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Lenna

Cela fait maintenant une semaine que je vagabonde d'hôtel en hôtel, tout comme l'avait prédit Mathieu. Il ne s'était pas trompé là-dessus. Me voilà rassembler mes affaires pour la énième fois de la semaine dans mon cabas, quittant ce septième hôtel à la recherche d'un autre.

N'ayant pas un grand budget en ma possession, je me dirige vers un F1. Désespoir, toutes les chambres sont prises.

Alors je fais les alentours, à la recherche d'une chambre économique. Le plus bas de gamme. Mais en vain. Je décide de capituler au bout de la dixième tentative.

Mathieu avait raison, je n'aurais jamais dû partir de chez lui. J'aurais dû l'écouter et rester là-bas. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même car ça m'aurait évité tous ces ennuis qui ne font que s'accumuler.

Et pour ne rien arranger... je viens de recevoir un message de ma banque, m'indiquant que je suis désormais à découvert et qu'aucun frais supplémentaires ne me sera toléré. Me voilà une main demain et une main derrière.

Assise à même le sol, sur le rebord du trottoir, dans un état lamentable je me retrouve dans l'obligation de passer ce dernier appel.

Seulement, ce n'est qu'à la deuxième sonnerie que la batterie de mon téléphone me fait faux bond. Il vient de s'éteindre. Me retrouvant sans aucune ressource, en plein cœur de Paris, en plein milieu de la nuit, dans un quartier que je connais à peine.

Je déraille considérablement. Après avoir cogitée une bonne demi-heure, je me vois dans l'obligation de quitter les lieux, une pluie virulente vient d'éclater. Comme si j'avais pas suffisamment eu de galères pour aujourd'hui.

Mais comme vous connaissez le dicton, un malheur n'arrive jamais seul...

Je viens de me tordre la cheville, et je n'ai pas fait les choses à moitié. Celle-ci triple de volume en très peu de temps.

Ma patience a des limites. Je suis trempée de la tête jusqu'au pieds, je n'ai plus un rond sur mon compte bancaire, pire encore je suis à découvert ce qui ne m'est jamais arrivé, je n'ai aucun endroit où dormir, je n'ai plus de batterie à mon téléphone et pour finir je viens de me péter la cheville. Cette fois-ci j'en suis persuadée, je viens malencontreusement de chuter dans une poubelle avec le mauvais pied si c'est pour vous dire à quel point mon mal en patience a quitter mon être.

Mon regard se porte sur l'enseigne d'un restaurant. Je n'ai pas vraiment le choix. Si je reste dehors je vais attraper froid et je vais empirer mon état de santé, qui n'est visiblement pas au beau fixe.

Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que je reconnais les lieux. Je me trouve dans le restaurant où passent le plus clair de leurs temps les garçons.

Je m'installe avec quelques difficultés sur une chaise, dans le fond du restaurant. En attendant que la pluie cesse et que la douleur de ma cheville ne me lance plus autant.

Je dois faire peur à voir, je suis pitoyable, me dis-je à moi-même.

-Lenna ?

Je lève les yeux vers mon interlocuteur. Il s'agit de...

-Papa ?

-Mais que t'es t'il arrivé ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

-Là-dessus tu n'as pas tort. J'ai glissé contre le bitume tout à l'heure.

-Tu ne t'es pas fait mal au moins ?

-Je te laisse jeter un œil à mon pied. Chose qu'il fait immédiatement.

All i ever need / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant