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Lenna

-Et si on se commandait des sushis ? Me propose soudainement mon père.

-C'est gentil mais j'ai pas faim. Mais rien ne t'empêche de t'en commander.

-Lenna peux-tu me rappeler la dernière fois que tu t'es pesé ?

-Quoi ?

-Ton poids, il était de combien la dernière fois que tu t'es pesé, reformule-t-il sèchement.

-Euh j'en sais rien, je ne m'en rappelle plus. Pourquoi ?

-Pourquoi ? Tout simplement parce que tu fonds à vue d'œil. Tu ne te nourris presque plus, voir quasiment plus, tu bourres ton corps de vitamines dans l'espoir de camoufler ta perte de poids.

-Hein, mais qu'est-ce que tu racontes ?

-Ne me mens pas, j'ai retrouvé quatre plaquettes vides dans la poubelle. Et je doute fort que ce soit ton frère qui les prennent.

-Papa...

-Oh non Lenna n'y pense même pas, épargne moi tes excuses. Ça fait combien de temps que tu ne t'es pas regardé dans un miroir ? Bon sang Lenna tu nages dans tes habits ! Tu mets des vêtements beaucoup trop larges, tu te fais vomir quand ta grand-mère t'oblige à manger et tu prends des vitamines. C'est quoi ton but ? Tu veux replonger, c'est ça ! Continue, ça ne fera que le deuxième de mes enfants à vouloir mettre sa vie en l'air.

Les mots de mon père sont durs beaucoup trop durs pour moi. Je ne supporterais pas une parole de plus de sa part.

J'ouvre la porte en grand et me rue dans le couloir. Les larmes perlent sur mes joues, et mes sanglots redoublent de volume en traversant les couloirs.

Je pars me réfugier dans la cour de l'hôpital, à l'abri des regards. Là, où personne ne sera en mesure de me juger.

Je ne suis pas prête à encaisser d'autres remarques aussi désobligeantes.

Je fais tout de travers en ce moment.
Je suis pétrifiée à l'idée d'avoir replongée, un trou se forme au centre de ma poitrine. Je ne suis pas prête à revivre les éléments de mon passé ni aujourd'hui ni demain. Mes cicatrices ne cessent de se ré-ouvrir et mes démons sont sur le point de revenir.

Mathieu

-Les gars qu'on soit clair, on reste une heure ou deux pas plus parce que ma daronne compte sur moi pour l'aider à repeindre son salon, nous ajourne Ormaz.

-Ouais une heure ou deux, nous  répondons à l'unissons.

-Pas de coup fourré, même si mamie Dody nous a fait des gâteaux ! Pas de plan foireux.

-Frère détends-toi on est même pas encore arrivé, lui lance Elyo.

-J'pari vingt balles que ce batard a juste donné rendez-vous à une racli, j'affirme sans langue de bois.

-Grave il a pas tord polak, t'es vraiment une enflure, jure Assaf.

-Bon vos gueules, on y va, crache Ormaz.

La première chose qui me frappe en entrant dans la chambre de notre frérot c'est l'absence de sa reuss. Seul leur père se tient à son chevet ce qui est assez inhabituel.

Par politesse nous le saluons sans se poser la question.

Je jette un rapide coup d'œil à travers la pièce et découvre que le téléphone de Lenna est posé sur la tablette. Ce qui prouve qu'elle est ici.

All i ever need / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant