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Mathieu

Je coupe le moteur et retire la clé du contact. Nous voilà arriver, au pied de mon immeuble. Nous ne nous sommes pas adressés un mot depuis notre petite altercation au restaurant.

Je retire ma ceinture et quitte l'habitacle de ma voiture après l'avoir lorgné pendant quelques minutes. Nous voilà dehors.

Je verrouille les portières et avance vers la porte d'entrée. A l'aide de mon badge, je déverrouille la porte. J'ouvre celle-ci et la laisse passer en première.

Nous voilà emprunter les escaliers plutôt que la cage d'ascenseur qui est embaumée par une forte odeur d'urine.

Arrivé à mon pallier, je tourne la clé dans la serrure. Nous voilà chez moi, juste que tous les deux.

Les grands-parents de Lenna ont souhaités passer la semaine à l'hôtel. Ne voulant plus abusé de mon hospitalité ont-ils donné pour excuse.

Lenna disparaît quelques secondes plus tard en empruntant le couloir menant à ma chambre. Après m'être allumé une cigarette et l'avoir consumé en entière , je me décide à la rejoindre.

Je la retrouve penchée au dessus de mon lit, pliant une à une ses affaires qu'elle range dans un sac cabas.

Cette simple vision me fout un coup derrière la tête. Je ne peux me résoudre à la laisser s'en aller. Je ne peux accepter sa décision. Alors dans un pas lent mais décidé je m'avance vers elle. Prenant sur moi, une grande inspiration.

Je ne sais pas ce qu'il va se passer par la suite ni comment les choses vont se dérouler mais j'ai une certitude, c'est qu'il n'y aura pas de machine arrière.

Mes doigts baguées, glissent le long de ses bras. Lui faisant cesser tout mouvement, les tissus qu'elle tient entre ses mains tombent sur le parquet de ma chambre.

Mes deux mains viennent s'agripper de part et d'autres de ses épaules. Sa longue chevelure brune vient chatouiller le bout de mes narines. L'odeur de monoi vient alors émoustiller mes pensées.

Elle tourne sur elle-même de son plein grés, pour me faire face. Nous voilà désormais face à face, yeux dans les yeux. Notre reflet reflétant dans celui de l'autre.

Elle pivote sa tête, sans doute déstabilisée par notre proximité. Je lui prouve mon insatisfaction en posant une de mes mains contre sa joue, la faisant renoncer à se détourner de moi.

A l'aide de mon autre main, placée dans le bas de son dos, je l'incite à combler l'espace entre nos deux corps. Nous voilà coller l'un contre l'autre.

Je l'analyse de haut en bas, enfin jusqu'en bas c'est très vite dit étant donné que plus aucun n'espace ne se trouve entre nous.

Ses lèvres sont légèrement entrouvertes ce qui ne fait qu'accroître mon audacieuse envie d'y goûter.

J'humecte les miennes, en imaginant que se soit les siennes qui les humidifient.

Un fin sourire naît au coin de sa lèvre, ce qui m'en fait en décrocher un de la même façon.

Le temps me paraît insignifiant à ce moment là. Il n'y a qu'elle dans ma vision, qu'elle dans mes envies, qu'elle dans mes pensées, qu'elle dans mes intentions, qu'elle dans cette pièce. Il n'y a qu'elle qui compte pour moi à ce moment-là.

Je manque de m'écrouler au sol lorsqu'une de mes mèches s'entortille autour d'un de ses doigts. Créant de minuscules sensations au creux de mon bas ventre, à la fois douloureuse et à la fois réjouissante.

Je brûle d'envie de l'embrasser, je brûle d'envie de la blottir davantage contre moi, je brûle d'envie de la sentir contre ma peau, je brûle d'envie de la posséder, je brûle d'envie de la faire jouir. Sombres pensées.

Mon esprit m'échappe à l'instant même où ses lèvres viennent s'écraser contre les miennes.

Putain.

C'est à la fois doux et sensuel mais aussi abrupt et éclatant.

Elle me fait perdre tout contrôle de la situation. Je ne suis plus maître de mes décisions. Je la laisse mener la danse.

Je la laisse m'entraîner là où elle juge bon de me déplacer. Je me retrouve en une fraction de seconde assis sur le rebord de mon lit. Elle qui me domine, en se tenant debout, entre mes jambes. Mes pulsions me poussent à rapprocher son corps du mien, et c'est sans attendre que mes mains se retrouvent de part et d'autre de ses cuisses. Réduisant une fois de plus cet espace.

Nos souffles s'unissent à nouveau, cette fois-ci c'est moi qui prends le jeu en main. Ma langue cherche désespérément à rencontrer la sienne mais ma douce n'est pas du même avis. Elle souhaite faire perdurer mon envie en logeant désormais ses lèvres sur le fond de ma mâchoire. Elle couvre chaque parcelle de ma peau d'un délicieux baiser. En passant de mon visage, de mon cou jusqu'au lobe de mon oreille.

Les mains baladeuses sur son corps, que je redécouvre après chaque tracés. Elle nous bascule en arrière. Se positionnant à califourchon sur moi, elle réitère son petit jeu en prenant part de mon autre partie du corps. Ses lèvres se joignent de temps à autre aux commissures des miennes.

Dès lors où je nous voyais dans une autre rétrospective, elle rompt tout contact avec moi avant de porter son téléphone à l'oreille.

-Oui ?...euh oui ça y est je suis rentré...chez Mathieu....d'accord...dans l'armoire ? D'accord...vous avez besoin d'autre chose ? Bon à tout à l'heure alors.

Puis elle remets son téléphone dans sa poche.

-Faut qu'on aille emmener des affaires à mes grands-parents.

Putain je le savais qu'il y allait avoir un coup fourré.

Une vague de fraîcheur surplombe alors mon corps.

-Bon tu viens ? Me lance-t-elle depuis le cadrant de la porte.

Je maudis ses grands-parents à cet instant précis. Sans eux, les choses se seraient peut-être accélérées. Et je ne serais pas avachie dans ce lit sans ma belle.

All i ever need / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant