visage est apparu et du bout de ses doigts, il est venu soigner mes plaies.

Jetant derrière nous six mois de désintérêts.

«On oublie trop souvent de remercier ces personnes qui nous ont aimé même quand nous ne nous aimions pas nous-mêmes. Cette famille, ces amis qui ont su voir en nous des choses que nous n'avons jamais pu percevoir car nous étions trop aveuglés par la peine. Remerciez les proches qui vous ont aimé même dans vos pires états quand la route était sombre et que vous pensiez ne jamais pouvoir atteindre le bout, eux savaient fermement que vous alliez y parvenir. N'oubliez jamais ces personnes qui ont fait de vous leur priorité tandis que vous n'étiez même pas la votre. L'amour que ces personnes vous porte détient une valeur inestimable et c'est à travers celui-ci que vous verrez votre véritable valeur. Car certes certains vous ont abandonné mais d'autres ne vous laisseront jamais, sous aucun prétexte.» 🗯 lesmotsdusoir.