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Lenna

"Il y a longtemps, les gens croyaient que quand quelqu'un meurt, un corbeau emporte son âme jusqu'au pays des morts. Mais il arrive parfois quand des choses trop horribles se soient passées que l'âme emporte avec elle une immense tristesse et qu'elle ne puisse pas trouver le repos et quelque fois, mais seulement quelque fois, le corbeau peut faire revenir cette âme pour que le bien reprenne son droit sur le mal."

Je n'ai plus envie de les écouter, plus envie d'entendre le son de leurs voix ni de sentir leurs présences dans cette maudite pièce. Je ne veux plus croiser leur foutu regard, ni entendre leur désolante histoire.

Même pas fichu d'appeler les bonnes personnes ni de s'adresser aux bons membres de famille. Pas fichu de suivre le protocole indiqué ni d'ouvrir le bon dossier. Durant un instant ma vie a vacillé à cause de leurs incompétences démesurées.

Il est dix-neuf heures , je me trouve dans le bureau du chef du service de réanimation. Le regard assassin que je lance à chaque membres présent dans cette pièce leur fait baisser les yeux au sol.

J'ai une haine considérable envers chacun d'entre eux.

Comme une envie de les faire souffrir autant qu'ils me l'ont fait ressentir. J'ai une douleur atroce dans le creux de ma poitrine, je veux qu'ils se sentent responsables de ma peine et qu'ils culpabilisent.

J'ai les yeux larmoyants et la rage au ventre. Je dois avoir une tension d'au moins vingt-deux si ce n'est pas plus. Les veines de mes bras ressortent considérablement sans parler des nombreuses morsures que je leur ai donné.

Ce foutu appel à fait ressurgir une odieuse pratique de ma part. Ils ont humilié ma famille et moi-même pour une foutue erreur de dossier !

Ses incapables ne sont même pas fichus de ranger dans le bon ordre les dossiers médicaux de leurs différents patients. Ils ont inversés pas moins d'une dizaine de dossiers apparement.

Mais comment peut-on être aussi inattentif et passer à côté d'une telle incidence, comment peut-on faire une aussi grossière erreur professionnelle ?

Il est dix-neuf heures et je me trouve dans ce putain d'hôpital à devoir écouter leurs foutues excuses qui ne tiennent même pas la route. Ils s'excusent à tour de rôle alors que c'est le dernier de mes soucis. Je me fous éperdument de leurs regrets. Je les déteste, tous autant qu'ils soient. Je n'éprouve pour eux que du mépris et de la haine.

Ils sont dépourvus d'intérêts, je ne ressens aucune pitié pour leur part.
Je n'ai plus foi en eux.

Ils viennent de perdre ma confiance et la confiance des membres de ma famille. Nous sommes tous dans la même optique, notre ambition nous unit. Nous prenons CETTE décision sans précédent.

-Maxime doit dès à ce jour être transféré dans un autre établissement, il n'est plus de votre ressort de vous occuper de notre petit fils. Vous êtes incapables de poser un bilan convenable. Votre établissement est très loin d'être exemplaire. Vos professionnels sont sans aucunes exceptions des incompétents. Vous n'avez aucune humanité envers vos patients ni envers leurs proches. C'est une honte ! Leur crache machinalement mon grand-père.

La situation est plus qu'embarrassante. Chaque médecins tentent à tour de rôle de se justifier mais nous ne leur accordons aucun droit à la parole.

Après avoir signé une cinquantaine de documents, lu une centaine de pages nous quittons le bureau du chef du service et allons rejoindre la chambre où mon frère est plongé dans un long sommeil.

Mon coeur s'emplit de bonheur lorsque je retrouve la douceur de sa peau contre ma peau. Son absence m'avait paru presque une éternité.
Je loge mon visage contre son torse et profite de ce dernier échange avant de le laisser s'en aller.

All i ever need / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant